angoisse terrible de ne plus connaître mon conjoint!

Bonjour à tous, et merci d'avance pour les avis que vous me donnerez, s'il est possible de donner un avis quand on ne connaît pas vraiment les personnes...

Je vais essayer de m'expliquer mais ce n'est pas évident.

Je vis en couple avec mon conjoint depuis 8 ans. J'avais 19 ans quand on s'est rencontrés, et les 6 premiers mois ont été ceux d'une idylle "classique", on s'entendait à merveille, tout allait bien. Ce qui m'a plu chez lui : d'abord il est très beau, mais aussi à l'époque on a beaucoup discutter sur internet (on s'est connu "en vrai" avant ça), et on partageait une même impression de souffrance et de différence. J'étais jeune et j'aurai dû savoir que ce n'étaient pas de bonnes bases pour démarrer un couple, j'imagine que c'est assez classique...
6 mois plus tard, il me prie de venir vivre chez lui, chez sa mère qui, elle était partie vivre chez son amant de l'époque. Son frère était parti de la maison, il n'y avait que nous et sa soeur. Sa mère et son frère sont revenus rapidement vivre à la maison et ce n'était pas évident de cohabiter même si je m'entendais avec tout le monde.
Les choses ont commencé à "glisser" inexplicablement. Mordu d'ordinateur, mon conjoint y passait beaucoup de temps. Il était parfois, souvent, très distant, très rigide aussi, c'est difficile à expliquer. Il n'a jamais été dominateur, par contre dépressif, oui. Très manipulateur, mais sans parraître s'en rendre compte, il utilisait et utilise souvent les arguments "je ne peux pas supporter" "je ne peux pas faire autrement". Par exemple quand on s'est rencontrés je fumais. Quand je suis allée vivre avec lui, il m'a dit qu'il ne supportait pas de me voir fumer, que ça lui était intolérable, qu'il ne "pouvait pas", que c'était impossible, qu'il ne pourrait pas rester avec moi si je fumais. A force de pression, je lui ai promis d'arrêter. Il a toujours utilisé ce procédé pour me convaincre de faire comme il voulait.
A côté de ça, c'est quelqu'un qui démontre une grande souffrance, très renfermé, qui ne sait pas communiquer avec les autres, qui ne s'autorise pas à s'amuser, qui voit tout en noir, qui se délecte dans sa souffrance, et en même temps s'en sent prisonnier.
Quelques semaines après mon eménagement chez lui, je faisait des études qu'il m'avait promis de m'aider à financer, et je suis tombée enceinte. Nous avons décidé de ne pas garder cet enfant. L'ivg nous a causé de gros soucis financiers, et l'école d'art dans laquelle j'étais inscrite nous coûtait très cher, et j'étais très mal psychologiquement, je n'arrivais plus à travailler.
Il m'a demandé d'arrêter l'école pour chercher du boulot, pour qu'on s'en sorte.
Je l'ai fait, et juste après il a quitté son travail, encore une fois sous prétexte qu'il ne "pouvait pas faire autrement" parce que son patron (un ami) lui faisait pression pour qu'il passe son permis. Il me disait qu'ilé tait désolée mais qu'il n'avait pas le choix, qu'il trouverait rapidement autre chose.
Il a fait quelques petits boulots qu'il n'a pas tenu, puis s'est enfoncé dans le chômage, moi j'ai trouvé un travail fixe.
Nous avons ensuite pris un appartement, à un moment où il travaillait, avec sa soeur qui était handicapée et avait envie d'essayer de quitter la maison, c'était une transition pour elle de vivre un peu avec nous puis de se trouver son appart. Elle est restée quelques mois avec nous puis a déménagé.
Ensuite, nous avons décidé de faire un enfant. Il me l'avait toujours refusé, mais cette fois c'est lui qui m'en a parlé. Malheureusement dès que je suis tombée enceinte il est revenu sur sa décision, a dit qu'il n'était pas prêt, mais je n'ai pas voullu faire une autre ivg, nous avons gardé le  bébé.
A 5 mois 1/2 de grossesse, on nous a annoncé plusieurs malformations sur notre fils. La question de l'img s'est posé, bien sûr c'était la solution qui lui parraissait convenir. J'ai attendu d'avoir un diagnostic précis pour me prononcer, mais j'envisageait ce choix si toutes les malformations annoncées étaient réelles.
Heureusement, le diagnostic final n'a révellé que 2 malformations, et pas de maladie, j'ai donc décidé de garder cet enfant, d'autant que légalement il n'y avait pas vraiment lieu de demander un img, même si on me l'aurait accordé si j'avais insisté.
Mon conjoint a eu du mal à s'investir dans sa paternité, il était au chômage, nous n'avions quasiment pas de revenus, c'était très dur.
Il était toujours aussi absent, réfugié sur son ordinateur, il vivait la nuit et dormait le jour. Malgré ça il disait vouloir assumer son enfant, il ne voulait pas s'en aller, et il m'a quand même aidé, la nuit surtout, mais il ne créait pas vraiment le lien avec son fils, me reprochait souvent cet enfant, me disait que ça avait gâché sa vie.

Souvent quand j'étais à bout et que je pleurais, il ne faisait rien pour me consoler, faisait le mort. Lui par contre a eu par moment des accès de pleurs irrationnels, en somatisant beaucoup, ce qu'il fait tout le temps d'ailleurs, il a toujours mal quelque part, et je me devais de l'épauler, il était comme un petit enfant.
Il a souvent des réactions infantiles, il a l'air de jalouser son fils, il s'achète des voitures électriques et des pistolets à billes, par exemple...

Bref, il y a peu, je n'en pouvais plus, je voulais lui annoncer notre rupture, mais je n'y arrivais pas. Et puis c'est lui un soir qui m'a annoncé calmement qu'il voulait qu'on se sépare. J'ai foncé dans la brêche et j'ai dit que j'étais d'accord. On en a parlé très sereinement, c'était vraiment la "séparation idéale", ça se passait très bien.
Mais le lendemain je l'ai trouvé en pleurs, dans tous ses états, il m'a supplié de lui donner une chance, qu'il allait changer. J'ai dit ok.
Nous partions le lendemain fêter noel avec ma soeur mon oncle et les enfants à la montagne, je lui ai répété plein de fois qu'il n'était pas obligé de venir s'il ne se sentait pas, je sais qu'il est très mal à l'aise en société, qu'il ne sait pas se comporter avec les autres. Il m'a dit qu'il voulait partager ça avec nous, il est venu.
Là bas il s'est montré execrable, est resté enfermé tout le temps dans sa chambre, n'est sorti que pour manger et critiquer la nourriture. il n'est pas venu voir son fils skier, n'est pas descendu le matin de noël pour ouvrir les cadeaux, rien. Je n'y comprenais plus rien.
Le 25 décembre au soir, je prenais un bain et ma soeur était dans la salle de bain, on discuttait, et elle m'a dit ton conjoint est malade, on dirait un débile, un handicapé de la vie, des mots très durs... et mon conjoint était dans la pièce juste au dessus il a tout entendu.
IL est descendu en rage, j'ai cru qu'il allait la frapper, mais ma soeur lui a tenu tête, et on a parlé, je lui ai dit que c'était l'image qu'il renvoyait aux autres, ça lui a fait un choc, il essayait de se justifier, il avait les larmes aux yeux c'était poignant.
Ma soeur nous a laissés et je lui ai dit que c'était fini, que je voulais partir.
Pendant 3 jours il n'a fait que pleurer, me supplier de rester, m'a promis monts et merveilles.
HIer soir il est rentré du travail avec un bouquet de fleurs et une lettre me disant tout ce dont il avait pris conscience, tout ce qu'il voulait changer, qu'il voulait faire une thérapie. J'ai décidé de lui accorder une autre chance.
On a beaucoup parlé, il m'a avoué un "secret" qu'il gardait en lui depuis toujours et dont il n'osait pas me parler : qu'il était fétichiste des pieds!
Je lui ai dit mais c'est pas très grave, ça! Pourquoi tu as si peur de m'en parler? IL m'a dit que c'était la moitié de son problème, ça, tellement c'était douloureux pour lui, je n'ai pas compris pourquoi c'était si grave, si important, pourquoi ça lui bouffait la vie, exactement à l'image de la cigarette, dont la seule évocation le met en rage...

Aujourd'hui, il m'a envoyé des emails, pour parler de la situation, et du fait que j'ai exigé qu'il me laisse libre choix de fumer ou non. Ses écrits sont très matures, très bien tournés, très clairs, à 1000 lieues de son comportement habituel. Ca pourrait être simplement lié à la facilité d'écrire et de ne pas dire les choses en face, mais ça me fait peur.

J'ai un horrible pressentiment, l'impression que je ne le connaît pas du tout, que c'est un malade, je suis tout à coup très angoissée, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.
Je me dit que c'est de la parano, que je me fait des films, mais j'ai un horrible pressentiment, et mon intuition me trompe rarement...

Il faut savoir que je suis issue d'une famille compliquée aussi, un père qui nous a violées et a purgé 15 ans de prison, une mère qui a laissé faire, très manipulatrice aussi.
Tout le monde a toujours fait le parallèle entre le comportement de mon conjoint et le fonctionnement très gravement dépressif de mon père.
Ces temps ci je n'arrive plus à dissocier les deux, je ne comprends pas ce qui m'angoisse tant... j'essaie de me raisonner, j'ai des acquis pour ça, j'ai fait plus de 10 ans de thérapie, et pourtant...

j'ai besoin d'un avis sur lui, j'ai peur, je ne sais pas de quoi, j'ai envie de me sauver en courrant!

si vous avez des avis à me donner, des questions, je sais que mon propos est un peu décousu et je m'en excuse d'avance.

merci!