Christelle Moreau — 25-10-2011 11:58

Première soirée sur le vif

avec Catherine Henri
Le 17 novembre au local
   "Professeur de l'être"



"Cela se passe dans un lycée.

Pourquoi la bouche cousue de Boubacar? Que veut dire "pourtant" pour Leila? Nawel explique "bouffon". Sammang parle des "tamariniers".

Mots qui manquent, accusent, tuent.

Mots rares, précieux, qui découpent infiniment le monde.

Mots des livres devenus fragiles dans le temps qui passe, le temps des lectures.

Et presque toujours le malentendu.

Il y a du romanesque dans l'essai, dit Roland Barthes.

Du romanesque, c'est-à-dire des personnages et des histoires".

Catherine Henri nous fera l'honneur de venir parler de sa pratique d'enseignante au local de l'acf , ce jeudi 17 novembre.Ancienne élève de l'École supérieure et agrégée de lettres, elle aime à penser qu'enseigner les lettres s'épelle avec l'être de chacun. Elle a fait le choix d'enseigner auprès de jeunes qui n'ont pas «naturellement» la fibre littéraire en région parisienne. Sans doute cela inaugure, chaque fois, un nouveau voyage.

Catherine Henri a pris le parti d'écrire ce qui a fait trace de ses expériences de classe.Elle ne veut pas nous donner une leçon, elle préfère nous dire dans sa langue comment elle bricole avec l'inattendu des rencontres entre ses élèves et sa lecture de textes littéraires. Elle s'interroge sur ce qui ne fait plus passerelle entre les connaissances scolaires et le monde dans lequel les élèves cherchent à trouver une place. Elle fait le pari qu'enseigner la littérature est une façon de border l'aliénation consumériste dont sont victimes, de plus en plus tôt, les jeunes adultes en devenir. Par petites touches, elle nous dessine des parcours. Parcours où les élèves se perdent, au petit bonheur la chance, à travers les lignes lues par la voix de Catherine Henri, ouvrant ainsi l'espace de «l'étrange étrangeté» où la littérature vient faire vibrer la fibre de chacun. Elle trouve ainsi à construire des passerelles, jamais normées, toujours sur mesure de ce qu'elle perçoit de chacun.

Claire Piette