Effectivement, c'est normal d'exprimer sa colère et cela est même salvateur, d'autant plus qu'à cet âge, la demoiselle ne sait pas encore en gérer la force, la façon et l'impacte sur les autres. petit à petit , elle apprendra grâce à vous, entre autres, à se contrôler, à pondérer, à se modérer et à en jauger la force en fonction de l'impact désiré.
Seulement , ceci ne sera possible uniquement si et seulement si , vous en lui donnez les moyens. Pour cela, vous allez devoir lui émettre clairement des limites. Il ne s'agit pas de faire de grand discours , bien au contraire, la fermeté et l'intention ( la conviction ) que vous mettrez dans votre voix , puis dans vos actes et surtout dans votre maintien ( des règles et de vos dires ) seront les clefs de votre et de sa réussite à sa propre construction.
Dans ces règles, il faut que vous déterminiez celles qui sont essentielles, indispensables et celles qui ne sont mise en place uniquement que pour un bien être non obligatoire et qui sont propres à la vie familiale. Ex: ne jamais se pencher à la fenêtre et / ne pas renverser son gobelet pendant le goûter. Celles indérogeables, incontournables le resteront et les autres ne seront pas à maintenir de la même façon. Elles permettront justement, les petites dérogations.
Les trois choses à ne pas utiliser sont les suivantes : la force, la séduction et la stratégie. Quant au rejet de l'enfant, du genre : -"tu n'es vraiment pas gentille, hors de ma vue ! " en hurlant... ou encore : -"je me suis énervé à cause de toi, parce que tu es vraiment méchante !" sont des formules trop culpabilisantes, blessantes et ne sont vraiment pas les méthodes correctes à employer non plus.
Plus vous serez sûr de vous, calme et serein tout en signifiant votre mécontentement fermement et clairement, plus vous parviendrez à lui faire comprendre la nécessité des règles que vous lui imposez pour accepter de s’y soumettre.
Pour cela, il faut tout bonnement que la petite demoiselle ai bien compris qui était le chef dans la maison et que ce n'est pas et ce ne sera jamais elle qui « commandera », tout simplement.
Aussi, essayez de gérer le conflit au moment où il a lieu. Ne dites pas, par exemple, à votre enfant : « je dirai à ta mère la bêtise que tu as faite quand elle rentrera ce soir et verras bien la fessée qu'elle te donnera ! »
Il est très déstabilisant pour un enfant de sentir que ses parents n’arrivent pas à lui dire le « non » qu'il attend et de surcroît que ses crises de nerfs et ses hurlements lui permettent d’atteindre son tous ses but. L'enfant ressent alors une grande faiblesse de la part de ses parents et cela génère chez lui une forte montée d'angoisse qui peuvent par exemple être source de trouble du sommeil.
Donner des limites à son enfant c'est le sécuriser bien plus qu’elles ne le briment, car elles lui donne des repères.
Alors , oui, Puzzle, votre puce se met vraiment en état de colère intense et ce que vous ressentez et que vous voyez est sincère mais essayez de ne plus en avoir "peur", et vous l'aiderez. Le mieux est de lui en parler en dehors des crises, dans un moment où elle est attentive.
Si ces crises se résument à de gros sanglots, des tapements de pieds et des cris de rage et que vous mettez les formes , cela devrait s'estomper rapidement, par contre si elle venait à chercher à se faire mal, ou à vous faire mal, cela indiquerait probablement qu'elle essayerait réellement de tenter de vous faire passer un message, de vous dire quelque chose, cela serait différent. Si ce n'est pas le cas, sachez que cette période de la petite enfance est un stade difficile à passer pour les parents mais aussi pour leurs petits car si elle est mal gérer peut découler sur de véritables souffrances et manques : de repères, de limites, donc de réalité.
La subtilité réside en deux points : bien faire passer le message en étayant vos dires avec des mots simples mais qui mettent en cause et en évidence des situations afin que l'enfant ne subisse pas l'autorité comme une "loi du plus fort" mais bel et bien comme une règle commune à tous les membres de la famille. Le deuxième point est donc forcement d'appliquer les règles aussi pour soi de s'y tenir et d'en montrer l'exemple.
Quoi de plus logique que de faire comme papa ou comme maman et si votre conduite n'est pas conforme à vos dires, l'enfant peut tout bonnement penser que vous êtes tyrannique :( fait ce que je dit mais pas ce que je fais) L'enfant pourra alors penser : "si je considère mes parents comme tyrannique car ils m'imposent des règles qu'ils ne respectent même pas eux même, alors qu'ils sont grands, alors pourquoi ne le serais- je pas à mon tour, tyrannique ?".
Alors, soyez claire, ferme, et montrez l'exemple ! Mettez vous à sa hauteur de yeux ( abaissez vous ) pour lui édicter les interdits, faites les gros yeux et surtout regardez la dans les yeux !
Quelques phrases clefs pour s'en sortir :
Je comprends trés bien que tu ne sois pas d'accord avec moi, mais ce que tu fais là , est inacceptable !
Ecoute, n'insiste pas, c'est comme ça et pas autrement. Je ne discute plus de ça avec toi, stop !
Et si elle n'arrive pas à se calmer par exemple par ce que vous avez crié trop fort : Je me suis énervée à cause de ton caprice, mais tu le sais , tu es mon enfant et je t'aime et je t'aimerais toujours quoi qu'il arrive.
Si vous êtes convaincu que c'est vraiment pour son bien que vous oeuvrez la demoiselle se mettra vite au diapason et vous soufflerez enfin !
à bientôt.
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puzzle a écrit:ma fille de 3 ans n'est pas facile, elle fait des crises de nerfs et des caprices a repetitions, rien d'anormal me direz vous c'est l'age mais parfois j'ai l'impression qu'il y a une vraie souffrance dans ses crises, elle me regarde parfois en serrant les poings et la machoire et en criant et je ressent une telle frustration dans ses yeux. comment voir si c'est une phase normale de son developpement ou alors un vrai probleme plus profond?
merci d'avance pour vos reponses
bonjour Puzzle,
j'ai envie de vous dire que lorsque vous dites : "je ressens une telle frustration dans ses yeux", qu'il serait bon de vous interroger sur vous-même. Sentez-vous des frustrations vous-même ? Et puis peut-être de voir ce qu'il en a été pour vous à 3 ans et un peu plus... Car vous dites : "j'ai parfois l'impression qu'il y a une vraie souffrance...."
si c'est une impression, cette souffrance c'est peut-être la vôtre que votre fille ressent et qu'elle vous fait savoir dans ses crises. Elle serre ses poings et ses machoires, dites-vous, c'est pour vous montrer peut-être que vous faites ainsi.
Mais je peux me tromper aussi, à vous de voir, sur internet, ça n'est pas évident. Mais la relation mère/fille est une relation symbiotique et les ressentis passent de l'une à l'autre. L'inconscient nous joue de sacrés tours à notre insu :-)
Bien à vous, Mary
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