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Boulimie

#1  19897

pikachu123
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Boulimie

Bonsoir,

Je suis tombée sur votre site en faisant des recherches sur la psychanalyse, et je trouve cela très intéressant de pouvoir s'entretenir de la sorte et ce dans l'anonymat avec des professionnels comme vous le faites.

J'ai 18 ans, et cela fait un peu plus de 4 ans que j'ai des problèmes avec la nourriture. Ces problèmes m'ont valu une dépression de quelques moi lorsque j'avais 14 ans, et une surchage pondérale que je me trimbale depuis que je suis boulimique.

Je ne saurais pas vous dire exactement quand est-ce que cela a commencé... j'entrais dans la puberté, je mangeais donc plus conséquemment, mais en un laps de temps je me suis complètement rabbattue sur la nourriture. Je ne mangeais même plus, je dévorais. J'absorbais des quantités énormes de nourriture et ce, sans même prendre le temps de les savourer, en un rien de temps. Evidemment, je choisissais des aliments gras, salés, sucrés, tout ce qui est fort peu bénéfique mais mon but était de me remplir un maximum. Comme s'il fallait toujours que j'atteigne la quantité maximale de nutriments dans mon organisme et une fois en avoir digéré, remanger pour que cette quantité se situe toujours au maximum, et donc : remplie. Je ne mangeais même plus par faim mais par habitude, par angoisse, la nourriture était en quelques sortes devenue ma drogue. Je mangeais à n'importe quel moment de la journée, c'était devenu une obsession, parfois le soir en me mettant dans mon lit, je pensais tellement à dévorer que je restais éveillée jusqu'à 1heure du matin le temps que tout le monde s'endorme pour aller manger. Il m'arrivait même de sécher les cours pour aller au casino d'en face pour aller manger. Et puis j'étais totalement déreglée, je ne mangeais même plus au repas, je ne savais même plus ce que cette notion signifiait, je ne mangeais pas par faim, ni par envie ou besoin alimentaire mais pour soulager mes angoisses, me faire du bien, sentir l'aliment passer dans ma gorge me soulageait.

Enfin bref, actuellement, mes rapports avec la nourriture ne sont plus aussi excessifs mais toujours en conflits.
En effet, autant je passe 4 jours d'affilés à jeuner, autant pendant un mois je ne vais pas réussir à entamer un régime car il me faut mla dose par jour...

Je suis déja allée voir une nutritioniste et une diététicienne mais en vain, je sais très bien ce qu'il faut manger, le plus dur n'est pas de le savoir mais de savoir le faire, car si mon problème était de savoir comment me nourrir il y a longtemps que j'aurais résolu mon problème. Or, c'est plus profond que cela, pourquoi ce besoin de tout ingurgiter ? Ma mère a du acheté une valise où elle cachait tous les aliments gras.

Cette boulimie a entrainé une prise de poids subite lorsque j'avais 14 ans, aujourd'hui, j'ai toujours mes 10 kilos en trop, alors même s'ils sont très bien répartis et que je plais toujours énormément, je n'arrive pas à me plaire à MOI ni à me faire plaisir. Je m'habille avec des vêtements qui sont relatifs à des bouts de tissus, toujours pareil, négligée, baclée, je me maquille une fois sur dix, ne vais plus chez le coiffeur, me met toute seule à l'écart. Les gens viennent vers moi, beaucoup d'hommes n'attendent que moi, mais je suis dans un état d'esprit où je n'arrive pas à m'amuser, à profiter, à vivre, je ne sors pas, je ne fais rien, à part le lycée et mon boulot je ne fais rien. Tout cele me gache ma jeunesse, ça devrait donc me pousser à réagir, mais non je n'y arrive pas c'est plus fort que moi, et pourtant cela m'étonne dans la mesure où malgré mon jeune âge, je suis quelqu'un de très mature, j'ai souffert dans ma vie ce qui m'a permis d'acquérir une certaine ouverture d'esprit, de la maturité très tôt et surtout que je suis quelqu'un qui a un fort caractère et qui ne s'ârrete pas sur des futilités donc me dire que je suis esclave de ce problème me rend dingue. J'aimerais d'une part, reperdre ces kilos mais surtout d'autres part, avoir un rapport normal avec la nourriture, pouvoir aller en soirée avec des amis prendre un biscuit à l'apéro sans devoir aller me cacher dans les toilettes pour en gober dix autres, pouvoir me coucher le soir sans avoir hâte de me réveiller car je petit déjeunerais. Pourquoi ai-je besoin de combler un manque ? Et surtout, quel est ce manque ?

Je me gache la vie, je ne fais rien, comme si je m'interdisais de vivre parce que je ne plaisais pas, parce que le regard des autres ce n'est pas le problème, ce n'est pas pour cela que je ne fais plus rien, je ne suis pas le genre de fille qui va demander à son partenaire d'éteindre la lumière pour ne pas être vue nue ou le genre à ne pas aller à la plage pour ne pas être vue dénudée, je me fiche éperduemment du qu'en dira-t-ton, c'est plutôt lorsque je croise mon reflet dans une vitrine ou que je me vois en photo que je me mets à craquer ! Je ne me supporte pas, l'image que je me renvois je la haie et je n'arrive pas à l'accepter, moi j'ai toujours cette image de moi : grande, mince, belle, avec une belle poitrine, là, j'ai toujours la taille, la beauté et la poitrine, mais je ne suis plus mince mais ronde et c'est très dur. Je pourrais relativiser et me dire qu'après un petit régime et un peu de sport je perdrais tout facilement et rapidement, me dire que même si j'ai des kilos en trop je reste une jolie fille qui continue de se faire regarder et que ça ne m'empeche pas de sortir et de m'amuser, mais non, je n'arrive pas à me résoudre à cela, comme s'il fallait que je me plaise absolument avant de daigner vivre ma vie ! C'est devenu un état d'esprit, un état d'esprit latent, stoïque, qui ne laisse rien passer, autant avant je passais du tout au rien, je passais du fou rire aux pleurs pendant des heures, autant actuellement, je me contente de faire abstraction de ce qui me bouffe la vie, de me concentrer sur ce qui est important : mon bac, mon job, mon permis et je me dis on verra plus tard pour le reste... enfin voilà, que l'on m'apprenne une bonne ou une mauvaise nouvelle l'apparence restera la même bien que l'émotion différente.

Alors même si ce surpoids a entrainé le fait que je ne fasse plus rien et que je ne vais pas bien, il s'est contenté d'ajouter un problème à un autre. Car si j'ai commencé à manger, époque où j'étais parfaitement mince, c'est qu'il y avait initialement un problème, j'aimerais tellement savoir d'où celui-ci provient afin de pouvoir le résoudre...

Voilà, je pense que j'ai fait à peu près le tour, excusez-moi si c'est long mais je pense qu'il ne fallait pas que cela reste superficiel, de toute façon si vous avez besoin d'autres éléments c'est avec plaisir que je vous les transmettrai.

Je vous remercie à l'avance pour votre attention et j'éspere à bientôt.

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#2  19923

Re: Boulimie

a écrit:

beaucoup d'hommes n'attendent que moi,

Et vous, vous (en) attendez qui, que, quoi ?

a écrit:

comme si je m'interdisais de vivre parce que je ne plaisais pas,

Voulez-vous remarquer que vous avez mis le verbe plaire .....  au passé !

a écrit:

faire abstraction de ce qui me bouffe la vie

et

a écrit:

avoir un rapport normal avec la nourriture,

C'est peut-être avec la vie qu'il vous faudrait (re)trouver un rapport "normal" ....

a écrit:

C'est qu'il y avait initialement un problème, j'aimerais tellement savoir d'où celui-ci provient

La réponse se trouve sans doute ici :

a écrit:

j'ai souffert dans ma vie

a écrit:

Ces problèmes m'ont valu une dépression de quelques moi

Qui de la poule et de l'oeuf selon vous ?

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#3  19929

pikachu123
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Re: Boulimie

Bonjour,

merci pour votre réponse...

Ce que j'attends des hommes ? Et bien, je suis une femme très libérée, j'adore les hommes et le sexe et bon nombre de fois j'ai eu l'occasion de profiter de ces plaisirs avec des hommes ou des femmes quand j'arrivais à me lacher et à uniquement écouter mes désirs, mais autrement je n'arrive pas à profiter pleinement du coup je préfère attendre ! Lorsqu'un homme s'intéresse à moi ou plutôt lorsqu'il m'intéresse, je le met sur une sorte de "liste d'attente" et je me dis : "il faut vite faire quelque chose pour mon cas afin d'entammer quelque chose avec lui, une fois le cas résolu", l'ennui c'est que rien est résolu du coup soit je me lance quand même soit je m'en prive volontairement... Par conséquent, je suis frustrée car je n'assouvis pas mes envies et besoins sexuels ou amoureux juste parce que pour moi il faut que je sois comme j'aimerais être pour le faire ! C'est bête, car je pourrais faire ce qu'il me plait mais bon ma foi je n'y arrive pas !

Ensuite, je n'avais pas fait attention quant au verbe plaire que j'ai conjugué au passé... je ne saurais le justifier... disons que ce qui m'accable ce sont ces kilos... dans le fond, je suis très fière et satisfaite de ce que je suis, j'aime mon visage, j'aime ma mentalité, ce que je suis intérieurement, je me trouve beaucoup de qualités et ce que je représente me plaît en général, mais pour moi ce problème de poids gache tout ! Si j'avais la possibilité de changer mon corps avec celui d'une fille mince, je ne voudrais même pas, tout simplement parce que je suis bien moi, je veux rester moi, il n'y a que ce malheureux souci qui gache mon potentiel ! Tous cela est très contradictoire, parce qu'autant je passe des minutes entières à me contempler dans le miroir à trouver mon visage magnifique, tellement magnifique que je n'arrive plus à me décoller du miroir, je suis constamment sure de ce que je vaux, je suis fière de ce que je suis, autant je ne vais rien faire pour le mettre en avant, je vais m'effondrer parce que je vais tomber sur mon reflet dans la vitrine d'un magasin et que ce reflet ne correspond pas à celui que j'aurais voulu voir.

Après, c'est vrai que c'est avant tout avec la vie et non la nourriture qu'il me faut trouver un rapport plus ou moins normal, avec la nourriture ça n'est qu'une repercution j'imagine, mais finalement, que ce soit avec la nourriture, la vie, mon corps, c'est avec le monde entier qu'il faudrait me réconcilier !

Si ce problème vient du fait que j'ai souffert dans le passé, je n'en reviens pas ! Ok j'ai souffert, ce qui m'a permis d'acquérir de la maturité avant l'heure, mais me dire que cette souffrance passée aurait engendrait tous cela reviendrait à dire que cette souffrance est ressortie par ce biais. C'est étrange, que tout remonte comme cela, d'une façon différente et sans qu'on s'en rende compte... si j'avais su que le moindre pépin de mon vécu pouvait engendrer une telle remontée qui finalement me fait quand même souffrir, j'aurais lu Freud avant ! Quoique, à part constater que ces écrits sont similaires à ce que j'ai pu éprouver ne vont pas m'aider à trouver mes réponses...

Aussi, quand j'y réfléchis, je me dis que que si on me posait la question : Qu'aimerais-tu changer dans ta vie ? Je répondrais : tout ! Parce que vu ce que j'en fais de ma vie, elle parait peu palpitante, mais dans l'absolu, il n'y a rien à y changer : Mes études se déroulent à merveilles et me plaisent, je travaille à côté de cela, j'ai une totale liberté, j'ai la possibilité de sortir, m'amuser, voir de multiples amants... dans le fond, je ne demande pas plus, mais dans l'état d'esprit où je me trouve, je n'arrive pas à profiter de tout cela ! Cet été d'esprit à côté de ces malheureux kilos en trop que je ne parviens pas à mettre de côté ! Pourquoi faudrait-il qu'ils disparaissent pour que je daigne faire tous ce qu'il me plait ? Ce n'est pas comme s'ils étaient un frein... Moi qui ai tendance à relativiser et à toujours tout dédramatiser, me focaliser dessus et me priver pour si peu me laisse sans réponse.

Comme s'il fallait que tout soit comme je le veux pour que ça marche, dumoins que ça me convienne. Si je n'arrive pas à me résigner, je pourrais me donner les moyens de vaincre ce problème, mais c'est n'y arrivant pas que je me dis autant en faire abstraction... alors certes, ce n'est pas la meilleure solution, mais c'est la seule que j'ai trouvé... alors je mets tout cela de côté et essaie de "préparer" le reste, de sorte à ce que le jour où ce problème ne sera plus là, je pourrais directement commencer ma vie. En résumé, je fais tout pour avancer, je prépare mon avenir, je m'écarte de ce qui est futile, je règle mes problèmes quotidiens en me disant toujours : "Un de moins, il ne reste plus que ce problème", l'ennui c'est qu'il pourrait y avoir 100 problèmes, ils ne m'effraieront pas, c'est celui-ci qu'il faut régler...

En fait, je fais tout pour que ma vie ressemble à l'idéal de vie que je me suis fait, et voyant que ce problème prend le dessus sur moi, je me concentre sur le reste, tachant de le controler et de bien le gérer, de manière à me rassurer peut-être, savoir que j'ai la capacité de modifier certaines choses.

Enfin bref, toutes mes questions me mènent à de multiples réponses qui étant incohérentes me ramènent à la reformulation de ma question, et ainsi je tombe dans une impasse...

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#4  19939

Re: Boulimie

Bonsoir

Vous le dites clair et fort: Vous vous remplissez.
Les aliments sont l'Amour dont vous rêviez et que vous n'avez pas eu comme vous le souhaitiez. L'Amour que vous voulez pour vous, existe et quelqu'un peut vous le donner.
Une personne que vous cotoyez quotidiennement mais que vous connaissez mal.
Je vous laisse deviner qui, d'ailleurs vous avez déjà la réponse.
Pour devancer votre prochaine question, je dirais que pour connaitre quelqu'un il faut commencer par la laisser s'exprimer...


"Parle si tu as des mots plus forts que le silence"
  Euripide

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#5  19941

pikachu123
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Re: Boulimie

Bonjour,

Vous pensez à quelle personne en fait ?
Et vous pensez que modifier ma relation avec cette personne aurait des effets sur ces comportements ?

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#6  19968

Re: Boulimie

Bonsoir

Le propre d'un psy n'est pas d'apporter ses réponses à vos questions mais de faire que vous vous en posiez de nouvelles...dérogeons à cette règle: Oui modifier vos relations avec cette personne aurait des effets sur ces comportements et sur d'autre aussi.
Avec qui vivez vous nuit et jour?


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#7  19974

pikachu123
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Re: Boulimie

Bonjour,

Je vis avec ma mère, mon frère (15 ans) et ma soeur (22 ans), mais celle-ci ne vit plus avec nous depuis 3 mois.

En effet, j'étais souvent en conflit avec ma soeur mais depuis qu'elle est parti nos relations se sont améliorées bien que quelques accrochages persistent. J'avais certaines réticences à son égard mais là on dirait que plus vraiment.
Quant à ma mère, certains désaccords et quelques non-dits, sinon bonne entente.
Et mon frère, aucun problème.

Mes parents sont divorcés depuis environ 10 ans, et je ne vois mon père que quelques samedis après-midi quand il passe nous voir (il vit dans le département voisin), nous n'allons plus chez lui suite aux conflits permanents que cela entrainait avec sa nouvelle femme.
Et pour cette raison, cela fait 2 ans que je n'ai plus vu ma demie-soeur (8 ans), fille de mon père et sa femme.

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#8  19989

Re: Boulimie

Bonsoir

Il me semble que vous oubliez une personne très importante


"Parle si tu as des mots plus forts que le silence"
  Euripide

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#9  19997

pikachu123
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Re: Boulimie

Bonjour,

Oui, sans doute moi, mais c'est différent puisque je ne serais jamais dissociée de moi-même donc c'est évident que je suis avec moi au quotidien...

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#10  20268

Re: Boulimie

Bonsoir

Donc modifier vos relations avec vous même bien evidement aura une incidence directe sur vos comportements.
Françoise Dolto à écrit" tout est langage" ainsi la boulimie exprime quelque chose. Sachez regarder loin derrière le symptôme.


"Parle si tu as des mots plus forts que le silence"
  Euripide

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