Endormissement de l'enfant/ famille monoparentale

Bonsoir,
Merci pour votre réponse rapide, vos conseils. En effet, je pense avoir du mal à accepter les angoisses de ma fille. Le fait de la sentir angoissée m'angoisse davantage.

Il y a deux évènements qui pourraient expliquer la croissance de conflits et de stress. La première c'est que nous avons déménagé depuis le mois d'août dernier afin de me rapprocher de mon lieu de travail (je suis chanteuse et travaille souvent le week-end) et de faire ma propre vie (loin de la cellule familiale). Je n'ai pas coupé les contacts familiaux, seulement ils sont différents, plus sains, et Lisa-Marie continue à voir sa famille du côté maternelle (paternelle également).
Je suis satisfaite de mon déménagement et ne le regrette pas. Peut-être que je porte beaucoup de choses qui m'empêchent d'être au maximum de mes capacités.

D'autre part, depuis le mois de février, je me suis enfin décidée à m'autoriser à entretenir une relation affective avec un homme. C'est comme si j'avais décidé que c'était le moment. C'est une relation un peu ambigue. Malgré les qualités de cet homme, c'est une relation qui me fait souffrir car j'ai beaucoup de craintes, dont celle de l'abandon et du rejet, je dirai même celle d'être moi-même de peur de perdre ou de décevoir l'autre. Je ne sais guère comment piloter mes émotions afin qu'elle ne perturbe pas trop mon quotidien de mère. Je dois sûrement transpirée cet angoisse et le transmettre à Lisa-Marie. C'est difficile de refaire confiance à un homme, de jongler entre sa vie de mère et de femme; tout cela sans sentir une culpabilité et une crainte de mal faire.   

Lisa-Marie a une place quasiment totale dans ma vie. Peut-être qu'en effet, les rôles s'inversent sans que je m'en rende compte. Je suis pour la négociation et peut-être pas assez pour la pose de limite claires. Elle s'identifie à moi par rapport à mon travail de chanteuse. Je pense que mon travail est lui aussi omniprésent dans ma vie; ce n'était pas le cas lorsque je travaillais en maison de retraite. En même temps, je ne pense pas avoir une attitude de ''mère-copine'' avec elle, ni elle de "tampon/confidente" tel que moi je l'ai été pour ma mère.

Je m'accorde du temps, mais difficilement car aussitôt je culpabilise et ne vais pas jusqu'au bout de mon projet. Je reste dans ce que je voudrais faire mais je ne le concrétise pas forcément; ce qui me frustre.

Ces deux derniers mois, j'avais moins de temps que d'habitude pour ma fille car je travaillais plus. A mon goût, je ne suis pas satisfaite du temps et de la forme que j'ai pour ma fille. J'avais songé lorsqu'elle était bébé, à prendre quelques mois de repos pour m'occuper d'elle pleinement mais j'ai fait tout le contraire en m'investissant à fond dans mon travail, pour échapper au vide, à la déprime. En même temps, en effet je suis seule à l'élever. Son père l'a reconnu et elle le voit tous les quinze jours. Je pense qu'il n'y a plus de ressentiment entre son père et moi aujourd'hui et nos rapports sont clairs. Son père est présent dans sa vie, elle semble heureuse d'aller chez lui. Ces rapports avec lui, se passent bien.   

La première fois qu'elle a rencontré l'homme que je fréquente, le soir même, elle l'a appelé ''papa'', en le serrant dans ses bras. Je lui ai dit qu'il n'était pas son papa et qu'elle pouvait lui trouver un autre nom...

Voilà les réponses que je peux apporter à vos questions.
Salutations distinguées
Sonia

Bonjour,

Depuis ces 4 dernières années, je "surf" entre effectuer mon rôle de mère au mieux, me développer dans mon travail et depuis peu, tenter une nouvelle histoire affective. Le "cocon" dans lequel je m'étais réfugiée m'a ,quelque part, mise dans une position "léthargique". Je manque probablement d'organisation également.
Ce que je porte, c'est une crainte de mal faire, pourtant consciente, je peux me dire que j'ai toutes les clés pour réussir. Je porte un regard sur moi de jugement qui me freine et me dessert. On m'a souvent reproché que j'avais ce même regard sur les autres, notamment sur les hommes, un regard qui fait peur, qui fait bien comprendre à l'autre que ce qu'il fait est mal de toute façon. Le père de ma fille me disait: "J'ai l'impression de voir ta mère".
J'aimerai pouvoir me "débarrasser" de ce regard qui fait partie de moi pour qu'il cesse de faire peur à autrui et à moi-même. D'un autre côté, je me dis que c'est moi, qu'il m'aide à avancer et que peut-être je devrai l'accepter. Est-ce vraiment moi? Je suis dans un paradoxe.
Je suis encore influencée affectivement par la "névrose familiale", ce qui probablement m'empêche d'être moi-même. Ce que je recherche, c'est être au plus proche de MA vie.

Coupable, de ne pas être suffisamment à la hauteur. Je me rends compte en écrivant les mots, que ma pensée n'est vraiment pas fondée. Coupable, d'avoir le droit de m'imposer, d'être heureuse et de le crier sur "tout les toits".

En effet, je transpire le fait qu'un élèment manque à notre famille monoparentale. Je suis en manque d'un regard paternel sur nous: pour ma fille, une attention quotidienne  et une sécurité affective, pour moi un regard d'homme pour que je puisse me sentir femme/mère. Etant très indépendante, je ne me verrais pas m'installer avec un homme et en dépendre. Mais en même temps, je souhaite fonder une autre famille, mère, père, enfant (s), dans une harmonie.
Comment puis-je faire pour que ma fille soit moins attentive à mes souhaits et problèmes? Ce serait me détacher un peu plus d'elle, et rétablir mon rôle et son rôle...

Dans le VOUS, j'y ai compris: ce que je recherche, ma trame, MES loisirs, une déconexion, un souffle, des choix, "oser", accepter, savourer.
Dans le DEUX (ma fille et moi): complicité, sentiment "juste" au moment présent, respect, rôles définis et plus concrets, amour, sécurité.
Je ne parle pas de mon ami, peut-être s'agissait-il de nous dans le deux?

En vous remerçiant pour vos éclaircissements,
Cordialement
Sonia