« PSYCHANALYSTES PAS MORTS, LETTRE SUIT ! » A tous ceux qui se disent, donc se prétendent « psychanalystes » (car cela reste et restera toujours une prétention), à juste raison ou non, qui le croient, qui le pensent ou que l'on dit tels, à tous ceux qui pratiquent (car c'est avant tout, et après tout, une praxis) ce que depuis Sigmund Freud il est convenu d'appeler la psychanalyse (donc pas la médecine psychiatrique, pas la psychologie dite clinique, pas plus toute forme actuelle de psychothérapie), soit comme psychanalystes, soit comme psychanalysants, à tous ceux-là, cette lettre ouverte. Les temps changent. Les psychanalystes se réveillent. Pas tous. En tout cas certains d'entre nous qui ne souhaitent plus se laisser réduire à moins que rien, se voir, sans réagir, rejetés par le mépris dans les rebuts de l'Histoire des idées et des pratiques d'un autre Âge.

" Si la Religion gagne, ce sera le signe que la psychanalyse a échoué", disait en substance Lacan à Rome en 1973. La Religion,… quelle religion ? La Catholique nous disait Lacan. Oui, certes… Ajoutons aujourd'hui, celle du Marché qui ne fonctionne que sur l'adaptation mercantile de l'offre et de la demande, au soi-disant moindre coût pour le public. Celle du scientisme qui veut à tout prix se faire passer pour la Science. Celle de l'évaluation administrative qui ne vise, pour mieux nous gérer, qu'à éradiquer la notion perturbatrice de sujet. Celle de la psychothérapie qui veut tuer la psychanalyse dont pourtant elle se nourrit et qui la fascine, pour simplement prendre sa place le plus vite possible. Celle de l'industrie pharmaceutique qui n'a de cesse de vouloir nous réduire à l'homme-machine-bio à qui il manquerait toujours quelque chose qu'elle se charge bien sûr d'apporter.

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