La maladie d'un proche peut être, pour l'enfant, une possibilité d'expression de ses plus fortes angoisses de séparation, mais également de sa culpabilité et de son impuissance à ne rien pouvoir faire.
La toute puissance de l'enfant s'écroule et n'a plus de sens, la vie comme une promesse, vient se distordre dans un mensonge grossier qui blesse, tel est la maladie.

D'une violence inouïe pour cet enfant, la maladie de l'autre, de l'être aimé, de celui qui aurait dû être là pour lui, peut l'atteindre dans tous ses désirs, dans toutes ses projections et peut le retrancher, voire l'inhiber dans ses mots, ses acquisitions, ses jeux et même ses colères. Venir espérer le dialogue, la compréhension, n'est pas chose facile, car il demande une totale neutralité pour permettre à l'enfant d'entrevoir qu'il est avant tout sa propre réponse, son propre axe de projections positives.

Il est nécéssaire qu'il puisse, au travers de ses autres référents trouver un refuge, une possibilité, une sortie à sa souffrance et à son plaisir sans s’empêcher, sans se soumettre à sa propre violence pour comprendre l'incompréhensible.

La maladie est injuste, on ne raisonne pas avec l'inacceptable, on la subit et on apprend à l'accepter. Il en est de même avec le suicide d'un autre, bien qu'à celui-ci s'ajoute en plus la douleur du désir de mourir, tellement incompréhensible pour les vivants restants.

Entre culpabilité, injustice et colère l'enfant oscille sans pouvoir agir sur sa rémission. Contrairement à l'adulte qui va tenter de chercher un coupable, l'enfant pense qu'il la déjà trouver : en lui.




Quelque soit la maladie, qu'elle soit déstabilisante : schizophrénie, psychose...; mortelle : cancer, sida... durable : démence, mais non curative, ou encore durable et curative : périodes répétées de bouffées délirantes... elle est et restera une difficulté que l'enfant va malgré tout s'approprier comme un support à ses apprentissages. Il va se servir de cette maladie en quelque sorte dans un premier temps pour grandir et s'en affranchir.

Aurélie Marchal nous propose dans un petit ouvrage simple, joli : "D'un Soleil à l'autre" Ce petit livre cartonné, tout simple, mais tellement utile, peut être un support de paroles, de travail, d'aide et de compréhension pour l'enfant. L'adulte accompagnant, quelque soit son rôle trouvera la place d'une ouverture vers l'enfant. En quelques phrases, l'enfant comprend que même si il est seul face à son problème, il peut se reconstruire et que ses plaisirs peuvent continuer. il comprend qu'il peut se tourner vers d' autres adultes et qu'il a le droit au bonheur et tout cela en quelques mots et quelques doux dessins.




Illustré avec douceur et clarté par Marie Flusin nous plonge dans une enfance simple et fragile, sans fioriture. "D'un soleil à l'autre" est à mon sens, à glisser dans toutes les institutions spécialisées, les CAMPS, les services pédo-psychiatriques et autres services de l'enfance.

Chaque parent, éducateur, référent, pourrait également, en faisant lecture de cette ouvrage à un enfant, l'autoriser à penser qu'il est le seul véritable maître de son plaisir profond et qu'en s'aimant : on est toujours plus fort ! Car là est bien le second message de l'ouvrage.

Il est à offrir à l'enfant qui souffre, à la famille en souffrance et peut également permettre à un parent se sentant déstabilisé (même ponctuellement) de dédramatiser sa souffrance face à son enfant en lui permettant de se sentir tout simplement moins seul.

Un grand merci à l'auteur !

Ces sujets, sont étudiés en profondeur dans la formation adressée aux familles et aux professionnels de l'enfance :

" Accueillir un enfant en situation difficile ".

Renseignez-vous par téléphone pour connaître les prochaines dates sur les Alpes Maritimes au 06 41 18 52 56.
Cette formation est rémunérée, certifiée et certifiante.
Christelle Moreau
Psychothérapeute, psychanalyste
Formatrice en Management et communication
Intervenante à l'Université,
Maison de Santé 7 rue Alfred Mortier 06000 Nice
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