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Pardonner l'innommable ?

#1  19847

engrenage
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Pardonner l'innommable ?

Mon mari m'a trompée avec ma mère, il y a maintenant cinq ans de cela, sous notre toit et celui de nos enfants. Je les ai surpris en pleine nuit mais terrifiée par cette vision, j'ai été incapable d'intervenir et suis retournée me refugier dans mon lit. Quand il m'y a rejointe, il a prétexté s'être levé pour un mal de tête ! J'étais en état de choc et m'avoir retrouvée l'attendant, parfaitement réveillée, avec un visage hébété l'a totalement paniqué car il a immédiatement compris que je savais ce qui venait de se passer. Je pense qu'il a alors saisi, un peu tard, la portée destructrice de son acte. J'ai fini par lui dire dit que je les avais vus et qu'il était inutile d'essayer de nier, que je me sentais salie et détruite à jamais. Il n'y a pas de mots assez forts pour dire ce que je ressentais alors : humiliation, haine, dégoût, anéantissement. Son seul argument de défense a été le "coup de folie", ce qui n'a pas été de nature à me rassurer d'ailleurs ! Mon premier réflexe a été de vouloir faire mes valises et quitter la maison avec les enfants dès le lendemain. J'ai pleuré toute la nuit, et les jours qui ont suivi jusqu'à épuisement de mes larmes, je crois. Je ressentais une douleur inouie mais je n'ai pas pu passer à l'acte. Je suis restée et je ne l'ai pas mis à la porte non plus. Je crois que j'aurais du rompre avec mon mari ce matin là, mais je me sentais trop mal, trop affaiblie, hors de moi et incapable de faire souffrir mes enfants. Quitter brutalement leur père m'aurait obligée à leur donner une explication mensongère qu'il n'aurait pas comprise. Tout allait bien entre nous avant ce désastre. Et cette vérité n'était pas transmissible.
Je suis donc restée. Je pense avoir passé les trois années qui ont suivi dans un état dépressif, sans consulter. Nous avons peu abordé le sujet avec mon mari. En fait, nous avons essayé de vivre comme si rien ne s'était passé. Mes proches ont trouvé que j'avais maigri et l'air fatigué, rien de plus. Je me suis murée dans le silence dès qu'il s'agissait de manifester mes sentiments pour lui.

Je suis totalement sortie de mon état depressif lorsque j'ai appris que j'attendais mon quatrième enfant. Ce fut pour nous un don du ciel. Il n'était pas prévu et nous avons décidé ensemble de le garder. J'ai cru avoir pardonné, être capable de redémarrer sur de bonnes bases et reconstruire notre couple. Mais huit mois après la naissance de notre enfant, j'ai senti que je replongeais, que la tristesse m'envahissait de nouveau. C'est à ce moment qu'un ami d'enfance a resurgi dans ma vie et est rapidement devenu mon confident. Je suis tombée amoureuse de lui et nous avons eu une liaison. Mon mari l'a su. Il en a beaucoup souffert et en souffre encore aujourd'hui. Mais il estime que maintenant nous devrions être quitte. Je ne suis pas d'accord avec cette manière de voir les choses. Mon infidélité est révélatrice d'une prodonde détresse et de la recherche de son apaisement. Apaisement que je ne trouve pas près de lui.

Je n'ai à ce jour plus aucune spontanéité affective à son égard. Je ne peux plus lui dire que je l'aime. Il en souffre, il est très malheureux. Moi ausi. Je crois que nous sommes dans une impasse. Je crois que je reste pour le bien-être de mes enfants et parce que je suis profondémént attachée à mon mari qui m'aime sincèrement. Aujourd'hui je me sens lâche et coupable de ne pas avoir pris la décision qui s'imposait, je le crois, il y a cinq ans.

Est-ce que cela a encore un sens que nous tentions de sauver notre couple ? Cela en vaut-il seulement la peine ? Pourrais-je un jour pardonner vraiment la trahison des deux êtres en lesquels j'avais le plus confiance ?
Je redoute aujourd'hui que nous ne soyions plus jamais vraiment heureux l'un avec l'autre alors que nous nous aimons.

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#2  19852

Re: Pardonner l'innommable ?

ce qui manque dans votre douloureuse confession c'est ...votre mère! n'y a t il pas eu de mots échangés? car je crains que la blessure la plus secrète et difficile à guérir ne soit bien là....


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#3  19860

Re: Pardonner l'innommable ?

"nous avons essayé de vivre comme si rien ne s'était passé"
s'il y a une erreur elle est là.
et donc s'il y a une solution elle ne peut passer que par la mise en paroles, la mise en sens de cet évènement transgressif. Car si nous étions des animaux il n'y aurait pas de problème, or nous n'en sommes point et l'acte d'inceste qui s'est commis doit être mis en sens mis en perspective et parlé. Peut-être est-il temps de vous parler. Mais d'une parole médiatisée (i.e.: devant un tiers, psy de préférence). Votre mère également vous doit cette parole qu'elle seule ne peut expliquer.


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#4  19871

engrenage
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Re: Pardonner l'innommable ?

Merci de votre promptitude.

Effectivement, ma mère est absente de mon témoignage, en dehors des faits eux-même. Elle a bien essayé de venir me parler le matin de ce drame, mais je l'ai tout bonnement chassée de la maison par mes hurlements. Pour moi, il n'y avait et il n'y a toujours aucune explication recevable, rien ne peut justifier un tel acte. Elle m'a écrit pour tenter de s'excuser, pour me dire qu'elle était entièrement responsable de ce qui s'était passé, que je devais essayer de pardonner à mon mari, si je ne lui pardonnais pas à elle, et reconstruire ma vie tant bien que mal. A quoi bon ? Ils étaient consentants tous les deux que je sache et soit j'ai affaire à deux grands irresponsables, soit à deux grands malades ou les deux à la fois ! Détruire la vie de sa propre fille sciemment et se permettre ensuite de donner des conseils de rabibochage me semble totalement déplacé, indécent et scandaleux. Elle est donc devenue une étrangère pour moi, autant dire que dans mon esprit, elle est morte prématurément. Je me sens d'ailleurs souvent dans un état de tristesse proche de celui du deuil. De ce fait, je continue d'en vouloir à mon mari. Moins de m'avoir trompée - ce que je lui aurais sans doute pardonné avec une autre - que d'avoir fait disparaître ma mère de ma vie ainsi que l'amour profond que je leur portais à tous les deux.

Nous continuons de nous voir, pour les enfants, mais j'avoue que c'est pour moi un véritable calvaire. Voir ma mère et mon mari dans la même pièce m'est devenu totalement insupportable, ça ravive à chaque fois ce douloureux souvenir. Ca doit probablement être très pénible pour eux aussi, mais ça c'est leur problème, me semble-t-il ! J'insiste la dessus, car figurez-vous que mon mari trouve que je me complais à ruminer cette sale histoire, que je suis une revancharde et que j'ai un sérieux problème d'ego ! Je ne fais pas ce qu'il faut, paraît-il, pour nous aider à nous reconstruire. A la suite de ma liaison, il m'a d'ailleurs reproché de ne pas avoir su manifester plus tôt mon mal être, mes angoisses, de ne pas avoir été capable de communiquer avec lui et faire de lui son confident. Il pense que cela aurait évité mon infidélité et que je me retranche derrière sa faute pour justifier la mienne, que cela signifie que je ne l'aime plus. Dites-moi franchement, fallait-il donc après ce traumatisme, que je sois en plus, à l'initiative de sa réparation ? J'attendais un  véritable soutien, qui n'est jamais venu spontanément, sous prétexte que je n'avais pas l'air d'aller si mal que ça. Je me suis sentie mal-aimée. Il a fallu que je le trompe pour qu'il prenne conscience d'un véritable état de détresse.

Mon mari m'a également conseillé de parler à ma mère, mais je n'en ai pas envie car je ne vois pas en quoi cela peut m'aider à surmonter ma tristesse, cette immense sentiment de gâchis de ma vie.

Vous me conseillez de nous parler, ce que nous faisons depuis des mois maintenant, mais nous en sommes au point mort. Il attend de moi des mots tendres, spontanés, des gestes et des initiatives amoureuses que je suis devenue totalement incapable de lui donner. Il me dit ne plus pouvoir vivre heureux à mes côtés s'il doit quémander mon amour, ce que je comprends. Il pense que je lui fait du mal pour prendre ma revanche, ce qui est faux.

Je ne sais plus comment faire évoluer la situation, je suis fatiguée.
Je ne suis même plus sûre d'en avoir réellement envie.
Je crois que je me suis habillée d'une carapace dont je n'arrive plus à me défaire avec lui, carapace nécessaire à ma survie mentale. Je ne peux en effet plus accepter d'aimer celui que je considère comme mon bourreau, ce serait pour moi un amour tout aussi pathologique que son acte transgressif.

Que peut concrêtement nous apporter la mise en parole de cet évènement transgressif ? Ca peut les aider eux à comprendre le sens de leur acte, est-ce que cela peut m'aider à l'accepter ? J'en doute vraiment

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#5  19881

Re: Pardonner l'innommable ?

"Vous me conseillez de nous parler, ce que nous faisons depuis des mois"..."Ca peut les aider eux"
c'est bien pourquoi j'ai parlé d'une parole médiatisée. Non pour expliquer, il n'y a rien à comprendre, mais parce qu'il faut introduire du tiers dans votre couple où la toxicité est telle que vivre en semble est mortel mais vous séparer vous tue.
Quant à votre mère, avez-vous compris que sa transgression représente une tentative inconsciente d'inceste mère-fille? C'est ça qui vous la rend insupportable, et non, en effet, l'adultère.


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#6  19901

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Re: Pardonner l'innommable ?

Je dois admettre que la tentative inconsciente d'inceste mère-fille ne m'a jamais effleurée l'esprit ! S'il s'agit de cela, la situation est bien pire que je l'imaginais. Qu'est-ce que cela signifie-t-il pour vous ? J'ai quant à moi plutôt pensé qu'elle m'avait toujours enviée pour la réussite de ma vie de couple et familiale, et que par cet acte, elle m'impose de vivre son propre échec même si cela est complètement refoulé chez elle.

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#7  19904

Re: Pardonner l'innommable ?

le mot à ne pas oublier est le mot "inconscient".
l'inceste est mortifère car c'est nier l'indépendance de l'enfant, donc nier son élan vital pour se l'approprier("tu ne peux vivre en-dehors de moi"); et cette appropriation ressort bien lorsque vous dites :"elle m'avait toujours enviée pour [i]la réussite de ma vie de couple et familiale"[/i].  Vous détenez quelque chose (nous, psy, dirions le phallus, i.e.:le bel objet brillant en vue et envié par tous) et elle ne le supporte pas: elle tente donc de vous le prendre et vous nie, vous anéantit du même coup!


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#8  19962

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Re: Pardonner l'innommable ?

Comme moi, vous pensez que cet acte d'inceste révèle une volonté - inconsciente certes - de la part de ma mère de m'anéantir.
Qu'en est-il donc concernant mon mari ? Il me reproche aujourd'hui encore de n'être plus capable de tendresse spontanée pour lui, me jette à la figure que je l'ai vraiment aimé jusqu'à l'arrivée de notre premier enfant et qu'ensuite cela a été fini !!! Nous avons pourtant vécu des moments merveilleux et très heureux ensemble et il en convient.
Je serais donc la cause de tous ses maux depuis le début, pour ainsi dire. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il cherche à justifier ainsi son acte, ce qui me donne la nausée. Il a même ajouté que j'aurais du avoir le courage de partir il y a cinq ans puisqu'en restant je le condamne à une vie sentimentale malheureuse ! Je trouve ces mots blessants et profondément injustes.  Il me dit que je ne fais aucun effort pour le satisfaire et que quelques mots tendres suffiraient à son bonheur. Je n'y crois plus.
Je ne sais plus quoi faire.

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#9  19975

Re: Pardonner l'innommable ?

pas vraiment de vous anéantir mais de vous garder comme une partie d'elle et de vous empêcher d'avoir accès à un moi libre, indépendant; de vivre donc.
Votre mari, peut-être à force de chercher sa mère en vous, a-t-il trouvé votre mère comme complément d'un manque?
Votre mésentente ne viendrait-elle pas alors d'un double malentendu? Il cherche une mère alors que vous cherchiez un père, celui qui sépare l'enfant de sa mère? Bien des couples vivent (forcément mal!) ce malentendu de la demande inadéquate adressée à l'autre


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