Reprise de l'analyse demain...

Bon, j'en reviens.

C'est quand même fou ce truc quand on y pense, je parlais d'une chose que je pensais à peu près anodine (je ne me souviens même plus quoi - ah si, je lui reprochais de "s'en foutre un peu" de moi) quand soudain l'émotion est montée d'un coup, et m'a submergé.

Dans l'ensemble ça s'est bien passé, il me dit que j'"évolue" (j'espère que c'est en positif) et que ce que je traverse est normal dans le cadre de l'analyse. J'ai osé lui demandé s'il avait lui aussi traversé ça, il m'a dit "évidemment, oui, j'ai fait une analyse". Il m'a dit aussi que cette sensation de liberté que l'on a lorsque l'on commence à se débarrasser de certaines choses et qu'on se rend compte qu'on peut prendre des décisions sur/avec soi hors de l'angoisse peut être très vertigineuse au début, et c'est exactement ce que je ressens.

Il a aussi évoqué la fin de l'analyse, pour la première fois, ça m'a fait tout bizarre ; il y aura donc bien une fin à ce truc, cool, c'est bon à savoir.

Bon, par contre, c'est quand même très très dur. J'en veux à mon psy de ne pas m'avoir prévenu, tout de même.

Les jours qui ont suivi cette séance, notamment le lendemain, je n'étais vraiment pas bien, comme tout remué de l'intérieur, sans pouvoir expliquer exactement pourquoi... Et maintenant, c'est encore le doute qui subsiste. Est-ce que je fais bien de faire cette analyse ? Et si tout ça c'était de la connerie ? Et si tout ce que j'allais découvrir, c'était encore plus de souffrance et de "vide" ?

En plus j'ai lu dans un bouquin d'André Green que parfois l'analyse pouvait conduire à la "désertification psychique" (il faut aussi que j'arrête de bouquiner, moi), et ça m'a limite provoqué une crise de panique, je me dis que si ça se trouve l'analyse va me détruire, me faire disparaître : c'est vrai que c'est parfois l'impression que j'ai, de dépouillement total, de ne plus être qui je croyais être, mais le problème c'est qu'à force de faire ça j'ai peur qu'il ne reste rien.

Bref je résiste, quoi. Le problème c'est que quand on est en analyse, quoi qu'on fasse, ça peut être interprété comme dû à l'analyse : si on n'aime pas ou qu'on a peur, on résiste, si on aime, c'est qu'on transfère, quoi qu'on fasse, ça fait toujours partie de l'analyse.

Bon, au final, c'est vrai que quand l'angoisse est trop forte je cherche tout de suite à appeler le psy, ce qui me montre quand même que le transfert fonctionne à plein (plus jeune, j'aurais appelé ma mère ou mon père), et qui me renseigne sur la fonction de mon angoisse : aller vers l'autre, m'en faire aimer, pour qu'il me protège, pour qu'il me sauve. Seulement évidemment le psy lui ne rentre pas dans ce jeu là.

Petite question de flippé pour savoir si je suis à interner ou pas : lors de la dernière séance, on a un peu parlé en face à face, et il m'a dit que ce que je traversais était normal dans le cadre de l'analyse. Mais le truc c'est que quand je me souviens de cette scène maintenant, l'image du psy se confond totalement avec l'image de mon père (mort depuis 6 ans) et je ressens des choses un peu indescriptibles (à la fois amour et peur etc) que je ressentais pour mon père ! Posture, visage, habillement, c'est comme un mélange des deux. J'appelle les urgences ?

En tant qu'intello chiant qui cherche à tout analyser, ne pas comprendre m'enferme dans des réflexions incessantes. Peut être que c'est ça aussi qu'il faut que je travaille, apprendre à vivre en acceptant de ne pas tout comprendre à ce qui m'arrive.

Si, effectivement, mais c'est une chose de le lire et de le savoir théoriquement, c'en est une autre de le vivre... Je suis pas sûr d'aimer ça, ahah.

Merci en tout cas pour votre attention.

Vous ne répondez pas sur le risque de "désertification psychique", je décide de supposer que c'est parce que, comme mon psy, vous ne désirez pas rentrer dans le jeu de mes inquiétudes / demandes d'être rassuré...

Malheureusement, oui, je lis beaucoup de trucs en ce moment, et évidemment, tout ce que je lis je l'applique à mon cas, sans aucune raison d'ailleurs autre que celle de me fuir moi même, je suppose.