« Jusqu’où peut mener l’inceste » Montpellier

CONFERENCE – DEBAT 

EPLR du Languedoc Roussillon
Association Lacanienne Internationale
« Jusqu’où peut mener l’inceste »
Jean-Pierre LEBRUN
Samedi 31 mars 2012 à 11H

Polyclinique Psychiatrique

39, Avenue Charles Flahaut

34000 MONTPELLIER

Jean-Pierre LEBRUN, psychiatre et psychanalyste, membre de l’ALI, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels « Un monde sans limite », échangera avec Paul LACAZE, psychiatre, Jean-Claude PENOCHET, psychiatre, autour du cas de Michelle Martin, en présence de Nicole MALINCONI, écrivain belge, auteur de nombreux ouvrages dont le premier était Hôpital Silence (éditions de Minuit) salué par Marguerite Duras, et qui a récemment publié « Vous vous appelez Michelle Martin » (Denoël).

Michelle Martin est l’ex-femme de Marc Dutroux qui a défrayé la chronique, en 1996, en Belgique et ailleurs. Elle a été condamnée à trente ans de prison pour complicité de viol et de séquestration pour avoir laissé mourir (de faim) les deux petites filles – Julie et Mélissa – que son mari avait enfermées dans la cave d’une de ses maisons qui lui servaient pour ses frasques.

Nicole Malinconi l'a rencontrée régulièrement pendant plus d'un an à la prison de Namur où elle était incarcérée.


Michèle Martin n'a pas été déclarée psychotique par la psychiatrie. La question pourtant pourrait se poser en termes de structure pour le psychanalyste. Et c'est d'ailleurs parfois, voire souvent, que la chose a été et est encore entendue. Pourtant l'actualité de la clinique exige peut-être de revoir la question à nouveaux frais, d'autant plus qu'on est alors en droit de se demander pourquoi alors serait maintenue jusqu'à la Cour d'assises, cette étanchéité entre diagnostic psychiatrique et psychanalytique.

L'inceste pour le psychanalyste n'est pas du tout la même chose que pour le juriste, l'anthropologue ou le sociologue... nous nous tiendrons plutôt à la définition de l’inceste que propose notre collègue Irène Diamantis : ce qu’il y a de “non séparé” dans le psychisme du sujet, toute absence d’altérité, de discrimination des affects, (et non pas la réalisation d’un acte sexuel entre personnes de la même famille).

A partir d'une telle définition, ne pourrait-on pas dès lors penser que certains cas cliniques, sans relever de la psychose, pourraient donner le change tant le travail de séparation leur a été empêché organisant de ce fait la maintenance dans un assujettissement à l'Autre sans faille.

Si l'on ajoute que l'évolution de la société pousse à la récusation du phallique, on pourrait entendre qu'un tel fonctionnement est ainsi favorisé au point que nous serions en droit aujourd'hui de nous demander : Jusqu'où peut mener l'inceste ?

Telle est la question que nous voulons mettre en débat avec nos invités : celle de la structure subjective de cette femme banale mais néanmoins meurtrière et comment son histoire singulière peut – ou pas – rendre compte et nous éclairer de ce fait sur ces problématiques éminemment actuelles.

                                                                                                                                                                                                                    JPL