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Nourriture et rapport à la nourriture

#1  19365

apollinaire
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Nourriture et rapport à la nourriture

Bonjour,

J'ai 21 ans. J'ai connu depuis mes 12 ans des phases alternées de d'anorexie et de boulimie. La période la plus difficile à duré 4 ans, de mes 15 à mes 19 ans. Elle a fait suite au décès  prématuré de mon père, qui était alors mon seul réferent parental, puisque j'ai quitté ma mère à 10 ans.
Durant cette période, j'ai été boulimique, je ne faisais que manger et vomir, tout le temps, peu importe le temps ou les lieux dans lesquels je pouvais me trouver. J'ai décidé de consulter, puis renoncer, et du jour au lendemain, j'ai trouvé la force d'arrêter mes crises, je me suis sevrée. Ne me demandez pas comment j'ai fait, c'est venu comme ça, j'ai eu envie de m'en sortir, j'ai commencé un journal, j'ai "géré" mon sevrage au jour le jour, en me donnant un repère "calorique" journalier. Depuis cette période, je compte calories, tout le temps. C'est un peu obsessionnel, mais c'est ce qui m'empêche de replonger. Je ne le vis pas trop mal. Mon problème est le suivant:
J'ai le sentiment que je suis bloquée dans ma vie sociale, que je ne veux pas grandir. Mon rapport aux autres est très restreint. J'ai des amis, mais je mets des barrières dans mes rapports avec eux. J'évite dans un premier dans de les voir trop souvent, mais si j'aime les voir, car ça me demande un effort réel.  Je ne suis désinhibée que quand je suis ivre. J'adore ces moments-là, mais la descente est toujours très rude.
J'ai eu des petits amis, et une longue relation, mais depuis plus d'un an, plus rien, car je mes rapports aux gens que je rencontre sont superficiels. C'est comme si j'avais peur "d'aller plus loin".
Même si je ne suis plus boulimique, la nourriture garde le rôle titre dans ma vie. C'est à dire que je préfère manger (seule, de préférence), passer mes soirée à me faire un repas (trucs pas caloriques, cuisinés longtemps),  plutôt que de sortir voir mes potes. (je déteste manger en présence de gens. Les repas en "société" ne sont rarement un plaisir. J'en tire "satisfaction" quand c'est fini, et que je me dis: "tu as réussis cette fois, c'est bien"). J'ai décidé d'écrire aujourd'hui car je me croyais sortie d'affaire mais ce n'est pas vraiment le cas. J'ai une vie sociale en apparence normale, mais je sens que je bloque avec les gens et que je m'arrange pour me sentir inférieure (moins mature). Je ne me sens pas femme, mais toujours enfant. J'ai envie de franchir le cap, de réussir à vivre avec les autres, mais je m'entoure de vide. Je voudrais que ça cesse, je voudrais me sentir femme (j'ai par ailleurs de longues périodes d'aménhorées), m'ouvrir au monde.
Que dois-je faire?
l'absence du père et de la mère de façon prématurée sont-ils liés à mon comportement?
Je ne vais jamais au bout des choses, je préfère échouer que d'aller jusqu'au bout.
Comment amorcer un "déblocage"? C'est devenu tellement mécanique....

merci.....

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#2  19366

Re: Nourriture et rapport à la nourriture

a écrit:

j'ai quitté ma mère à 10 ans.

Vous pouvez nous en dire un peu plus ?

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voir aussi dans la librairie du site ...

#3  19367

apollinaire
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Re: Nourriture et rapport à la nourriture

J'ai été très tôt livrée à moi-même, avec une mère dépressive, dont j'étais la confidente.  Il se trouve que ma mère s'est remariée quand j'avais 6 ans, à un homme violent et alcoolique. Suite à ça, mon père a fini par demander ma garde, et l'a obtenue. Je n'ai jamais refusé de revoir ma mère, mais étant ado, je faisais des crises d'angoisse à l'idée de la voir, et j'ai eu pendant un temps la phobie du contact physique avec elle. Comme si j'avais peur qu'elle me "contamine". Par la suite, elle est à son tour tombée dans l'alcool, et ça n'a pas arrangé les choses. Je me suis réfugiée auprès de mon père. Puis il est mort. Après ces périodes douleureuse, j'ai changé de ville, (depuis un an), pour un autre endroit dans lequel je suis mieux, mais je sens que quelque chose n'est pas réglé.

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#4  19368

Re: Nourriture et rapport à la nourriture

a écrit:

mon père a fini par demander ma garde, et l'a obtenue.

Ce n'est donc pas vous qui avez quitté votre mère... Vous en avez été séparée, sans doute à juste titre, .... et ce n'est pas pareil !!

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#5  19373

apollinaire
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Re: Nourriture et rapport à la nourriture

Soit, je l'ai mal formulé, mais j'ai effectivement été séparée d'elle. Que pourrais-je déduire de cela?
Quels sont les premiers pas à faire pour s'en sortir?

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#6  19376

Re: Nourriture et rapport à la nourriture

a écrit:

Soit, je l'ai mal formulé, mais j'ai effectivement été séparée d'elle. Que pourrais-je déduire de cela?

Que vous n'en êtes pas vous la responsable, (directe ou indirecte)...

a écrit:

Je ne vais jamais au bout des choses, je préfère échouer que d'aller jusqu'au bout.

vous êtes-vous déja demandé quel(s) avantage(s) (bénéfice personnel) il y avait à cela ?

a écrit:

la nourriture garde le rôle titre dans ma vie

A défaut de quel autre rôle titre plus souhaité, plus souhaitable?

a écrit:

Il se trouve que ma mère s'est remariée quand j'avais 6 ans, à un homme violent et alcoolique.

Avez-vous été directement victime de ses violences ?

a écrit:

Comme si j'avais peur qu'elle me "contamine"

La nourriture pourrait-elle, elle aussi, vous contaminer?

a écrit:

J'ai eu des petits amis, et une longue relation, mais depuis plus d'un an, plus rien, car je mes rapports aux gens que je rencontre sont superficiels

Il manque un quelque-chose à cette phrase là  smile

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#7  19378

apollinaire
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Re: Nourriture et rapport à la nourriture

Le bénéficie de l'échec? peut-être éviter d'avancer et pour me protéger du temps qui passe (je dis ça "au hasard"), rester dans le désir qui et éviter de le concrétiser, provoquer son échec, pour éviter de trop me projeter dans la réalité (ma "tactique" est souvent de faire 2 choses qui tiennent à coeur en même temps, comme un double cursus universitaire, pour éviter de m'engager à fond dans l'un des deux)... Je ne sais pas trop, en fait.. C'est un peu mazo ce comportement... Peur de réussir.. Je désire la réussite, (logique), et en même temps je provoque son échec...

La nourriture a un rôle titre, dans la mesure où je la sacralise complètement, et j'aurais aimer la banaliser. Manger un plat de pâtes avec mes amis, par exemple., Pouvoir manger devant et avec les autres, en y prenant du plaisir, sans frustration, sans vouloir me "reserver" sans cesse des moments d'intimité avec la bouffe.


Oui, j'ai été victime de violences, mais beaucoup moins que ma mère, que j'ai vu se faire frapper régulièrement pendant plusieurs années. J'ai eu de grosses frayeurs, mais j'ai dû me faire violenter 5 ou 6 fois (du moins dans mes souvenirs).  L'autre souvenir que je garde de cette période, c'est que j'étais privée de nourriture. Ma mère et mon beau-père ne faisaient jamais les courses, le frigo était vide, j'étais maigre, tout le temps en quête de nourriture. Je m'arrangeais pour me faire inviter à goûter à la sortie de l'école. Je me souviens pour exemple avoir reghardé la coupe du monde 98 en mangeant des cuillères de sucre. J'avais alors 9 ans.


La phrase que j'ai oubliée est la suivante: j'évite d'aller trop loin dans mes rapports aux autres, je bloque toujours à un moment ou à un autre. on pourrait prendre ça pour de la pudeur. Je préfère l'altérité de l'imaginaire (je fais du théâtre, je suis passionnée par l'absurde et le surréalisme, j'écris beaucoup de textes poétiques) à l'altérité des personnes. Peut-être parce que je peux "contrôler" celle-ci, que finalemnt, je reste maître de l'échange, il n'y a pas de vide..

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#8  19387

Re: Nourriture et rapport à la nourriture

a écrit:

rester dans le désir qui et éviter de le concrétiser,

Il ne manquerait pas (encore smile ) un petit bout à ce bout de phrase là ?

a écrit:

je bloque toujours à un moment ou à un autre

A un moment ou à un autre ou finalement toujours au même moment, ce moment particulier ou ça pourrait devenir sérieux ?

a écrit:

vouloir me "reserver" sans cesse des moments d'intimité avec la bouffe.

Manière symbolique de vous réserver sans cesse des moments d'intimité avec la mère, ces moments que vous avez si peu eu (voir jamais eu)...
Et comme la mère n'est pas vraiment "montrable", "partageable", manger devant et avec les autres, en y prenant du plaisir est un peu problématique ...

a écrit:

Oui, j'ai été victime de violences, mais beaucoup moins que ma mère, que j'ai vu se faire frapper régulièrement pendant plusieurs années

Vous en gardez quels ressentis ?

a écrit:

Le bénéficie de l'échec?

Echouer c'est parfois s'éviter de posséder pleinement un quelque chose (voir un quelqu'un)... L'avantage ? : on ne peut pas douloureusement perdre... ce qu'on n'à pas !!! et, d'une certaine manière, ainsi : il n'y a pas de vide..

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#9  19388

apollinaire
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Re: Nourriture et rapport à la nourriture

Rester dans le "désir qui"... rester dans la tension (et peut -être du même coup l'attention) du désir, peut-être...! Je ne sais pas trop..

Je bloque effectivement dans les moments où c'est suceptible de devenir sérieux (que ce soit social ou au niveau des études).. Mais qu'est ce que cela signifie, sérieux? Je suis paralysée quand il s'agit de m'investir, de donner, de "sortir quelque chose de moi vers l'extérieur"...


Si je veux pouvoir partager avec les autres, je dois "accepter" ma mère? Ou plutôt, la réinvestir de son rôle de mère, (rôle jamais assumé), pour pouvoir à mon tour la "montrer" aux autres? Cette investiture maternelle, même symbolique, ne serait pas sincère, j'en ai peur. J'ai fait le deuil de ma mère, en quelque sorte, alors que sa personne est toujours en vie. Je l'ai parfois au téléphone. Elle m'apelle de temps en temps, et je ne peux jamais rien lui dire. Je l'écoute se plaindre de sa vie, mais j'ai appris à ne rien lui dire, car elle se braque dès que j'ai un souci, elle ne veut pas l'entendre. Puis il y a aussi sa façon étrange de parler du passé. Elle me dit "ah, si on habitait de nouveau ensemble, les choses se passeraient mieux" (alors que je vis bien, moi! Et que je suis adulte!) C'est trop tard pour une seconde chance!

Je rame un peu...

Les violences... Eh bien, la résilience a fait son travail. Je n'ai que peu de souvenirs de mon enfance. Jusqu'à mes 10 ans, je ne me souviens que de quelques évènement, comme si cette période avait été un flou total. Je me souviens juste de l'angoisse qui montait tous les soirs, quand mon beau-père rentrait ivre. J'attendais. Cette peur me revient quand il y a une tension physique...bref, très rarement, quand j'assiste à un scène de violence dans la rue, par exemple.
Vous me parlez de ressenti, mais j'ai tellement verbalisé les faits que je ne les ressens plus vraiment. Ce n'est que du récit. C'est une manière de me preserver, je pense.

Concernant mon rapport à la réussite et à l'échec, comment faire pour accepter la perte possible de quelque chose que j'aurais réussi Car si je comprends bien , c'est bien ça le problème, accepter la perte....

Ma réussite, outre les études et le reste, je crois que ... ce serait de devenir une femme, de n'être plus une petite fille. Mais le sentiment d'être une hybride quasi asexuée, entre femme et petite fille. Une femme atrophiée, une petite fille mature....un mixte, flou et vague, sans statut défini.

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#10  19445

Re: Nourriture et rapport à la nourriture

a écrit:

rester dans la tension (et peut -être du même coup l'attention) du désir,

probablement assez juste.... Notez que le désir mérite attention plus que tension smile

a écrit:

Mais qu'est ce que cela signifie, sérieux?

Qui pourrait devenir important, essentiel, "vital" pour vous

a écrit:

de "sortir quelque chose de moi vers l'extérieur"...

Et d'entrer quelque chose de l'extérieur en vous, non?

a écrit:

Si je veux pouvoir partager avec les autres, je dois "accepter" ma mère?

Ou plutôt vous libérer de ce qu'elle n'a pas été pour ne plus avoir à vous en cacher....

a écrit:

l'angoisse qui montait tous les soirs, quand mon beau-père rentrait ivre

A tout hasard, ne rentrait-il pas aux allentours de l'heure du repas ?

a écrit:

si je comprends bien , c'est bien ça le problème, accepter la perte....

Chat échaudé craint l'eau froide, n'est-il pas?

a écrit:

ce serait de devenir une femme,

vous n'avez quand même que 21 ans smile

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