Acédie ?

Bonjour à tous,

Ayant quelques idées reçues concernant la psychanalyse, et préférant m'exprimer par écrit, j'ai envisagé la démarche numérique. Je vous remercie d'avance pour le temps que vous pourrez me consacrer.

Voilà, je suis étudiant en deuxième année de droit. Autant dire qu'elle se passe plutôt mal. Je n'arrive pas à "commencer" mes révisions et lorsque je me lance, je suis arrêté spontanément par une pensée qui me freine et me fait abandonner. Je m'interroge sur l'utilité de ce que je suis en train de faire, sur la nature de ma formation, puis, je veux simplement tout arrêter, prendre une année sabbatique, je suis jeune... Si ce n'est pas en rapport avec mes études, ce sont des pensées générales, je pense à autre chose sauf à ce que je devrais.

Le jury n'a pas validé un de mes semestres, non pas en raison de mes notes, mais du fait de mes trop nombreuses absences, je suis donc "défaillant". Des périodes où tout semble aller et d'autres où je n'arrive pas à y aller, je pense à autre chose : ce n'est pas fait pour moi de toute façon ou je devrais faire quelque chose qui semble mieux me correspondre. Je ne fais pas le travail demandé ou je ne le termine pas. Je m'intéresse à de nombreuses choses mais n'arrive pas à me focaliser sur une seule. Pourtant, quand je décide de faire quelque chose, je veux à tout prix que ce soit parfait, de sorte que je surestime mon travail bien malgré moi. Je me mets une pression impressionnante, il faut que ce soit comme je le souhaiterais, idéalement.

Je m'interroge souvent sur ce que je veux être, sur le sens de la vie. Bien sûr, ces pensées influences mes décisions... Ce n'est pas un mal de réfléchir mais lorsque l'on en est à oublier tout le reste, c'est assez handicapant. D'autant que je réalise désormais que cela commence à durer... Déjà en terminal, mes envies de liberté avaient fait que je m'étais absenté plus d'un mois. On m'a téléphoné deux jours avant le bac pour que j'aille hâtivement chercher les listes des oraux. Je voulais déjà faire une année sabbatique le temps de réfléchir à ce que je voulais vraiment faire. J'y suis quand même allé, la fleur au fusil, et je l'ai eu quasiment avec mention. Sans aucune révision, puisqu'en plus, je ne veux pas y m'être de l'engagement. De toute façon, lorsque je veux, je n'y arrive pas. Mais, on a beau avoir un peu de jugeote, un moment donné on manque de connaissances précises une fois arrivé à un stade avancé. Si on n'arrive pas à apprendre consciencieusement, on coule... L'année dernière, j'ai été cloué au lit toute une semaine, dépression d'autant plus forte à cause d'un médicament qui a ces effets secondaires, mais je pense que j'avais déjà un "terrain".

Cela a pris une ampleur encore plus forte cette année. Certes, cela n'affecte pas mon humeur, donc ma sociabilité. Puisque cela ne m'empêche pas de sortir en dehors des cours. Cependant, mes envies de liberté font que je suis celui au fond, encore le blouson noir sur les épaules, peu expressif et participatif... Je n'ai plus d'envie. Je me sens oppressé, pas à ma place. J'attends qu'une seule chose, partir. Et en même temps, je ne suis pas hostile à la présence de mes amis, bien au contraire.

Alors certes, la formation ne me correspond peut-être pas, surement d'ailleurs, mais c'est quelque chose qui me suit. Je peux pas m'endormir avant de m'être interrogé sur un sujet quelconque...

Hier, j'ai cherché sur internet. J'ai donc pensé à l'oisiveté, du fait que je n'arrive pas à travailler. De fil en aiguille, je suis tombé sur l' "Acédie". Non pas au sens monastique de la chose (on est d'accord), il existe d'ailleurs peut-être une formule plus actuelle. Néanmoins, je me reconnais tout à fait dans la description suivante : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ac%C3%A9die#L.E2.80.99ac.C3.A9die_aujourd.E2.80.99hui

J'aimerai en savoir davantage sur le sujet... Est-ce permanent ? Devrais-je toujours composer avec ces pensées ou envies spontanées et irrésistibles...?

Que pensez-vous de tout cela ? Peut-être que je veux mettre un nom sur un malaise qui est en fait tout à fait naturel... Mais, la définition en est troublante de ressemblance...