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Fin d'analyse et questionnements

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désir 75
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Fin d'analyse et questionnements

Bonjour,

Je souhaite ouvrir mon histoire,  avec le souhait  d'un regard qui me permette de poser des questions qui seraient  pertinentes ,  des pistes que je saisisse comme perspective  de résolution, comme j'y aspire enfin.


J'ai décidé de faire un travail sur moi à l'age de 25 ans, suite à deux éléments  : le choix d'un avortement, après une grossesse accidentelle et l' angoisse terrible dans la relation naissante  avec l' homme dont j'étais enceinte et dont la parole n'était pas actée pour faire vivre la relation . Le fait de porter la vie dans le cadre d'une telle relation m'a permise de sortir de l'angoisse, car il  s'agissait alors de la vie possible d'un autre, possibilité qui me fit découvrir en conscience  que je n'avais rien qui m'appartiennent suffisamment d'un soin  de moi pour être capable de penser  avoir le droit d'exister dans une relation et  pour considérer être capable de l'offrir à un autre . Cette situation d'avoir un choix à faire  me permit de prendre conscience que j'existais aussi, mais insuffisamment  et que je devais me donner la possibilité de comprendre pourquoi je traversais tant de douleur devant un homme .

Le plus gros noeud que je portais, apparemment n'a jamais été réellement abordé avec  l'analyste. L'essentiel du travail portait sur la relation à ma mère. C'est mon silence sur ce noeud qu'elle n'a pas soulevée que je questionne encore.

Au bout de dix ans de travail je décidais d'arrêter celui ci, suite à l'arrêt d'une relation de 18 mois  avec un homme père d'un enfant, mais récemment séparé  . Je m'étais aussi attachée à son enfant et cela fut difficile qu'il ne me désira plus  , ce qui me fit partir.
Je décidais qu'ayant à reconnaitre la difficulté de ne pas rencontrer  un homme désirant  réellement qui me donne la place d'être femme et souhaite investir une relation , un homme qui soit à sa place d'homme, et qui prenne une place telle dans ma vie, je devais certainement aller vers un thérapeute homme  pour finir mon travail sur moi avec le  désir de guérir un sentiment de ne pas arriver à vivre ma vie de femme dans une relation construite, avec un homme présent . L'analyste précédent était une femme. Symboliquement, donner à un homme à m'entendre,et me parler  c'était le désir de devenir sujet de ma parole et de ma vie de femme,  donner naissance au sujet que je portais et reconstruisais  dans l' analyse,  pour vivre et partager .

L'endroit du noeud que 10 années d'analyse n'ont pas pointé.
Dans une relation naissante mais vécue comme rejetante car l'homme en question avait tout à la fois et pour la première fois de ma vie, un intérêt véritable à m'entendre parler et m'exprimer et le plaisir de me parler, ce que je n'avais jamais partagé avec aucun homme;   mais  aussi deux autres femmes dans sa vie, il se disait polygame par choix  , je fus une nouvelle fois enceinte.
J'avoue que si j'avais su qu'il était polygame au départ,  je ne l'aurais pas laissé s'approcher. 
J'ai admis aussitôt que j'avais un désir inconscient d'enfant qui n'avait jamais émergé ,malgré qu'un même évènement me fit faire une psychanalyse.  Tout comme je visualisais  avancer comme par répétition dans des relations avec des hommes absents à leurs désirs et leur parole, voir pervers parfois  .
J'ai donc découvert  que dans les générations précédentes de ma famille , tout se répétait inconsciemment  . Depuis la disparition d'un homme et d'une naissance simultanée , jusqu'à ma propre vie, qui transportait cette histoire et angoisse . Je découvris donc l'histoire d'un arrière grand père mort à 26 ans lors de la première guerre mondiale, et de sa fille qui naquit 10 jours après sa mort, ma grand mère, mise à distance par sa propre mère. J'ai fait le lien avec  mon père qui fut diagnostiqué d'une maladie évolutive à 26 ans , quelques mois après ma naissance, cause d'une séparation physique d'un mois entre le nourrisson que j'étais et ma mère qui ne pouvait me garder , cause aussi d'un silence prégnant de la parole de mon père,  car je ne su la maladie de celui ci qu'à l'âge de 15 ans, au moment ou celle ci ne pouvait plus se cacher . De même ma mère traitait mon père comme un homme diminué, et n'a jamais transmis de représentation de vie de femme, seulement de mère qui porte la famille . Pas d'échanges non plus en famille.
Ainsi, la vie dans mon ressenti enfoui , la mienne comme celle que je pouvais porter en étant enceinte d'hommes absents, ne pouvait qu'être associé à la disparition réelle ou possible d'un homme,angoissante,  ayant eu a entendre que l'homme dont j'étais enceinte me quitterait si un enfant naissait.

Très douloureusement, j'ai du choisir entre entendre la parole d'un homme qu'au fond de moi j'avais le désir de faire exister comme pour réparer ce qui n'avait pas existé dans mon histoire  , ou entendre un désir mien inconscient que je reconnaissais avoir de donner la vie, reçue aussi d'un homme. Un clivage peut être entre respecter mon désir ou celui de l'homme. Au final, je n'ai pu que me résoudre à renoncer, n'ayant pas la force d'envisager qu'un enfant eut un père manquant, absent . Je ne voulais pas apporter cela à un autre comme si je répétais ma propre histoire  et je savais aussi quelle était la relation étrangère en laquelle j'étais avec ma propre mère, n'ayant jamais eu à ressentir et éprouver l'amour qu'elle prétendait avoir pour moi. Je n'ai pas pris le risque de reproduire ce que j'ai connu et dont je craignais d'être dépourvue, la capacité d'aimer , d'entendre et d'élever seule un enfant dans le respect de sa vie.


De fait j'ai accepté aussi d'envisager là travailler sur ma difficulté à me lier, pour ce que cela réveille de peur de séparation, ou d'angoisse d'inexistence face à des hommes qui ne s'engageaient pas ou ne me  parlaient pas, ou me demandaient de me taire aussi parfois violemment . L'homme dont je reçu la vie me parlait , aimait parler, c'est sans doute pour cela que ce désir de vie pu émerger en toute incoscience, car je me suis sentie vue pour la première fois sur le plan de la parole et en tant que femme . Mais il me tenait à distance, car il n'était aucunement question pour lui de s'engager dans une relation , tout en continuant de me solliciter. Son ambivalence m'a fait prendre le parti de mettre fin à la relation pour ce qu'elle ne permettait pas d'investir de mes désirs pour lui, qu'il tenait à distance.Il n'était pas soutien du désir de l'autre.

C'est donc ainsi qu'a avancé ma vie.
Et je cherche encore à comprendre comment je peux faire exister un homme dans ma vie, pour vivre ma vie de femme et porter tous ces  désirs qui sont miens, tant de parler que d'écouter pour construire de vrais dialogues , avec mes désirs de femme , sans oublier mes aspirations personnelles, que de partager la vie d'un homme et soutenir les siennes. Je cherche comment vivre cela sans éprouver l'angoisse de me sentir infondée.
Là est la question, dans le  lieu de tous mes désirs, dont j'aspire à les rendre légitimes, après un si long travail qui ne semble pas me permettre encore de les ressentir justifiés, ayant souvent à perdre ma confiance dés qu'il s'agit de dire que mes désirs sont ainsi , surtout s'ils sont différents de ceux de l'autre .C'est donc là que la question se pose. Si au bout d'un si long temps de travail , je doute encore d'être capable de vivre mes désirs et de vivre une relation , les affirmer comme légitimes et poser ma confiance en un homme et sa parole pour sentir que j'ai une place de personne et de femme , quelle douleur  n'est pas encore consciente pour être derrière moi.
Est il donc dommageable de souhaiter en tant que femme de partager une relation et la vie d'un homme qui s'assume et qui parle , en ayant la liberté de s'exprimer sans être répoussée. Car lorsqu'on a fait un travail sur soi, on peut parler plus facilement, mais ce n'est pas le cas de tous les hommes.
Le silence des hommes manquants de mon histoire est devenu le silence qui m'empêche d'être heureuse de m'exprimer dans mes sentiments et désirs comme si je craignais qu'ils ne soient pervertis et mis en cause .
Et d'être sollicitée pour une relation avec un homme qui me dit vouloir avancer ensemble, mais qui me dit aussi ne pas vouloir attendre ni être attendu, ni ne conçoit de vie commune car il se connait dans son besoin de solitude  , me pousse dans une crainte que je connais bien et à penser que je ne suis pas sortie de la problématique qui est mienne, à savoir être à nouveau avec un homme dont je perçois des signaux contradictoires qui me font perdre pied et confiance en moi et dans mes propres désirs de me lier et de partager et  me poussent à penser fuir la relation pour me protéger. Car aucun sentiment de légitimité à être qui je suis ne vient s'interposer pour tenir à distance la problématique de l'homme qui me sollicite.
Ce sentiment est récurent tout comme la crainte de répéter ce genre de relation où je ne sais plus ce que me dit l'autre exactement et ne sais plus ce que je veux pour moi que je puisse dire en étant sûre de moi sans crainte de me sentir rabaissée ou rejetée. Car rares sont les personnes qui peuvent parler en leur nom  sans prendre le parti d'accuser l'autre de leurs difficultés.  Penser que je ne puisse pas compter sur moi, après un si long travail, est  encore douloureux.

Merci de vos éclairages.

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#2  26917

désir 75
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Re: Fin d'analyse et questionnements

Trés curieusement, le choix d'écrire sur ce site et donc de prendre le risque de me dire aux yeux des autres même si l'anonymat  préserve, et j'ai  le plus souvent pensé être invisible dans ma vie , a eu  l'effet de faire remonter des souvenirs évoqués des les débuts de l'analyse . Ils n'ont pas  été soulignés par l'analyste, qui le plus souvent était silencieuse et ne parlait que dans les dernières années, comme si le dialogue pouvait enfin passer entre 2 interlocuteurs distincts qui s'assument. Je crois que je suis en colère qu'elle m'ait si peu aiguillée.

L'un de ces souvenirs est qu'à l'âge de 4 ans , ma mère m'envoya chercher ma robe de chambre qui était dans la chambre parentale, et  j'ai éprouvé une immense frayeur.
Au moment de saisir ma robe de chambre, dans la  demi pénombre de la chambre , due à la faible  lumière du matin à travers les persiennes, j'ai senti une main se plaquer sur ma bouche et j'ai eu envie de hurler.  J'ai réellement senti quelqu'un derrière moi  plaquant sa main sur ma bouche , mais ce ne fut que la sensation terrible d'une présence dont je n'ai jamais su l'origine, fantasmée ? .
Pourquoi après avoir parlé de  silence précédemment  ,  je reviens à l'un des premier souvenir évoqué en analyse qui symboliquement parle de bâillonnement ?
D'où provient cette sensation si jeune d'avoir été  bâillonnée ?
L'autre souvenir est celui d'un enterrement évoqué très vaguement, ainsi qu'une sensation évoquée à l'analyste , qui me faisait penser qu'il y avait un lien entre la distance que je ressentais entre des personnes dans cet enterrement. Je ne sais pas qui est mort. Etait ce un homme ?   Quelqu'un était mort, et moi je pensais à 3 femmes, mon arrière grand mère, ma grand mère, et ma mère, et c'est comme si j'avais voulu dire que c'était à cet endroit là qu'il se passait quelque chose. Je ne le comprends que depuis quelques mois depuis qu'un thérapeute homme me parle et me fait parler.

Et l'autre souvenir, très gênant, c'était un matin dans la chambre parentale, avec mon père. Quel âge pouvais je avoir. Je me rapelle que j'aimais chahuter, et que je sautais sur mon père , ou je ne sais plus si c'est lui qui me faisait sauter sur lui.
J'ai regardé son slip, car je crois que je sautais près de cet endroit là de son corps, et j'ai vu une tache plus sombre qui se détachait  clairement du reste de la couleur, comme un point mouillé. Le fait de lea voir, je me rappelle que mon père m'a vu et que j'ai posé la question. il a changé d'attitude. C'est flou après.  Ce souvenir était tellement gênant que je n'ai jamais osé en reparler, à part évoquer l'image d'un papillon qui s'envole. Comme quelque chose qui s'enfuit en silence, pour ne plus revenir. Est ce mon père qui me fit allusion à un papillon . Mon père m'a dit de me taire, une fois que je me plaignais à lui des maltraitances des enfants de la nourrice qui me gardait. Je devais ne rien dire pour ne pas faire d'histoire. Mais ce papillon, qu'était  ce ?
Et pourquoi suis je gênée de penser à cette tache sur le slip de mon père ? Je n'ai jamais osé aller jusqu'à dire que peut être c'était une excitation malencontreuse.
Et pourquoi un cauchemar m'a réveillée vers l'âge de 7-9 ans, où  la tête d'un homme était sur mon ventre et que j'avais ma main dans ses cheveux et que la sensation me fit peur de penser que c'était la tête et les cheveux crépus de mon père.

Et en y repensant je pense au papillon de Rorschard.
Je ne sais pas trop ou chercher mon silence. Cela fait longtemps que je le cherche, pour qu'il ne soit plus là enfin, mais moi à sa place.

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#3  26949

désir 75
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Re: Fin d'analyse et questionnements

Est il normal qu'un temps si long de travail sur soi ne permette pas d'apporter la résolution à la souffrance sur laquelle un travail a été mené?
Pourquoi un retour à des souvenirs déjà vus, mais dont rien n'était approfondi car je  les jugeais déformés,  des sentiments enfantins qui ne sont pas la réalité forcément.
Merci si vous pouvez m'aiguiller. J'ai été longue , mais comment formuler autrement ?

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#4  27116

désir 75
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Re: Fin d'analyse et questionnements

Bonjour,

J'ai constaté que dans ma façon d'écrire , je ne pouvais pas susciter forcément de réponse. Je tiens à m'en excuser.  En même temps, je pensais 2 choses. Que sous couvert d'anonymat, je pouvais faire partager un questionnement, et le rendre légitime à mes propres yeux en l'ouvrant aux yeux des autres, puisqu'ici il n'est pas question de juger, mais de mettre à jour ce qui empêche tout un chacun de vivre bien , sans rejouer les douleurs de l'enfance.

J'ai une question simple. Un homme qui sollicite une relation, l'entretient , et soudain dit qu'il ne veut pas attendre ni être attendu, n'a besoin de personne pour vivre, ni que personne n'a besoin de lui,  tout en continuant à solliciter la relation, qu'est ce que c'est ?
C'est à cause de cela que j'ai écrit sur ce site, et que tout est revenu en vrac, les angoisses anciennes avec. Et ce que je voulais dire, c'est que je ne sais pas quoi entendre. C'est d'autant douloureux que j'ai fait un long travail sur moi, et que je me sens à nouveau au point de départ, le contraire de ce que je voulais réussir pour moi, une relation ouverte , un homme que je comprenne et qui me permette d' investir la relation en confiance.

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