Doute et intrusion

Rêve de ce matin.

De multiples propriétaires viennent successivement frapper à ma porte, l’un commence à la démonter. Je devais m’absenter, je pars donc alors que ma porte ne ferme plus correctement.

Je me rends dans un grand magasin où je travaille, mais il y a une contrainte bizarre à laquelle je tente d’échapper. Je tourne en rond dans les rayons. Au passage, des employés s'empressent de m'avertir à voix basse du risque que je prends, tentent de me raisonner sans me regarder, comme s'il ne fallait pas qu'on voit qu'ils me parlent, comme si nous étions surveillés. Ils semblent me reprocher mon comportement, de crainte que mes actes aient des conséquences pour eux. Je crois cependant que ce que je fais est juste.

Nous, les employés, devons ensuite choisir des vêtements pour aller à une soirée habillée en rapport avec le magasin, mais je ne trouve rien pour moi, rien n’est adapté. On me désigne avec une sorte de dédain et de lassitude des vêtements en tentant de me persuader que cela serait très bien, visiblement j'agace. Cela me met en colère et me désespère.
Je décide de quitter les lieux, je parcoure les rues, il me semble que je fuis, ou que je me sents poursuivie, en tout cas quelque chose me menace. Je ne trouve pas mon chemin. Je me retrouve dans le métro, mais pas un métro comme je le connais. Je passe mon ticket mais il ne me permet pas de passer le deuxième portail et un contrôleur m’arrête. Je dois négocier avec lui. Je ne sais pas comment mais je finis par obtenir le droit de descendre sur le quai.

Les trains, de vieux compartiments qui m’évoquent les films de la deuxième guerre mondiale, passent, et il est compliqué de déterminer lequel je dois prendre. Certains s’arrêtent dans cette gare, d'autres filent à toute allure. Je parle avec des gens qui semblent prendre mes préoccupations à la rigolade.

Finalement je me retrouve dans mon immeuble. Je monte et m’aperçois que quelqu’un est en train de me voler une grosse télévision. Le couloir est jonché de plusieurs écrans différents qui apparemment m’appartiennent tous, bien que je ne possède rien de semblable.
L’homme s’acharne donc à tirer hors de mon appartement cette gigantesque télévision. Je l’interpelle et me mets à repousser la télé vers l’intérieur. Il me dit qu’il est mon propriétaire et semble trouver toutes sortes de raisons pour justifier son acte. Ma porte d’entrée est démontée, sortie de ses gonds, les verrous tordus, rendus inutilisables. Je panique, je descend d’un étage car j’y entends des voix. Une porte est ouverte. Deux jeunes garçons sont présents, ils discutent entre eux et semblent blasés lorsque je leur demande de l’aide. Je remonte alors et tente de négocier avec l’homme qui se dit être mon propriétaire.

Je me souviens alors que plusieurs « propriétaires » se sont présentés à ma porte le jour même. Je n’en suis plus sûre, mais j’ai l’impression que celui-ci accompagnait peut être l’un d’entre eux. Je soupçonne donc que ce groupe d’homme se connaît et que c’est une arnaque organisée contre moi. Je me dis qu’ils se sont rendus compte qu'il est possible de me faire croire n’importe quoi tant qu’ils s'en tiennent à leur version des faits.
L’homme continue donc de me mentir, de me dire que je lui dois de l’argent. Alors je lui parle des autres propriétaires pour lui montrer que je ne suis pas dupe, bien que je ne sois pas sûre de moi. Ensuite je lui précise que j’ai l’argent du loyer sur un compte et que je le paierais bientôt.
Finalement j’arrive à le faire partir et récupère tant bien que mal mes affaires. Je tente de fermer la porte, de la replacer dans son cadre, mais c’est impossible. Ensuite je remarque qu’une des fenêtres est ouverte, et lorsque je veux la fermer, je repère un cadenas qui rend la fermeture impossible. Je casse le cadenas mais alors la fenêtre me reste dans les mains et je ne peux absolument plus la fermer.

Quelqu’un me dit, ironique, moqueur : « c’est bien cet arbre devant la fenêtre, c’est très joli, mais tout le monde peut entrer. »

Ensuite je me rappelle que je connais personnellement le propriétaire de mon appartement, que je connais bien son visage, qu'il ne ressemble absolument pas au hommes que j'ai vu, et me demande comment j’ai pu douter un instant que ces hommes étaient des voleurs, comment j’ai pu un seul instant croire qu’ils étaient mon propriétaire.

En fait ce rêve m'énerve parce que j'ai l'impression de ne pas avoir avancé, de lutter toujours avec la même sensation, cette interrogation, cette angoisse. Car l'émotion, le ressenti qui accompagne ce rêve est au centre de nombreux de mes rêves.
Autrefois je faisais des rêves répétitifs où je me trouvais dans des couloirs sombres et froids, aux murs transparents, avec une menace planante. Où je me cachais dans l'ombre et tentais de ne pas faire de bruit, même d'oublier ma propre existence pour ne pas que cette conscience de moi éveille la conscience des autres.
Je suis sortie des couloirs, j'ai été me balader ensuite sur des chemins et dans des châteaux, mais après ce rêve j'ai la sensation que je lutte toujours avec la même chose... ça devient lassant à la fin.