POUR Aquarelliste

Bonjour,

Je me permets de vous apporter un tout petit partage d’expérience, ayant été dans la situation que semble vivre votre amie.

Tout d’abord votre démarche en elle-même est déjà une grande preuve de votre amour, et de votre respect pour elle, la patience que vous dites avoir sera en premier lieu une immense aide pour elle.

Suite à de nombreux abus j’avais fais une croix sur une quelconque fréquentation des hommes jusqu’à ce que je rencontre mon futur mari : et c’est son immense patience qui a eu raison de mes blocages.
Ce qui m’a convaincu et que j’aimerais partager avec vous c’est qu’il n’a jamais cessé de m'aimer malgré mes différents rejets, à savoir que les rejets sont plus un rejet de soi même que de "l’autre", c’est une peur inconsciente mélangée d’envie d’aller vers cet autre, un conflit entre l’idée que tous les hommes sont néfastes et dangereux et cette attirance subite.
c’est une confiance envers « l’ennemi » qui s’installe et qui en parallèle nous terrorise , nous échappe, toutes ces émotions se bousculent dans la tête, et nous donne un comportement plutôt compliqué et semble « inaccessible ».

Comme vous êtes patient, vous saurez l’apaiser (même si elle ne le reconnait pas, ne veut pas le montrer : son corps est terrorisé et réagira à son insu)
par exemple en sachant juste dormir à côté d’elle, elle s’habituera à votre présence et ne la craindra plus. Quand elle se réveillera, vous verrez peut être son étonnement ou entendrez son questionnement sur le fait que vous ne l’ayez pas touché (évidemment vu qu'une part d'elle vous considère être un « sauvage » …) elle vous demandera peut être pourquoi : parce que simplement vous la trouvez belle quand elle dort et que ça vous suffit pour l’instant…
considérez la (au niveau intimité) comme une «toute jeune fille » (parce que dans sa tête elle l'est peut être encore : tout dépend de quand date le viol : était ce sa première expérience ?)
elle est surement dans l’envie grandissante de se donner à vous, son esprit en a surement déjà envie, mais son corps fait encore machine arrière : bloqué par l’idée que ça se fera dans la souffrance.
Alors quand viendra le moment où vous la sentirez prête, que son corps acceptera d'écouter un minimum son esprit : prenez bcp de temps pour chaque geste et soyez à l’écoute de ses silences, et de la réaction des parties du corps, vous "entendrez" peut être ce qui la terrorise le plus
Si des larmes roulent sur son visage, dites vous qu’elles ne sont pas forcement signe de regret, tristesse, souffrance etc…elles peuvent être de soulagement, ou une ancienne pression qui se libère etc…
Et telle une « jeune fille » les premières fois ne seront pas forcement super pour elle (et pour vous) mais votre patience sera sans doute récompensée.

Vous serez sans aucun doute l’aide la plus précieuse qu’elle puisse trouver, qui puisse l'emmener vers la "guérison" (en sachant qu'il y a certains troubles qui ne disparaissent jamais, mais qui s'intégreront)
mais elle ne comprendra son comportement que par le biais d’une thérapie, même brève : qui lui permettra de chasser tous ces démons,  de « récupérer » son corps qui est surement aujourd’hui dissocié de son esprit, et surtout de ne pas sombrer dans l’addiction d’alcool ou de substances dans laquelle elle se réfugie pour se sentir déconnectée, parce que la déconnection est surement sa meilleure protection aujourd'hui.

bonne chance à vous !