Bonsoir.
Les choses fonctionnent pour moi comme si je n'étais pas autorisée à avoir accès à moi-même.
Par exemple, venant m'exprimer ici, je crains déjà que le moindre échange soit raté de ce point de vue là. Un dialogue en forme d'impasse.
Je n'ose même pas parler de mes problèmes tant je vois déjà les réponses fermées qu'on peut me faire.
Je suis comme en suspension et je souhaiterais un échange qui me permette d'exposer ma situation au plus juste c'est-à-dire avec le sentiment au fond de moi de quelque chose à quoi je suis profondément raccordée.
Et en écrivant ces mots je me dis que c'est impossible. Et c'est là où je me sens foutue. Je suis comme en prison.
En me relisant je vois bien que mille interprétations sont possibles pour qui me lit. Il faudrait que je raconte mais raconter quoi, comment, quand on est perdu au point de ne plus pouvoir parler pour dire quelque chose, quelque chose qui compterait pour moi.
C'est comme quand vous savez d'avance qu'on ne va pas vous comprendre et que vous vous retrouvez à parler pour parler à quelqu'un qui se retrouve seul avec cette conversation dont le contenu ne compte pas pour vous. Parce que c'est mal enquillé, parce que vous ne vous y trouvez pas.
Là je me dis qu'il faudrait que je parle de non-dits qui me bloquent. En disant ça j'imagine toutes les représentations qu'on peut se faire de ce que je dis là. Autant de fausses routes qui me font penser à tout ce qu'il faut préciser pour éviter les erreurs d'interprétation de mon interlocuteur. Ça me fatigue d'avance.
Alors dire quoi? Pas du tout certain qu'en disant 'quoi, je dise quoi que ce soit. Le pire étant que pour mon interlocuteur j'aurais dit quelque chose, moi me retrouvant d'autant plus seule que je n'aurais rien dit qui soit, et je ne sais pas comment finir ma phrase. Alors ne rien dire peut-être est-ce en dire déjà plus.
Mais je reste bloquée là. Avec mes soucis. Sans plus pouvoir avancer.
Comment retrouver mon propre chemin ? Comment me sentir raccordée à moi-même ?
Si je n'ai pas ça, alors tous les psys de la terre pourront bien me parler, ça ne me parlera pas.
Je me sens foutue. Pour cette raison là et pour toutes les autres. C'est trop tard, c'est ce que je ressens, c'est comme une fenêtre qui se serait refermée pour toujours.
Est-ce qu'il est possible de considérer ça. De ne pas le nier. Parce qu'en le niant, je n'y serais plus, ce sera abstrait, déconnecté.
Je ne sais pas quelle réponse vous pouvez me faire. Je vois déjà une psy. Je pense que c'est quelqu'un de qualité. Mais ça ne passe pas. Trop de contradictions. Trop d'incompréhension. Je suis perdue. On ne se comprend pas. Et avec d'autres personnes non plus, c'est de pire en pire.
Je fais une hypothèse, je crois que je suis tellement dégoûtée par l'existence que là où je suis personne ne peut plus me rejoindre pour comprendre ce que c'est d'en être là.
Quelle issue s'il y en avait une ?
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