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philomène · 23683

Cela fait deux jours que je navigue sur ce forum en y ayant laissé un petit message et sans vraiment savoir quelle question poser. Je pense avoir trouvé maintenant pourquoi je suis là. Il s’agit de doutes au sujet de mon analyse.
Lorsque j’avais 20 ans, j’ai commencé une thérapie chez une psychiatre à Avignon, sur les conseils de ma mère, parce que j’avais des problèmes alimentaires (phases d’anorexie et boulimie, vomissements) et que j’étais déprimée. J’étais rentrée chez mes parents parce que je ne savais pas quoi faire de ma vie. Deux ans plus tard j’ai déménagé pour passer l’agrégation de lettres, et ensuite je me suis retrouvée à Paris où j’ai commencé à enseigner. Mes troubles ont pris une ampleur considérable, je passais mes nuits à vomir et j’avais continuellement des crises de larmes à cause de ma vie ratée. J’ai aussi beaucoup de fantasmes étranges, et je me réfugie volontiers dans des inventions imaginaires (je pense à des personnes que j’invente…)
Suite à ces symptômes j’ai recontacté mon ancienne psychiatre qui m’a répondu en me donnant l’adresse d’une consœur à Paris, que je vois 20 minutes par semaine (cela fait 1 an et demi). Je pense que ce que nous faisons est une psychanalyse ( ?), en tout cas j’ai refusé de prendre les anti dépresseurs qu’elle voulait me prescrire et je paye mes consultations. Les séances commencent par ma parole (je suis assise en face d’elle) et elle m’interrompt au cours de la consultation pour me faire préciser certaines choses ou donner son avis. C’est quelqu’un à qui je fais confiance, pourtant j’ai l’impression d’avoir d’insurmontables barrières qu’il m’est impossible de lever devant elle. Je contrôle toujours mon discours, je pense que je suis très loin de faire ce qu’on appelle des associations. J’ai l’impression qu’elle s’est faite à l’idée que je n’y arrivais pas mais sans vouloir me le reprocher (mais que ça l’irrite au fond, comme si je n’étais pas une cliente qui fonctionne bien). Comme je le dis à propos d’un fantasme sexuel dans un autre post, je suis notamment incapable de lui parler de sexualité (ou très peu), alors que je n’ai pas l’impression d’être particulièrement coincée sur ce sujet dans la vie de tous les jours.
J’essaye de préciser un peu ce que je pense être le mécanisme qui m’empêche de parler de sujets sexuels : j’ai d’abord l’impression que c’est ce qu’elle attend, que je lui parle de ma sexualité, puisque c’est un sujet central en psychanalyse. Je trouve ensuite ridicule d’avoir eu cette pensée (comme si je m’accusais de penser un cliché). J’ai peur que mon discours, s’il touche un sujet sexuel, se ressente de cette pensée (« il faut que je parle de sexualité en psychanalyse ») et qu’elle me trouve ridicule (comme moi-même je me trouve ridicule) de penser cela. En fait j’ai peur du discours de circonstance, qu’il faut faire et j’ai peur que l’autre s’aperçoive que je le fais parce que je me dis qu’il faut me forcer à le faire.
Même sur d’autres sujets, je me sens souvent ridicule quand je parle, et d’autant ridicule que je pense qu’elle voit que je me sens ridicule (effet ‘vache qui rit’…)
Un autre sujet dont je suis incapable de parler (mais je ne sais vraiment pas pourquoi), c'est ma tendance à inventer des personnages imaginaires et à m'imaginer interagir avec eux. J'ai trop peur d'être obligée de les décrire, et j'aurais trop honte d'avoir imaginé de tels types de personnages.
Du coup, j’ai l’impression de ne plus avancer (néanmoins j’ai fait au début des progrès avec cette analyse puisque je ne fais plus de crise. Mais j’ai l’impression que les symptômes restent latents et qu’ils reviendraient immédiatement si j’arrêtais l’analyse).
Je voudrais juste avoir un échange avec vous pour savoir pourquoi ce blocage, si c’est un vrai problème avec l’analyste ou si c’est seulement une étape de l’analyse.
Merci d’avance
Philomène

» Nouveau service : la Librairie Psy

Thérapeute · 23691

bonjour,

a écrit:
Je voudrais juste avoir un échange avec vous pour savoir pourquoi ce blocage, si c’est un vrai problème avec l’analyste ou si c’est seulement une étape de l’analyse.
Merci d’avance

.. grande question à laquelle il est bien difficile de répondre précisément, seuls vos ressentis peuvent vous éclairer, ou bien posez la question à votre thérapeute..
et en tant que professionnelle elle ne jugera pas et en séance la honte n'a pas sa place, heureusement , les cabinets de psy sont bien un des rares endroits sur cette terre ou elle n'a pas sa place !

Thérapeute

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philomène · 24110

sans doute mais justement j'aurais voulu en parler à quelqu'un d'autre, parce que je n'arrive pas à aborder cette question. J'ai envie de tout arrêter car je me sens ridicule et très mal à l'aise.

» Annuaire de psychanalystes : trouvez le vôtre !

penau xavier · 24112

Ridicule : combien de fois dans votre existence avez-vous entendu prononcer ce mot là à votre sujet ?

» L'Effort Pour Rendre L'Autre Fou

philomène · 24137

Mon père me disait "c'est complètement ridicule" quand j'avais très peur d'aller quelque part (à l'école, puis au bac, aux examens...). Ca ne me rassurait pas du tout, au contraire. C'est le seul souvenir précis de ce terme prononcé à mon encontre. J'ai par contre énormément de souvenirs de m'être sentie ridicule aux yeux de quelqu'un, mais sans que la personne ne le dise (je lui attribue moi-même cette pensée). Ca m'arrive encore très souvent dans toutes sortes de circonstances

» L'Effort Pour Rendre L'Autre Fou

penau xavier · 24138

a écrit:
j’ai d’abord l’impression que c’est ce qu’elle attend, que je lui parle de ma sexualité, puisque c’est un sujet central en psychanalyse.

je crois savoir que le sujet central de la (votre) psychanalyse c'est ........ VOUS

a écrit:
j’ai commencé à enseigner. Mes troubles ont pris une ampleur considérable

Auriez-vous une (des) idée(s) du pourquoi ? Le mot 'ridicule' n'aurait-il pas quelque chose à y voir ?

a écrit:
je me réfugie volontiers dans des inventions imaginaires (je pense à des personnes que j’invente…)

Quelles sont leurs caractéristiques essentielles ?

a écrit:
comme si je n’étais pas une cliente qui fonctionne bien

Serait-ce à dire une cliente ......................... ridicule ?

a écrit:
je suis notamment incapable de lui parler de sexualité (ou très peu), alors que je n’ai pas l’impression d’être particulièrement coincée sur ce sujet dans la vie de tous les jours.

Sur ce sujet ou sur cet "objet" ?

Et si vous demandiez à votre psy, tout simplement, quel sens elle donne, elle, au terme 'ridicule' ?

» En savoir plus sur Alice Miller

penau xavier · 24139

a écrit:
j’ai d’abord l’impression que c’est ce qu’elle attend, que je lui parle de ma sexualité, puisque c’est un sujet central en psychanalyse.

je crois savoir que le sujet central de la (votre) psychanalyse c'est ........ VOUS

a écrit:
j’ai commencé à enseigner. Mes troubles ont pris une ampleur considérable

Auriez-vous une (des) idée(s) du pourquoi ? Le mot 'ridicule' n'aurait-il pas quelque chose à y voir ?

a écrit:
je me réfugie volontiers dans des inventions imaginaires (je pense à des personnes que j’invente…)

Quelles sont leurs caractéristiques essentielles ?

a écrit:
comme si je n’étais pas une cliente qui fonctionne bien

Serait-ce à dire une cliente ......................... ridicule ?

a écrit:
je suis notamment incapable de lui parler de sexualité (ou très peu), alors que je n’ai pas l’impression d’être particulièrement coincée sur ce sujet dans la vie de tous les jours.

Sur ce sujet ou sur cet "objet" ?

Et si vous demandiez à votre psy, tout simplement, quel sens elle donne, elle, au terme 'ridicule' ?

» A lire : Existe-il des couples heureux ? par Yvon Dallaire

penau xavier · 24140

a écrit:
j’ai d’abord l’impression que c’est ce qu’elle attend, que je lui parle de ma sexualité, puisque c’est un sujet central en psychanalyse.

je crois savoir que le sujet central de la (votre) psychanalyse c'est ........ VOUS

a écrit:
j’ai commencé à enseigner. Mes troubles ont pris une ampleur considérable

Auriez-vous une (des) idée(s) du pourquoi ? Le mot 'ridicule' n'aurait-il pas quelque chose à y voir ?

a écrit:
je me réfugie volontiers dans des inventions imaginaires (je pense à des personnes que j’invente…)

Quelles sont leurs caractéristiques essentielles ?

a écrit:
comme si je n’étais pas une cliente qui fonctionne bien

Serait-ce à dire une cliente ......................... ridicule ?

a écrit:
je suis notamment incapable de lui parler de sexualité (ou très peu), alors que je n’ai pas l’impression d’être particulièrement coincée sur ce sujet dans la vie de tous les jours.

Sur ce sujet ou sur cet "objet" ?

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penau xavier · 24141

C'est comme la multiplication des pains, les réponses se multiplient toutes seules par le plus grand hasard du sans doute saint esprit de la technologie

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philomène · 24159

merci beaucoup pour cette prolifération de réponces

a écrit:
je crois savoir que le sujet central de la (votre) psychanalyse c'est ........ VOUS

je suis bien d'accord, mais ce sont des parties de moi dont je ne peux pas parler (que je n'arrive pas à montrer) et j'en retire une sorte de culpabilité, même si c'est absurde (ridicule)

a écrit:
a écrit:

j’ai commencé à enseigner. Mes troubles ont pris une ampleur considérable

Auriez-vous une (des) idée(s) du pourquoi ? Le mot 'ridicule' n'aurait-il pas quelque chose à y voir ?

oui, le lien que faites parait évident. Dans ce cas je relie l'idée de ridicule à être jugé sur quelque chose que je ne maîtrise pas, dont je ne suis pas en train de m'occuper : je m'occupe de mon discours et ma concentration m'empêche de contrôler d'autres choses de mon apparence qui sont soumises aux yeux des élèves. Ou au contraire je fais attention à ma façon de me tenir, marcher... et je ne sais plus où j'en étais dans ma phrase. Dans tous les cas je suis ridicule. (à ridicule = action qui échappe à mon contrôle j'associe : grossir = ridicule par opposition à contrôler les calories des aliments pour maigrir).
Voire, je suis ridicule d'être à cette place que je ne peux pas tenir (je sens que je n'ai pas assez de certitutes pour enseigner, j'ai toujours l'impression que tout ce que je dis peut être remis en question).

d'ailleurs l'an dernier j'ai passé le film de Patrice Leconte du même nom (ridicule) à ma classe de seconde...

En fin de compte il y a sans doute quelque chose de décallé: "pas à la bonne place" va bien avec "patiente ridicule" (= personne qui suit une analyse alors qu'elle ne sait pas s'y prendre, n'a pas de raison d'être là). Ca me fait penser que le rire est (souvent) provoqué par un décallage de la situation réelle par rapport à la situation attendue: se sentir apte à faire rire = se sentir en décallage par rapport aux attentes des autres (qu'on prête aux autres?)

Ma psy revient de vacances début septembre. Je lui demanderai ce qu'elle pense de ce terme "ridicule"

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philomène · 24160

j'ai oublié le mot "vous" dans ma première phrase

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penau xavier · 24161

a écrit:
Ma psy revient de vacances début septembre. Je lui demanderai ce qu'elle pense de ce terme "ridicule"

Bonne suite à vous...

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blocage ou étape dans mon analyse?

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