deuils ou dépression

Bonjour, je ne sais pas si je dois écouter les autres, la théorie ou mon coeur, ou les trois à la fois et alors ça demande d'être constamment dans la pleine conscience de soi. J n'y arrive pas encore. En phase de reconstruction, je me heurte toujours au même problème, comment être soi avec les autres. Apporter quelque chose de soi, de sa personnalité, de son désir, de sa richesse personnelle  à travers ce que l'on vit au travail, dans les relations, sans que les autres vous reprochent ce que vous avez apporté. Formatrice depuis peu, après obtention d'une licence professionnelle, j'ai donné mon premier cours de français langue étrangère, en intervenant sur une mission de remplacement. Dans mon intervention, pour un aspect pédagogique, j'ai demandé sur le lieu de travail un code du travail pour montrer aux apprenants coréens, ce qu'est le code du travail, comment c'est fait et organisé. L'objectif était de leur expliquer le règlement intérieur qui évoque le code du travail. Dans mon compte-rendu à la formatrice, cela lui a fort déplu. Je suis déçue, je croyais que l'intervenant est responsable de sa pédagogie et des moyens employés. Elle m'a dit "il faut faire ce que j'ai prévu dans le dossier et ne pas en sortir" Ce n'était pas précisé dans le dossier que je ne devais pas trouver un moyen que j'estimais plus adapté à l'enseignement. J'ai été infirmière pendant 20 ans, dont 4 ans de libéral avec 9 mois en association. C'était pareil, je faisais les soins en adoptant une posture différente de mes collègues et une technique différente aussi. Ne peut-on marquer sa différence sans se faire rejeter dans ce monde. J'ai le sentiment de ne pas trouver ma place et ça me fait pleurer. Ca me fait de plus en plus pleurer, suis-je dépressive ou bien ai-je plusieurs deuils à faire à la fois ? moi, je ne me sens pas dépressive, simplement triste de constater que le monde est différent de ce que je croyais et je ne sais pas comment y exister. Je ne crois pas aux maladies psy en tant que intrinsèques aux personnes, je ne crois pas qu'il faille poser des diagnostics-étiquettes sur des gens qui souffrent et qui essaient juste de sortir de leur souffrance en employant leurs propres moyens d'expression et d'actions. Je crois que "ces maladies" expriment des vies difficiles et des traumatismes pas identifiés. Pour ma part, j'ai identifié une bonne partie de mes traumas (issue d'une famille incestueuse, abandons, placement, abus sexuel) engendrant de nombreuses erreurs dans mes choix de vie d'où de nombreux séismes. Ma question est suis-je malade ou bien est-ce le processus de guérison qui est en cours ? j'ai un accompagnement thérapeutique bien entendu, des projets (que je ne parviens pas encore à réaliser car je ne sais pas encore comment m'y prendre pour m'écouter avant d'écouter les autres). Je suis bousculée par le temps, la nécessité de gagner de quoi vivre et le besoin de me réaliser. Je n'ai pas de traitement médicamenteux, car je le refuse. Lorsque je ne dors pas, je pratique l'auto-hypnose pour me rendormir. Besoin de temps, comment prendre le temps ? merci à vous