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phobie des machines electriques

#1  18858

anonyme9
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phobie des machines electriques

bonjour,
mon mari devient quasi hystérique, du moins s'agite, s'énerve, fuit  devant une machine autre qu'une voiture: tout ce qui est électronique en fait et fonctionne à l'électricité. magnétoscope , lecteur DVD, cafetière, outils , et ordinateur encore plus!!!

je rapproche cela ,d'une manière spontanée  tout de suite là , en écrivant ,( ah le pouvoir de la prise de  distance par l'écrit!!.la symbolisation..))mais  pas sûre d'être dans le juste,  à un épisode marquant de son enfance: sa mère , les mains mouillées, s'électrocutait avec une prise. il est allé arrêter le disjoncteur sauvant la vie de sa mère.

or celle ci était très rejetante vis à vis de lui : au mieux indifférente au pire humiliante. en tous cas pas tendre! et il faisait tout pour se faire aimer.. et tout pour justifier son rejet..classique!ce qu'il poursuit dans notre vie de couple!
ambivalence des 2  d'ailleurs (voir autre message par ailleurs sur mon ambivalence)

je me demande si cette panique n'est pas directement lié: une culpabilité née d'un désir de laisser mourir sa mère ? un souvenir du pouvoir qu'il a eu un bref instant? un sentiment de toute-puissance et d'impuissance à la fois?
je n'en ai jamais parlé avec lui : il est très mal à l'aise quand j'évoque cette phobie et intellectualise, rationalise . mais le langage corporel  infirme ce discours!
ce qui est très gênant d'ailleurs au quotidien! c'est moi qui assume le fonctionnement de tous ces engins sans état d'âme heureusement! l'entourage est très étonné... choqué de ces réactions disproportionnées.. au mieux il passe pour ringard au pire il commence à avoir des soucis au travail avec ça et il passe pour ..barge!
et moi ça me pèse de plus en plus..mais ça me fait mal au cœur de le voir ainsi..
mais peut-être que j'ai tout faux.
et si je lui  parlais de mon hypothèse?
est-ce que ça pourrait l'aider?
car il  ne veut pas se faire aider... par un psy
mais est-c e ma place ..
mais j'en ai marre.. aussi de supporter cela!

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#2  18859

anonyme9
Membre d'honneur
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Re: phobie des machines electriques

je continue sur mes élucubrations....
l'électricité : c'est le lien..
le fil qui relie.
qui fait passer une force, un courant, un message
qui donne vie à un objet inerte.
c'est du pouvoir ..
une énergie qui donne l'énergie..
que représente cette machine dans l'imaginaire de phobique...
le lien à la mère?
le lien toxique?
le lien impossible ? décevant? espéré? et alors impossible à rompre?
je pense au livre de Irène diamantis
les phobies ou l'impossible séparation
à propos je crois d'une phobie des ponts

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#3  18864

anonyme9
Membre d'honneur
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Re: phobie des machines electriques

suite....la peur rationnelle des machines ( source: google: la peur des machines)

"C’est un processus compréhensible : une machine n’est pas un outil : elle s’en différencie par son autonomie en matière de mouvement. Dès lors, là où l’outil se caractérise par le lien direct qu’il entretient avec le corps de l’homme, la machine se distingue par son aptitude à s’en détacher, voire même à s’y opposer. Puisque la machine dispose de sa propre source de mouvement, elle parait nécessairement plus dangereuse, car on la contrôle moins directement. C’est une des sources de la crainte contemporaine des machines, crainte qu’exprime par exemple Paul Virilio : « Innover le navire, c’était déjà innover le naufrage ; inventer la machine à vapeur, la locomotive, c’était encore inventer le déraillement, la catastrophe ferroviaire. De même, de l’aviation naissante, les aéroplanes innovant l’écrasement au sol, la catastrophe aérienne. Sans parler de l’automobile et du carambolage à grande vitesse, de l’électricité et de l’électrocution, ni surtout, de ces risques technologiques majeurs, résultant du développement des industries chimiques ou du nucléaire… chaque période de l’évolution technique apportant, avec son lot d’instruments, de machines, l’apparition d’accidents spécifiques, révélateurs “en négatif” de l’essor de la pensée scientifique. ». Nombreux sont ceux qui analysent la technologie comme un processus qui doit nécessairement dépasser les aptitudes de l’homme lui-même à le maîtriser, comme si le progrès devait lui échapper, et ne plus être un progrès pour l’homme, mais une simple progression des performances des machines elles-mêmes. Si la technique n’a plus de sens humain, si les machines donnent l’impression d’échapper à l’homme, on peut comprendre que la crainte apparaisse à leur sujet.
La crainte peut d’autant plus émerger que l’homme peut sentir, plus ou moins confusément qu’il perd pied devant la machine. Cela peut aller d’impressions en fait fausses, telles que celle de se voir
(…)

Cependant, on peut envisager la crainte non pas comme une fuite, mais comme un principe régulateur. C’est d’ailleurs là le sens du terme utilisé en début de réflexion : redouter, c’est ne pas faire confiance a priori, faire preuve de méfiance face à un type d’objet qui se caractérise par sa puissance toujours grandissante. Quand on manie de telles puissances, on peut considérer que la prudence réclame justement cette méfiance scrupuleuse qui veut qu’on ne mette en route la machine que lorsqu’on est tout à fait certain de prévoir le résultat de son action. En ce sens, l’histoire du développement technique est le récit de la suite des imprudences de l’homme. L’aventure qui débouchera sur la première expérience d’explosion nucléaire, quelques mois avant que l’Enola Gay lâche Little Boy dans le ciel ensoleillé d’Hiroshima. On sait que la première expérience fut effectuée sans savoir ce qu’elle aurait pour résultat et pour connaissance. On sait aussi que pendant des années on irradiera des soldats volontairement, pour voir quels en seraient les effets secondaires. Face à une technique qui se développe de cette manière, il semble non seulement justifié d’être dans la crainte, mais on pourrait même dire que c’est salutaire. C’est la thèse que développera Hans Jonas dans son livre Une éthique pour la nature : « Le danger qui nous menace actuellement vient il encore du dehors ? Provient-il de l’élément sauvage que nous devons maîtriser grâce aux formations artificielles de la culture ? C’est encore parfois le cas, mais un flot nouveau et plus dangereux se déchaîne maintenant de l’intérieur même et se précipite, détruisant tout sur son passage, y compris la force débordante de nos actions qui relèvent de la culture. (.....) Nous sommes devenus extrêmement dangereux pour nous-mêmes et ce, grâce aux réalisations les plus dignes d’admiration que nous avons accomplies pour assurer la domination de l’homme sur les choses. C’est nous qui constituons le danger dont nous sommes actuellement cernés et contre lequel nous devons désormais lutter ». Hans Jonas inventera dès lors le concept d’ « heuristique de la peur ». L’heuristique est l’utilisation de l’expérience comme source d’apprentissage progressif. En l’occurrence, nous avons à apprendre de nos craintes envers la technique, et cette crainte nous protège finalement, particulièrement dans un monde dans lequel la technique sert des intérêts qui sont souvent avant tout économiques.
(…….)
si les machines sont nos extensions physiques, si donc les machines sont le corps étendu de l’humanité, alors les machines sont l’homme, et l’homme est les machines. Dès lors, les craindre revient, et pour des raisons bien plus profondes que ce qu’on aurait pu croire, à craindre l’homme lui-même, présent, passé, et bien plus encore, à venir.

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#4  18897

Re: phobie des machines electriques

Et finalement votre question principale, c'est quoi ?

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#5  18924

anonyme9
Membre d'honneur
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Re: phobie des machines electriques

..comprendre...
pourquoi j'ai cette place .. la relation d'aide toujours...avec tous.. y compris mon mari...
car ce que je dis de cette phobie.. c'est lui qui "devrait" le dire non?
et aussi espérer: est-ce qu'il peut s'en défaire ?
s'il ne veut pas voir de psy....
il fait cependant un travail en groupe pour son boulot : l'accompagnement professionnel.
là ils abordent le ressenti ..
en fait je crois que j'écris pour mettre de l'ordre.une distance.. un débat avec moi même qui passe par vous.. puis j'intellectualise et me lance dans des recherches...

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#6  18925

Re: phobie des machines electriques

a écrit:

pourquoi j'ai cette place

peut-être parce que vous vous y mettez vous-même....

a écrit:

c'est lui qui "devrait" le dire non?

C'était une bonne idé de mettre "devrait" en guillemets...

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