Nezukami — 11-01-2009 21:10

Bonjour,

Je suis une jeune femme de 32 ans un peu paumée... Je m'explique. J'ai toujours eu une grosse tendance à la déprime. C'était une sorte de vague à l'âme du quel je me sortais très bien sans aide. Jusqu'à ce maudit été (il y a un an et demi) ou après un avortement j'ai totalement craquée. Je ne dormais plus, ne mangeais plus. J'étais dans un état d'angoisse constant. J'ai consulté un psy avec qui ça passait très bien. Il m'a donné du norset 15 (un le soir) et j'ai réussi à dormir.
Mais voilà quelques temps que je recommence mes insomnies. Je suis trés angoissée au moment du couché. Cela m'arrive en semaine, en week end je dors mieux. Je suis allé voir un spécialiste (psy) du sommeil. J'ai une sorte d'angoisse par rapport au sommeil, peur de m'endormir. Pourtant le spécialiste m'a dit que je ne dormais pas pour ne pas faire de dépression et suite à notre conversation il m'a trouvé aussi une phobie sociale (je me dévalorise beaucoup et j'ai très peur du regard des autres). Il pense que mon traitement était trop faible et que je devrais le voir à la hausse avec mon psy. Ça m'a consterné... Je m'en sortais mieux et voilà cette nouvelle.
Je ne sais quoi penser. Je n'arrive pas à me dire que je suis réellement dépressive. J'ai peur de perdre ce que j'ai : fiancé (que j'aime plus que tout), mes amis, mon travail.

Pensez vous que l'insomnie et dépression soient liés ?

Merci par avance

georgesN — 11-01-2009 22:03

ça arrive, même si c'est plus souvent l'hypersomnie que l'insomnie qu'on trouve dans l'épisode dépressif. Je ne pense pas qu'un angoisse d'endormissement soit assimilable à de l'insomnie. Ça relève plutôt d'un terrain anxieux.
L'ennui d'un tel diagnostic différentiel c'est qu'un calme un anxieux alors qu'on doit stimuler un dépressif!
Ce qui semble le plus probable est que votre histoire de vie recèle les sources de cette angoisse.

Nezukami — 12-01-2009 09:18

Je vous remercie pour votre réponse rapide.
Effectivement, je suis quelqu'un de trés trés anxieux. Sans faire de l'hystérie, J'ai beaucoup de mal à gérer ces angoisses. Elles me font pleurer. Quand je vois un spécialiste mes larmes sont souvent mal interprétées. Je ne fais pas de crises de nerf alors je pleure ça me soulage.
Et oui mon histoire de vie recéle la source de ses angoisses. Elles ont commencé quand j'avais 12 ans. J'avais de trés gros problémes au colléges. Je paniquais à l'idée d'y aller (on me frappait, m'insultait, j'étais un peu le bouc émissaire). Mes parents ne m'ont jamais prise au sérieux. Je savais pourtant que j'allais mal et voulais aller chez un psy. Mais à l'époque il en était hors de question car dans ma famille psy= folle. Alors j'ai fait comme j'ai pu. Cachant du mieux que je pouvais mes angoisses. J'ai pourtant été considéré par ma famille comme la gamine étrange qui toisait le monde avec mépris. Pourtant, je soufrais, j'avais peur et en aucun cas je méprisais les autres.
Voilà je pense effectivement que mes angoisses partent de la mais je ne suis sure de rien...

georgesN — 12-01-2009 09:25

alors à 32 ans plus personne ne va vous traiter de folle si vous consultez un psy !...
Êtes-vous dans un lieu où on peut facilement en trouver un ? Avez-vous le désir de vous faire aider ? Pensez-vous que la parole (la votre et celle d'un thérapeute en retour) puisse vous soulager, voire vous guérir ?

Nezukami — 12-01-2009 10:29

J'ai un thérapeute formidable qui m'a beaucoup aidé en période de crise.  Oui je désire me faire aider. Mais j'ai des doutes, des peurs (pour changer pfff) d'être "perdue pour la France" que ça ne fonctionne pas. Je suis partagée pourtant je garde espoir que ça fonctionne. Y'a une petite flamme dans mon coeur qui me dit que c'est possible...
J'ai tellement peur, ça me gonfle d'être comme ça. J'aimerais tant être bien, normale, comme tout le monde.

georgesN — 12-01-2009 10:37

"beaucoup aidé en période de crise"
c'est bien mais ça ne voudrait pas dire qu'il faut attaquer un travail plus en profondeur?Peut-être qu'il vous connait trop?

Nezukami — 12-01-2009 11:12

Oui je pense qu'un travail en profondeur s'impose et me parait évident. En revanche je me demandais si c'était bon de le commencer maintenant étant donné que je suis un peu en crise, insomnies, angoisses ?
C'est juste, il me connait bien. Je me sens bien avec lui. Il désarmorce trés bien mes angoisses. Il nous arrive d'en rire de temps en temps et ça c'est formidable. Il me fait du bien. J'ose lui parler, je suis en confiance même si il ne m'épargne pas . Il m'est facile de me livrer. Je crois que c'est une des bases pour qu'une thérapie fonctionne ?
Merci pour vos réponses.
Merci de vous interesser à moi.

georgesN — 12-01-2009 11:43

explorez-vous votre passé, votre enfance, en séance? Faites-vous des rêves "intéressants"?
"Il désarmorce trés bien mes angoisse" : c'est bien et pas bien !...

Nezukami — 12-01-2009 12:17

Oui nous le faisons et dans ce cas il m'écoute.
Il désamorce mes angoisses uniquement quand je lui pose des questions du type, vais je devenir psychotique (j'ai trés peur de la folie), est ce que je ne vais plus jamais dormir, ce type de questions idiotes en fait...
Enfin ça laisse de la place à mon travail d'exploration et du pourquoi ces questions pourquoi ces peurs.
Pourqoui est ce bien et pas bien ?
Pour les rêves j'en fais de bien étrange quand j'arrive à dormir normalement. Je rêve trés souvent de tsunami, de tempêtes...

georgesN — 12-01-2009 13:14

"Pourquoi est ce bien et pas bien ?"
c'est un peu casser le thermomètre quand on a de la fièvre, parce que l'angoisse est un symptôme. Il faut essayer d'en comprendre le sens.
Par exemple: pourquoi avez-vous peur de la folie?
"Je rêve trés souvent de tsunami, de tempêtes..."
ne me demandez pas pourquoi mais je serais enclin à vous suggérer de creuser du côté du transgénérationnel: votre mère ou votre grand-mère on peut-être vécu des angoisses d'agonie indicibles ou des évènements traumatiques pendant votre vie in utero

Nezukami — 12-01-2009 13:35

J'ai peur de la folie parce que j'ai peur de perdre le controle. Mon pére est quelqu'un de trés trés colérique. Il hurlait beaucoup et frappait dans les murs, les portes. Il insultait ma mére. Il me terrifiait. Mais l'instant d'aprés il était adorable, un pére aimant, normal. Je me souviens d'un ami qui disait que mon pére tirait son humeur à pile ou face le matin... C'était un peu ça ! Je pense que ça doit jouer.
Pour les rêves, j'en frissonne... Ma mére a eu un accident trés trés grave juste avant moi. Elle faisait des malaises terribles et le généraliste de l'époque lui a dit : "faites un enfant et tout reviendra dans l'ordre". Et je suis arrivée...
Je cherche et réfléchis...
Pensez vous que tout cela puisse avoir un rapport avec ma sorte de phobie de l'endormissement, ma peur du regard des autres, de la folie ?

Nezukami — 12-01-2009 14:10

Je repense à d'autres point sur mon histoire familiale...
Du coté paternel c'est un vrai cauchemar ! Mon grand pére est un homme violent qui battait mon pére et l'a enlevé de l'école à 8 ans pour le faire travailler. Ma grand mére est une femme que seul l'argent interesse. Son premier mari s'est suicidé parce qu'elle le trompait. Et son premier enfant, s'est aussi suicidé à 9 ans parce qu'elle le délaissait. Le passé de mes grands parents est trouble, semé de violence et d'histoire que l'on ne doit pas révéler.
Du coté de ma mére c'est beaucoup plus calme et tendre. Elle est la 10éme de 11 enfants. Elle a été trés aimé. Je note juste des problémes de dépression pour ses soeurs qui n'ont pas été trés entouré par leurs familles (maris, enfants) et des soucis de sommeil.
Pensez vous que mon histoire familiale puisse avoir des répercutions sur moi ?

georgesN — 12-01-2009 15:15

sans le moindre doute. des choses que vous savez et surtout des choses que vous ne savez pas que vous savez.

Nezukami — 12-01-2009 16:09

Oui je vous suis, inconsciement ;-), je le sais.
J'ai pris RDV chez mon psy pour commencer un vrai travail.
En attendant, je me demandais, j'ai du mal à m'endormir (je sais pourquoi) mais je me réveille également durant la nuit (bien que j'arrive à me rendormir). D'où cela peut il provenir, angoisse ou dépression ?
En tous les cas je vous remercie, pour vos réponse et votre aide.

Nezukami — 12-01-2009 18:14

J'ai une autre question, encore !..
Mon fiancé dort trés peu, il se couche trés tard. J'avais entendu parlé d'une histoire de "sentinelle". En gros de veille jusqu'à ce qu'il se couche auprés de moi. Est ce une vrai théorie où une théorie farfelue ?

Merci par avance

georgesN — 12-01-2009 18:24

je ne vous connais pas et ne puis vous fournir un tel diagnostic, mais mon ressenti est que vous devriez cesser de vous accrocher à ce concept poubelle de dépression.
pour la sentinelle, je ne sais pas!
si vous aimez les lectures enrichissantes lisez"Aïe mes aïeux"  de Anne Ancelin-Schützenberger
http://www.psychogenealogie.name/fr/Aie.htm

Nezukami — 12-01-2009 18:27

Merci pour votre franchise !
Le lien ne fonctionne pas mais je vais voir ça sur un autre site.
Qu'entendez vous par concept poubelle ?

georgesN — 12-01-2009 18:30

faites un copié-collé du lien, ça marche.
on met tout et n'importe quoi dans une poubelle !

Nezukami — 12-01-2009 18:35

Ok c'est comme mon angoisse de m'endormir, je me focalise sur un petit arbre au lieu de voir la forêt. Je me cherche des excuses. C'est pas faux...
Mais c'est tellement dur de regarder en face les vrais raisons de mon mal être...
Il y a un sacré boulot à venir !
Je viens regarder pour le livre ça a l'air passionant. Ce sera un premier pas de le lire...

georgesN — 12-01-2009 18:41

si votre psy est intelligent (attention de ne pas le froisser en lui disant"on m'a dit, sur un forum psy, que..."!!) essayez d'aborder avec lui cette question du transgénérationnel et d'en faire qq chose. Non seulement dans les rêves, mais aussi dans les délires, les hallucinations, les cauchemars ou terreurs nocturnes, les voix dans la tête, il y a un sens ! Ce sens n'est pas direct, il est symbolique et difficile d'accès (carrément impossible, seul)et le seul chemin pour y parvenir est l'associativité - ce que vous êtes supposée faire en séance !

Nezukami — 12-01-2009 19:42

Merci oui nous avions commencé ce travail d'association.
Fort heureusement pour moi je n'ai pas de délires, ni d'hallucination.
J'ai déjà trouvé un nom sur mon premier problème de peur de l'endormissement : l'hypnophobie. Ça me rassure quelque part d'y avoir mis un nom. A partir de là nous entamerons le reste car derrière tout ça il y a un plus gros problème, j'en suis tout à fait consciente.
Merci en tout cas pour vos réponses.

georgesN — 12-01-2009 20:43

"nous avions commencé ce travail d'association"
et bien tant mieux parce que c'est l'essentiel d'un travail thérapeutique avec, il va sans dire, les phénomènes de transfert .
Juste pour sourire: l"hypnophobie" peut toucher un enfant qui aurait vu son grand-père sur son lit de mort et à qui on aurait expliqué "oui, ton papy, regarde: c'est comme s'il dormait". Aller lui dire après qu'il doit aller dormir!
Bon travail en tout cas; c'est un bon chantier que vous attaquez là. Si vous y pensez, un jour, donnez nous des nouvelles !...