King Julian — 04-03-2008 15:47

Bonjour,

J'écris ici en espérant pouvoir obtenir de l'aide. Je suis déjà en analyse avec un psy et ça ce passe bien. Mais dernièrement j'ai cherché des informations sur mon psychanalyste sur internet. J'en ai trouvé quelques unes, en particulier sur ses enfants. Je n'ai pas pu m'empêcher de me comparer et de me sentir inférieure à ses enfants (ils ont fait de meilleures études... il va être fier d'eux.. moi de toute façon je ne compte pas il m'écoute parce que c'est son travail et que je le rémunère). Je n'ignore pas que ce phénomène est lié au transfert, que ce genre de sentiments ne s'adresse pas à lui mais à mes parents mais je n'arrive quand même pas à me débarrasser de ce sentiment d'infériorité (qui ne touche pas que ce domaine particulier) et de cette idée obsédante (et réaliste) que je n'aurai jamais de valeur pour lui et c'est normal puisque je ne suis pas sa fille.
Je suis bloquée et je ne pense pas réussir à lui en parler car vu que je suis complexée j'ai l'impression qu'en lui parlant de cela il aura une raison de plus de me trouver minable (ah ah la pauvre fille!), par ailleurs il pourrait mal prendre que j'ai espionné ses enfants, m'en vouloir et me rejeter (ce serait une réaction normale aussi : après tout j'ai dépassé les bornes !).

Je vous remercie de votre aide

La taupe

penau xavier — 04-03-2008 17:04

Bonjour La Taupe

a écrit:

je n'aurai jamais de valeur pour lui et c'est normal puisque je ne suis pas sa fille.

Vous n'aurez jamais la même valeur ....

a écrit:

je ne compte pas il m'écoute parce que c'est son travail et que je le rémunère

Croyez vous vraiment que les professionnlels que nous sommes n'écoutent leurs patients que parce qu'ils nous rémunèrent ? Vous savez bien que non, je n'en doute pas.

Et si la taupe sortait de son tunel pour se mettre au grand jour ? :)
Bienvenue à vous sur ce forum

King Julian — 04-03-2008 19:26

D'abord je tiens à vous remercier pour votre réponse, car j'ai besoin d'aide et vous m'en avez apporté.

Vous avez dit "la même valeur"

"même" dans le sens de la "quantité" ?
Je sais que ma question est un peu idiote mais je la pose avec sincérité car dans ma vie je ne vois les choses qu'en terme de quantité (plus, moins, meilleur, moins bien etc), comme sur une règle de graduation

Donc quand on me dit "pas la même valeur" je pense forcément à "moins" et pas à la notion "une valeur différente" (je devrai pourtant comprendre que "pas la même" signifie "une valeur différente" et non pas une valeur "inférieure", mais mon "moi profond" persiste à penser que le monde fonctionne selon une seule règle qui est graduée et cela en est terriblement triste, je voudrai changer, je voudrai enfin cesser de considérer le monde et les gens ainsi.


Merci

penau xavier — 04-03-2008 20:08

Il sagit bien d'une valeur différente comme vous avez su le deviner, ce qui prouve que vous n'êtes pas si nulle que vous aimeriez le croire.

a écrit:

une seule règle qui est graduée

Et dont je suppose que vous l'avez posée à la verticale. Mettez la à l'horizontale pour voir ....

a écrit:

après tout j'ai dépassé les bornes !).

Vous êtes surtout allé chercher de quoi vous conforter dans votre certitude de ne pas valoir grand chose, non? et vous avez trouvé de quoi vous satisfaire. Si vous n'aviez rien trouvé à propos de ses enfants, vous auriez trouvé autre chose pour vous assurer qu'il ne vous écoutait que parce que vous le rémunérez. C'est, entre autre, votre "règle verticale" qui à fait fonctionner tout ça. Il est vrai que ses enfants sont de l'ordre de sa vie privée. En même temps internet est d'ordre public...

a écrit:

il aura une raison de plus de me trouver minable

Il n'est absolument pas là pour ça et je crois que vous le savez bien dans votre fort intérieur.
Avez vous une (ou des) amie(s)? Avez vous une (ou des copines) également ?
Un compagnon ? des enfants ? un animal de compagnie? .....

King Julian — 04-03-2008 20:30

Ahhh, l'idée de mettre la règle à l'horizontal .. est très bonne car elle ne donne pas du tout le même point de vue (bien que dans la logique absolue ce soit la même chose, cela ne me donne pas la même impression).

J'ai quelques amis que je vois de temps en temps, mais ma vie sentimentale est très compliquée on va dire..

Dans le fond je me suis juste servie de google pour trouver ces informations (il est facile avec un peu de travail de recouper les différentes données pour trouver des informations intéressantes), mais je ne suis quand même pas fière de ce que j'ai fais car je n'aimerai pas être à sa place avec quelqu'un qui espionne la vie de ma famille.

Je n'ai pas d'enfants, je suis jeune (étudiante), je me trouve quand même globalement isolée socialement et j'ai l'impression que c'est en partie à cause de cela que je fais une telle fixation sur lui. Il est difficile pour moi de me faire des amis car je suis assez "secrète" et je ne me lie que difficile avec d'autres personnes (je n'éprouve guère de plaisir à fréquenter la majorité des gens, sauf mes amis). J'ai beaucoup de mal à faire confiance aux autres (souvent le sentiment qu'ils vont me juger négativement, ce qui fait que je les évite le plus souvent possible et je me sens mal-aimée dès que quelqu'un me fait un reproche..). Au quotidien c'est très fatiguant, je dirai même que c'est épuisant


Merci encore

penau xavier — 04-03-2008 22:34

a écrit:

c'est en partie à cause de cela que je fais une telle fixation sur lui

En partie mais pas seulement. Le transfert n'y est pas pour rien, ce en quoi je ne vous apprends rien puisque :

a écrit:

Je n'ignore pas que ce phénomène est lié au transfert

,

a écrit:

elle ne donne pas du tout le même point de vue (bien que dans la logique absolue ce soit la même chose,

Comme je suis un peu (peut-être même beaucoup) nul, je n'ai jamais réussi à définir la logique absolue. Si vous pouviez éclairer ma lanterne, je mourirais moins bête... comme dirait l'autre ( <-- là non plus je n'ai jamais su définir qui est l'autre...)

Je vous ai demandé :

a écrit:

Avez vous une (ou des) amie(s)? Avez vous une (ou des copines) également ? Un compagnon ? des enfants ? un animal de compagnie? .....

Savez vous pourquoi je vous ai posé cette question?

a écrit:

je me sens mal-aimée dès que quelqu'un me fait un reproche.

.).
Allez vous vous sentir mal-aimée si je vous fais le reproche suivant :
Vous ne croyez pas assez en vous même!

:)  :)

King Julian — 04-03-2008 22:53

Je ne suis moi non plus pas très douée en logique, mais ce que je voulais dire c'est qu'une règle qu'elle que soit sa position (horizontale, ou verticale) introduit un rapport de mesure (donc de plus petit ou de plus grand, ou de même taille).

Mais comme ma perception ne fonctionne pas de manière logique (heureusement qu'il y a de l'émotionnel !), mon sentiment quand je m'imagine sur une règle horizontale au lieu d'une règle verticale me fait dépasser la notion de "supérieur, inférieur", pour donner une impression de "simplement placé ailleurs sur une graduation"

Par rapport à votre question sur mes amis, ma famille je dois vous dire que ma première interprétation a été

"T'as pas des amis, de la famille pour discuter de ça ? Va voir ailleurs"

Mais bon je me doute que ce n'est pas le vrai sens de cette question, (je vous donne ma première impression pour vous montrer que finalement dans la vie de tous les jours bien qu'étant capable de raisonner je suis envahie de pensées parasites négatives et dévalorisantes).

Le sens plus probable serait "si vous avez des amis, il y a certainement des gens qui vous apprécient, et donc vous devriez pouvoir vous apprécier, vous n'êtes pas si nulle que cela".


A propos du "vous ne croyez pas assez en vous même", cela est terriblement vrai au point que je provoque des situations d'échecs sur le plan de mes études alors qu'il y a un certain temps j'étais une très bonne élève, souvent même la meilleure (sur le plan d'une graduation allant de 0 à 20). J'ai toujours eu tendance à procrastiner mais ces dernières années cette tendance s'est aggravée très sérieusement au point de me retrouver avec de sérieux problèmes.
Je pensais qu'en étant confrontée à l'échec je cesserai de me reposer sur mes acquis et me mettrai sérieusement au travail, mais non ..... pas du tout ... c'est même pire puisque je travaille encore moins qu'auparavant et cela a bien sûr des conséquences désastreuses sur l'estime que j'ai de moi même... :(

penau xavier — 04-03-2008 23:37

Une règle, quelque soit sa position, introduit une mesure, pas un rapport de mesure. Vous pouvez par exemple mesure la circonférence d'un ballon puis mesurer la longueur du cable qui relie votre souris à votre ordinateur. Lequel des deux est réellement plus grand que l'autre ?

a écrit:

pour donner une impression de "simplement placé ailleurs sur une graduation"

Voila qui est tout à fait juste (et je suppose que vous connaissez la théorie de la relativité....)

a écrit:

Le sens plus probable serait "si vous avez des amis, il y a certainement des gens qui vous apprécient, et donc vous devriez pouvoir vous apprécier, vous n'êtes pas si nulle que cela".

Ce sens là est juste et il y en à encore un autre quand au pourquoi de ma question...

a écrit:

J'ai toujours eu tendance à procrastiner

Il vous reste à trouver d'ou/de qui vient cette tendance...

a écrit:

j'étais une très bonne élève, souvent même la meilleure

En travaillant beaucoup ou ... pas plus que ça ?

a écrit:

me mettrai sérieusement au travail

Parce que jusque là vous n'aviez jamais sérieusement travaillé bien sur !! ??

Que faudrait-il pour que raisonnements et pensées parasites cessent de s'affronter continuellement? Peut être que "votre moi à vous" et votre "moi issus de parentalité" se mettent enfin d'accord :) qu'en pensez vous ?

King Julian — 04-03-2008 23:48

Quand j'étais lycéenne je travaillais peu, quand je suis devenue étudiante je me suis mise à travailler encore moins, puis avec les années de moins en moins.

Bien sûr de temps à autre je "donne un coup de cravache" juste avant un examen histoire de ne pas trop "perdre la face". Mais cette stratégie ne fonctionne plus (échec), car maintenant il faut travailler régulièrement.

J'aime mes études "en théorie" (découvrir de nouvelles choses sur ce qui m'intéresse), en pratique je n'aime pas mes études (étudier, travailler, contrainte).

Quand j'étais lycéenne je travaillais par "peur de l'échec", (peur d'être inférieure par la notation). Maintenant que je suis à la fac je persiste à travailler parce que j'ai "peur de l'échec", mais vu que les notations sont rares je ne travaille pas assez régulièrement.

Je ne comprends pas bien, mais je réfléchis sur la fin de votre réponse

a écrit:

Peut être que "votre moi à vous" et votre "moi issus de parentalité" se mettent enfin d'accord smile qu'en pensez vous ?

C.-a.-d. que mon "surmoi" arrête de s'attaquer continuellement à mon "moi" ? C'est cela  ?

penau xavier — 04-03-2008 23:56

a écrit:

C.-a.-d. que mon "surmoi" arrête de s'attaquer continuellement à mon "moi" ? C'est cela  ?

Pas si mal !!!!

a écrit:

(étudier, travailler, contrainte).

C'est vraiment ça qui vous dérange ou c'est ... la peur de l'échec? La peur de perdre la face sans pouvoir le justifier par un manque de travail?

King Julian — 05-03-2008 00:18

a écrit:

C'est vraiment ça qui vous dérange ou c'est ... la peur de l'échec? La peur de perdre la face sans pouvoir le justifier par un manque de travail?

La peur de perdre la face sans pouvoir le justifier par un manque de travail, ce serait vraiment vraiment vraiment ... affreux. J'ai déjà vécu ça d'ailleurs (en dehors de la fac, dans un autre domaine d'apprentissage), la seule raison que j'ai trouvé face à cet échec c'était que j'étais nulle voire même débile. Face à ce constat j'ai abandonné car cette idée m'obsédait tous les jours, je n'arrivais même plus à vivre normalement.

En ce qui concerne la fac j'ai même fais pire pour éviter l'échec je n'allais plus aux examens.. tant la moindre petite déception pouvait me provoquer des sentiments insupportables (vivre en se détestant quotidiennement n'est pas facile).

Et aujourd'hui bien sûr je n'ai presque pas travaillé mes études, au lieu de ça j'ai passé tout mon temps à espionner, me comparer, espionner, me comparer .. et franchement je suis épuisée.. et pire je me sens nulle car je n'ai pas travaillé (la totale !).

Mais ça va quand même beaucoup mieux depuis que je parle ici, j'ai presque "arrêté" complètement mes "recherches", ce que je qualifiais d'espionnage.

penau xavier — 05-03-2008 00:33

Alors bravo pour ce progrès.
Et bonne nuit ...parce qu'il est vraiment tard :)

King Julian — 05-03-2008 00:46

Merci bien, en effet il est tard.

Bonne nuit aussi

King Julian — 05-03-2008 12:38

Ce matin c'est toujours aussi difficile de faire mon travail (job étudiant) correctement. Je suis obsédée par ma culpabilité, sentiment d'avoir trahi mon psy, lui qui a toujours été honnête avec moi et qui m'a toujours respectée.
Je crains sa réaction, si j'étais à sa place et si patient me disait qu'il a fait des recherches à mon sujet je ressentirais forcément des sentiments négatifs, alors même s'il n'exprime pas ce sentiment parce qu'il est psy et qu'il a un devoir de neutralité je saurais ce qu'il pense.
J'ai l'impression de n'avoir aucune échappatoire : si je ne lui dis pas je ne respecte pas la règle du "dire tout ce qui vient à l'esprit, sans censure", et si je lui en parle il aura nécéssairement des sentiments négatifs.

:(

penau xavier — 05-03-2008 12:59

a écrit:

je saurais ce qu'il pense.

On appelle ça de la lecture de pensée et votre psy ne pense pas forcément comme vous : si j'étais à sa place et si patient me disait qu'il a fait des recherches à mon sujet je ressentirais forcément des sentiments négatifs ni comme vous pensez qu'il (doit) pense(r).

a écrit:

Je crains sa réaction

Comme un papa rejettant et/ou punisseur!

a écrit:

dire tout ce qui vient à l'esprit, sans censure

Il me vient à l'esprit que j'ai quelque chose à vous dire que je ne peux pas vous dire :)

King Julian — 05-03-2008 13:25

Très bien, j'espère effectivement qu'il pense différemment de moi, et la dernière phrase va m'aider à aborder le sujet plus sereinement...

Merci (je le vois demain, c'est encore long à attendre mais bon ..)

Christelle Moreau — 05-03-2008 14:20

Qu'avez à cacher que vous n'aimeriez qui soit dévoiler pour croire qu'une personne qui s'expose sur le net sur un blog pense qu'elle ne sera jamais lu par quiconque ?

Votre psy a pris un risque en s'exposant, car il se doit être neutre, mais cela peut peut-être justement vous ouvrir des pistes de dialogue.

Servez vous en, au lieu d'essayer de dissimuler, il y a déjà pensé, c'est certain.

King Julian — 05-03-2008 19:52

a écrit:

Votre psy a pris un risque en s'exposant, car il se doit être neutre, mais cela peut peut-être justement vous ouvrir des pistes de dialogue.

Je ne peux pas dévoiler les informations que j'ai trouvé, ni sur quels sites mais ce que je peux dire c'est que ce n'est pas suite à une décision personnelle (de sa part) que ces (maigres)  informations se sont retrouvées sur internet, en ce qui concerne les informations sur ses enfants, ils sont assez grands pour gérer eux même ce qu'ils veulent dévoiler sur internet.

En fait sans le vouloir une partie de notre vie peut être référencée sur internet suivant les activités auxquelles on participe (conférences... sports ...), car de nos jours n'importe quelle association dévoile tout et n'importe quoi sur son site (dans le but honorable d'informer ses adhérents).

Il n'a donc pas pris un risque "délibéré"... et puis bon dans le fond j'en sais pas beaucoup sur lui, ce n'est pas comme s'il rédigeait un blog avec la description de sa vie.

penau xavier — 05-03-2008 20:00

Il semble effectivement que vous n'ayez pas vraiment "pénétré" sa vie privée.
Bonne séance demain, donc :)

King Julian — 05-03-2008 20:56

Non, mais je l'ai vécu "comme", à cause du transfert sans doute très important.

Moins on en sait, moins on en voit ... (je ne pense pas qu'il soit nécessaire de poursuivre la phrase ;) )

King Julian — 05-03-2008 23:18

Ne vous sentez surtout pas obligés de me répondre, j'avais envie d'écrire ça ici parce qu'écrire tout simplement me fait me sentir mieux, diminuer l'angoisse... donc.

Encore aujourd'hui j'ai rien foutu pour mes études, rien rien rien, et puis c'est de pire en pire. Alors que ce soir je m'apprêtais à me mettre au travail, l'une de mes amies m'a parlé de sa prodigieuse réussite aux examens et là bien sûr ça m'a tué.
J'ai commencé à avoir mal au ventre, à avoir envie de me casser tous les doigts des mains, de m'arracher les yeux, de me taper la tête contre les murs tant la douleur était insupportable ... la culpabilité ... j'ai rien fais, je vais rater mes études, c'est mon avant dernière chance avant de rater définitivement mes études et je suis là couchée sur le canapé avec une envie incroyable de me piétiner et de me donner des coups de pieds au cul pour me lever et prendre un stylo, une feuille ... travailler.

Le plus difficile à expliquer c'est que la douleur morale se transforme réellement en douleur presque "physique" et palpable, ça me donne d'ailleurs tout le temps envie de me faire mal physiquement, mais je ne cède jamais (heureusement, c'est bête car ça laisse des traces).

penau xavier — 05-03-2008 23:34

a écrit:

c'est mon avant dernière chance

Et si c'était vraiment la dernière, que feriez vous?

a écrit:

Moins on en sait, moins on en voit ... (je ne pense pas qu'il soit nécessaire de poursuivre la phrase  )

Et si vous (la)poursuiviez ...  malgré tout ?

a écrit:

la culpabilité

Celle là, elle doit venir de bien plus loin que seulement du fait de n'avoir rien fait aujourd'hui pour vos études ou d'avoir cherché sur internet "qui" était votre psy et ce qu'il pourrait bien penser de vous ...
...."comme un papa rejettant ou punisseur" ça vous dit quelque chose?

King Julian — 05-03-2008 23:58

Et bien si c'était ma dernière chance ... à vrai dire je ne sais pas comment je réagirais puisque cela ne m'est jamais arrivé (en effet la seule fois où j'ai été confrontée à la possibilité d'un échec j'ai tout abandonné sans prévenir personne et quand je croise une personne liée de près ou de loin à cette histoire je tourne la tête, change de trottoir, voir même je cours .. ).

J'ai très peur de ma réaction, si c'est ma dernière chance alors j'ose espérer que je pourrais me mettre au travail sérieusement, mais je ne suis pas sure d'opter pour cette voie, j'ai peur de moi même parfois j'ai peur de faire n'importe quoi.

a écrit:

Et si vous (la)poursuiviez ...  malgré tout ?

C'est par rapport à mon transfert; le fait de ne rien savoir sur mon psy et de ne pas voir grand chose de lui fait que dès que je perçois une broutille j'en fais tout une montagne. Ma phrase en fait, je voulais la poursuivre en faisant une comparaison un peu .. bizarre on va dire avec l'époque où les hommes s'émouvaient d'un poignet ou d'une cheville dénudée. Moi ça me fait à peu près le même effet sauf que ce n'est pas un sentiment agréable que je ressens (en découvrant une broutille) mais de l'angoisse, enfin je ne sais pas si c'est de l'angoisse j'ai tendance à ressentir plusieurs émotions en même temps.

Mon père a parfois été rejetant, mais... il ne l'a jamais fait volontairement. Je me souviens qu'il avait honte de moi quand je ne me comportais pas "impeccablement" (ce terme est de moi, pas de lui) et pendant mon adolescence j'ai le souvenir qu'il ait voulu me renier ou me répudier (je ne sais même pas si ce souvenir est réel, en tout cas il est très puissant et donc assez destructeur).
Cependant je ne vivais pas le rejet quotidiennement, donc cela m'étonne que cette "petite erreur d'éducation" ait des conséquences à ce point douloureuses. Par contre j'ai connu le rejet pendant toute mon enfance et mon adolescence, ou presque par mes pairs.

King Julian — 06-03-2008 00:07

Je ne sais pas pourquoi j'ai utilisé le terme "répudiation" (il n'a de rapport qu'avec le mariage), ce que je voulais dire c'est bien "renier", le fait de couper tous les liens, y compris les liens du sang.

penau xavier — 06-03-2008 00:19

Juste vous faire remarquer que :

a écrit:

j'ai le souvenir qu'il ait voulu me renier ou me répudier

et

a écrit:

cette "petite erreur d'éducation"

ne vont pas vraiment ensemble ....

a écrit:

qu'il avait honte de moi quand je ne me comportais pas "impeccablement"

Combien de vos peurs, fuites, culpabilités, incertitudes, angoisses, non réussites, insatisfactions de vous-même dans votre vie d'aujourd'hui sont reliées à cela ? :)

King Julian — 06-03-2008 00:30

Alors même si mes souvenirs sont flous et très confus ils ont quand même de la valeur ?
Je crois m'être souvenue d'un seul de ces moments de rejets assez correctement il y a 3 mois mais là bien sûr je ne m'en souviens plus. Je l'avais même évoqué en analyse dans un sanglot.

Le pire c'est que je n'arrive même pas à sonder ma mémoire sur ce sujet genre "Tuut tuuut tuuut ce numéro n'est pas attribué".

Pour le souvenir à propos de renier (celui là il est plus clair car il date d'il y a 5-6 ans)

Je me souviens que j'étais dans la chambre de mes parents, que c'est ma mère qui a évoqué que cette idée avait traversé l'esprit de mon père, puis je me souviens de la couleur de la moquette, aussi de celle de l'armoire, du dessus de lit mais de rien d'autre..
bizarre.


Une partie de moi essaye obstinément de me convaincre que tout cela n'a jamais existé et que bien sûr j'ai tout inventé parce que dans le fond je déteste mon père et que je suis une fille abominable (dans le sens moral).

King Julian — 06-03-2008 00:55

Je vous remercie encore pour l'aide, l'éclairage que vous m'avez apporté.
Je vais me coucher, une bonne nuit de sommeil s'impose.

King Julian — 06-03-2008 20:34

Nouvelles :

ça y'est, j'ai réussi à en parler et comme je l'avais dis ici ça a été plus facile que je ne le pensais (d'habitude c'est plus difficile et je bloque sur les mots pendant 10 minutes avant de réussir à parler)
bien sûr ce que j'imaginais ne s'est pas produit : il ne m'a pas rejeté, il n'a pas été faché, il n'a rien dit, il a été comme d'habitude (c'est à dire très bien). C'est vraiment rassurant.
Je me sens mieux même si cette séance d'analyse je ne la comparerai pas avec une descente dans les profondeurs de l'inconscient mais plutôt une descente aux enfers (aujourd'hui)...

penau xavier — 06-03-2008 21:33

Et quand on descend aux enfers on s'aperçoit parfois qu'ils ne brulent pas si fort que ça...
Bravo à vous pour cette réussite et cette confiance retrouvée et bonne continuation thérapeutique

King Julian — 06-03-2008 21:42

Merci, je sais que je ne dois pas poursuivre ici, car cela va contre le processus normal de l'analyse, mais cela m'a toujours tenté.
Je dois dire que j'ai toujours eu tendance au "libertinage/adultère thérapeutique" (c.-a.-d. parler avec d'autres psys, des médecins ou d'autres personnes de  mes  problèmes) , mais mon psy n'aime pas trop cela. (zut)

penau xavier — 06-03-2008 22:14

Suis au courant de votre plaisir au libertinage thérapeutique, j'ai lu votre autre post à ce sujet et vous pouvez d'ailleurs y consulter ma réponse.

a écrit:

mais mon psy n'aime pas trop cela.

Il sait simplement que ce n'est pas très productif pour vous

penau xavier — 06-03-2008 22:17

Il est vrai que les taupes construisent plusieurs galeries, sous terraines et qu'elles ne voient jamais le jour .

King Julian — 06-03-2008 22:20

Bon, c'est bête et je me sens vraiment stupide là ... heu oui car je ne sais plus où répondre (je me suis perdue dans mes galeries :( )

Par rapport au fait de multiplier les posts aux quatre coins de ce forum, je ne fais que respecter à la lettre la règle de créer un post par nouveau sujet (sinon d'habitude j'ai plutôt tendance à écrire toujours à la suite d'un même post !). Peut-être ais-je mal compris cette règle ?

C'est vrai que l'anecdote que j'ai raconté laisse penser que j'aime créer du conflit (mais cela ne s'est produit qu'une seule fois, et en ce qui concerne le libertinage thérapeutique .. seulement 4 fois en 7 ans (c'est peu quand même non ?)...

Mais votre idée est intéressante, alors après m'être un peu défendue (je ne peux pas m'empêcher de me défendre, ne vous fâchez pas svp.....), je vais quand même répondre :

Peut être que oui, je ne veux pas me rencontrer, parce qu'il n'y a justement personne à rencontrer. Je me sens comme "personne" (dans le sens de l'absence).

penau xavier — 06-03-2008 23:19

a écrit:

je me suis perdue dans mes galeries

Pas très grave puisque je m'y suis retrouvé :)

a écrit:

Par rapport au fait de multiplier les posts aux quatre coins de ce forum, je ne fais que respecter à la lettre la règle de créer un post par nouveau sujet

Soit!, vous n'avez pas tort. Puis-je simplement vous faire remarquer qu'il ne s'agit pas vraiment de nouveaux sujets, mais d'un seul et même sujet : VOUS

a écrit:

Mais votre idée est intéressante, alors après m'être un peu défendue (je ne peux pas m'empêcher de me défendre, ne vous fâchez pas svp.....),je vais quand même répondre :

Je ne suis pas si facilement fâchable, rassurez-vous et vous faites preuve d'une belle franchise, pas si mal pour quelqu'un qui se sent comme personne, (ou finalement comme une personne qui cherche à se trouver?)

King Julian — 06-03-2008 23:36

Par rapport à l'idée de franchise j'ai envie de répondre : cela m'a pris des années pour apprendre à être "franche" avec mon psy et cesser de le "manipuler" (ou plutôt cesser d'essayer de le manipuler, car en général mes tentatives sont plutôt des "flop"). Ce n'est pas très facile de duper quelqu'un qui est systématiquement sincère et "gentil" avec vous (culpabilité oblige). Comme vous avez pu le remarquer j'ai un tempérament assez manipulateur (hélas), je n'ai pu vraiment entamer une analyse que quand j'ai compris qu'il ne fallait plus essayer de manipuler/manipuler mais parler de la manipulation (donc "raconter" les stratégies de manipulation souvent peu conscientes et "automatiques"). Encore aujourd'hui je suis obligée de faire systématiquement attention pour ne pas reprendre mes mauvaises habitudes.

note : je n'ai jamais utilisé la manipulation dans le but de nuire à autrui (et d'ailleurs cela n'a jamais nuit à quiconque) généralement c'était uniquement pour "me sauver", ou "attirer l'attention sur moi".