enceinte, comment ne pas reproduire

Bonjour,
Pour essayer un peu de résumer mon histoire, j'ai 30ans, je suis la troisième de quatre filles. Enfant non désirée, déni de grossesse (je l'ai toujours su, on me racontait sans cesse cette histoire!) et confiée à une tante la 1ère année de ma vie (ce dernier point je l'ai découvert il y a seulement quelques années).
J'ai été battue par mes parents, surtout ma mère qui quand elle n'en pouvait plus se servait de mon père comme bras armé. Une fracture dont la faute m'a été imputée face au médecin... ma gourmandise m'aurait fait glissé... coups de ceintures, de cordes à sauter, morsures, pincements, etc. etc. la liste est longue et les motivations toujours variables. J'étais une enfant "difficile", je hurlais toujours à l'injustice et devenue grande j'ai fini par rendre les coups et suis devenue une "fille indigne", j'avais 25ans la dernière fois... il y a eu quelques tentatives après mais j'ai été très menaçante. J'ai aussi subi des attouchements sexuels durant l'adolescence par un membre tiers de la famille au vu et au su de mes parents qui ont fermé les yeux et ont tout nié et voulu m'imposer la présence de cet homme dans ma vie une fois qu'adulte je leur avais imposé la réalité... La rupture avec eux est consommée depuis bientôt deux ans.
Bref, je raconte tout cela avec beaucoup de facilité apparente mais c'est surtout grâce à quatre années d'analyse qui m'ont permis de m'affranchir de beaucoup de choses, notamment en devenant une paria en quittant le domicile parental...J'ai du arrêter faute de moyens financiers de poursuivre.
J'ai rencontré un homme il y a bientôt trois ans qui a une trajectoire personnelle et familiale pas très différente, à ceci près qu'il a subi un abandon qui lui a imposé une reconnaissance sans faille vis-à-vis de sa mère...
Nous nous aimons et avons réussi à construire beaucoup ensemble, à dépasser de nombreuses épreuves en nous soutenant mutuellement.
J'ai toujours désirée être mère, durant l'analyse j'avais mis cette idée de côté car me sentant trop fragile. Puis, c'est allé bien mieux et nous nous sommes lancés. Je suis aujourd'hui enceinte de mon premier enfant et tout ne se passe pas à merveille. En dehors du fait que ma grossesse n'est pas ce moment idéal d'accès à ma féminité et à mon corps que je m'imaginais, j'angoisse beaucoup. Je me pose énormément de questions sur l'après, beaucoup d'angoisses à l'idée de reproduire malgré moi de la violence, de l'inceste ou de ne pas respecter simplement l'intégrité et l'individualité de mon enfant... surtout si c'est une fille comme moi. J'ai partagé ces angoisses avec mon conjoint et il a peur de moi aujourd'hui, nous nous disputons souvent et dernièrement il a voulu me contenir physiquement alors que j'explosais de peine et de colère et je l'ai mordu... exactement comme ma mère faisait. Je suis mal et effrayée de ce que je suis capable de faire mais aussi inquiète quant à sa réalité à lui dont il dit avoir conscience mais qu'il refuse d'aller travailler avec un thérapeute.
Je suis prête à reprendre une thérapie mais cela sera-t-il utile si je suis la seule à la mener ? Avec le recul je me dis que j'ai probablement arrêté l'analyse pour pouvoir prendre le risque de la grossesse et c'était peut-être trop tôt...
Pensez-vous qu'un psychiatre serait plus judicieux ?
Désolée pour cette longue tirade.
Et merci d'avance pour vos réactions.
Nooss