Réponse à Tedirgin

Tedirgin, je vous remercie de m'avoir répondu.
Encore une fois je suis frappée que vous ayez antant de souvenirs...

Le seul que j'ai: Je ne sais pas vraiment quel âge j'avais à ce moment là (en tout cas moins de 5 ans). On était tous dans le couloir. J'étais agrippée à ma mère...En face mon père et mon frère (qui a 2 ans de moins que moi). Mon père donnait des couteaux de cuisine à mon frère et lui disait de planter ma mère. Bien sûr ma mère lui prenait les couteaux. Mais c'est quand même traumatisant pour des enfants d'assister à ça, voir de participer.

Je culpabilise tout comme vous de n'avoir pas su protéger ma mère, mais aussi pour les reproches que je lui fais, alors que je sais pertinamment qu'elle y est pour rien. Seulement, je ne peux m'empêcher de lui en vouloir, de n'avoir pas eu le courage de le quitter avant, de s'être mariée avec lui, d'avoir eu des enfants,... J'aurais voulu avoir un père et une mère qui m'aime, une famille heureuse. Au lieu de ça, j'ai eu un père violent et absent et une mère dépressive. Je lui en veux aussi de n'avoir pu me donner assez d'amour, même si elle m'a expliqué aujourd'hui qu'elle en était incapable. Puis, je pense aussi souvent à ce qu'aurait été ma vie si mon beau-père n'était pas décédé d'un cancer. Ma mère et lui étaient très amoureux. Je sais que ma mère était heureuse avec lui. Et c'était un homme bien et il aurait sans doute fait un bon père.
Comme je l'ai dit dans un autre post, j'en veux plus à ma mère qu'à mon père. Mon père reste pour moi un inconnu, puisque je ne l'ai pas revu depuis l'âge de 5 ans (enfin je l'ai déjà aperçu de loin, mais cela remonte. Puis il a eu le culot de se montrer à l'enterrement de mon beau-père, j'avais 9 ans).
Mon enfance n'a pas était facile, pourtant je faisais tout pour faire plaisir à ma mère. J'était la petite fille sage alors que mon frère était turbulent et faisait que des conneries. J'ai toujours dit que je n'avais pas besoin de père, je n'en ressentais pas le besoin. Pour moi mon "père", je l'avais effacé de ma vie.
Seulement, aujourd'hui je me rend compte qu'il y a eu un manque dans ma vie. D'ailleurs, le transfert que je fais sur mon médecin traitant le prouve bien. Je vois en lui la figure paternelle.

Je me déteste tellement pour tout ça, du coup je me punie. Je m'automutile. J'avais arrêté durant 2 semaines, mais j'ai recommencé jeudi dernier. Enfin, depuis je ne l'ai plus fait. J'essaie de résister, pour ma mère. Oui, je le fait pour ma mère, pas pour moi. Car si il en tenait qu'à moi, je continuerais à me détruire et à me priver de nourriture (pour me faire disparaître).Mais, je sais que ça rend ma mère malheureuse, alors je fais des efforts. Je dois dire que je suis tellement nulle que je n'arrive même pas à me détruire. Ma tentative pour dispaître à échouée. Décidémment, je multiplie les échec. J'ai l'impression de rater ma vie, et le pire dans tout ça, c'est que j'ai l'impression de le faire volontairement.

Encore merci de me lire et désolée pour le roman.

a écrit:

Effacez un parent c'est construire un immense espace vide en soi et cet espace vide réclame régulièrement d'être rempli...même par ceci : (pour me faire disparaître).

Je n'ai pas très bien compris : comment on peut combler un vide en se faisant disparaître? Je ne vois pas...

a écrit:

Ce sont les univers de vos parents qui vous ont faite (fabriquée), et non vous qui avez construit leurs "désespérances"

Je sais bien tout ça, mais je peux m'empêcher de me faire souffrir.
C'est comme si il y avait deux "moi" et que les deux se battaient en duel.

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