julith — 04-09-2011 12:19

Bonjour,

J'aimerai vos avis à propos de mon cas. Cela fait huit ans que je ne faisais plus confiance (depuis un viol). Ma sexualité est reconstruite mais au niveau de l'ouverture affective aux autres, c autre chose. Je fais une analyse lacanienne depuis plus de sept ans et je pensais que j'étais prête à essayé les relations "normales" avec les hommes (c-à-d sans méfiance, sans relation prédateur-proie, en acceptant de me livrer à l'autre).Avant le viol, je suis restée quatre ans avec un garçon que j'ai aimé de manière passionnée. J'ai, il y a quelques mois, rencontré un homme de 36 ans (moi, j 27) et je suis très rapidement tombée amoureuse de lui. Lui (l'homme de 36 ans), il ne voulais pas de relation sérieuse et je lui ai dit que c'était ok, que je pouvais le voir seulement une fois par semaine. Je sentais qu'il voulais rompre mais il ne l'a pas fait et m'a dit o.k. Ensuite, il mettait de la distance. Il ne me disais pas les choses en face. ça fait très mal quand on sens que l'autre pense quelque chose de négatif et qu'il ne le dit pas. Lorsque nous ne nous sommes pas vu après trois semaines, j laissé un message sur son répondeur en pleurant, lui disant que je l'aimai et que je ne pouvais plus continuer comme cela. Une semaine plus tard, un nouveau message lui demandant de me répondre quelque chose, n'importe quoi, de me dire la vérité et que je ne lui répondrai pas. Il ne l'a jamais fait. Suis-je si méprisable pour ne même pas avoir droit à un peu de franchise, ou ne serait-ce qu'à quelques mots. J connu pas mal d'hommes et c la première fois que je le vis aussi mal, que je me sens aussi méprisée. j l'impression d'être une moins que rien, une dingue dont il se moque certainement avec ses copains. Cela fait presque quatre mois et je pleure encore tous les jours, plus pour lui mais parce j perdu toute estime de moi. Notre relation n'a duré que 2 mois où l'on ne s'est même pas vu 10 fois. J donc décidée de renoncer aux hommes car c'était le premier à qui je m'ouvrait affectivement depuis huit ans et que je me suis sentie très peu respectée. Je ne pourrais plus jamais faire confiance à un homme maintenant. Ce qui est le plus dur est de renoncer à la maternité mais c peut-être mieux vu ma fragilité apparente. Je n'ai plus confiance en ma capacité à me faire respectée et j l'impression que je ne vaut rien. Enfin bref, il s'agit d'une dépression mais cela me semble étrange que ça dure aussi longtemps et que ce soit aussi intense. Que se passe-t-il? Je crois que je remet tout en doute. A-t-il été sincère ne serait-ce qu'un moment. Il était très tendre et m'a dit des choses gentilles. Les pensait-il au moins? Enfin, j pris ma décision. Plus d'homme dans ma vie. et je m'y tiendrait mais comment récupérer un peu d'estime de moi? Et pourquoi il s'est comporter comme cela? Pourquoi est-ce que je le vis aussi mal alors ce n'est pas dans mes habitudes? Cela me semble un peu délirant, pourtant je suis une bonne névrosée (peut-être borderline pour les freudiens, quoique chez moi la prblématique oedipienne est très présente, plutôt sur un mode hystérique).

Thérapeute — 06-09-2011 10:36

bonjour,

a écrit:

Suis-je si méprisable pour ne même pas avoir droit à un peu de franchise,

et si vous reformuliez par : il n'est même pas capable de franchise, c'est un ceci ou un cela.. même situation mais vue autrement..

a écrit:

j laissé un message sur son répondeur en pleurant, lui disant que je l'aimai et que je ne pouvais plus continuer comme cela

après seulement vous être vu que 2/3 fois? en avez vous parlé en séance?

a écrit:

c'était le premier à qui je m'ouvrait affectivement depuis huit ans et que je me suis sentie très peu respectée.

pourquoi puisque quelques lignes plus haut vous écrivez:

a écrit:

il ne voulais pas de relation sérieuse et je lui ai dit que c'était ok

??


P.S:

a écrit:

peut-être borderline pour les freudiens,

, les premiers à avoir défini clairement l'état limite ou borderline sont: C.Huges puis Stern des années plus tard.. Freud se "doutait" qu'il y avait quelque chose mais sans le définir clairement comme cela a été fait ensuite par Huges ,Stern et d'autres..

julith — 06-09-2011 10:53

bonjour,
merci de votre réponse
" les premiers à avoir défini clairement l'état limite ou borderline sont: C.Huges puis Stern des années plus tard.. Freud se "doutait" qu'il y avait quelque chose mais sans le définir clairement comme cela a été fait ensuite par Huges ,Stern et d'autres" oui, j'voulais dire pour les psychanalystes de l'API (chez les lacaniens, pas de borderline). Ensuite, oui, je ne voulais pas une relation sérieuse avec lui , juste une aventure mais je suis très vite tombée amoureuse, je ne sais pas pourquoi (c vrai que c très impressionnant, je n'ai pas compris ce qui s'est passé). Je lui ai fais confiance parce-qu'il avait l'air d'être quelqu'un de bien et qu'il était si tendre avec moi. Il me serrait très fort dans ses bras qd on dormaient ensemble et qd il a voulu me laisser tomber la première fois, j'étais très triste et il m'a mise sur ses genou et m'a relevé la tête puis m'a embrassé en me demandant si j'allais mieux. c lâche mais je me suis dit que du coup, il me respecterai assez que pour prendre le courage de me parler.
Et, oui, bien entendu que j'en ai parler sur le divan. Je parle de tout sur le divan (enfin, autant que possible).

julith — 06-09-2011 11:10

Bon, en fait ce que j'aimerai comprendre, c tout ce qui s'est passé en moi pour que je tombe amoureuse aussi vite, pourquoi il a été si gentil puis très distant alors que je lui ai demander de me parler, (que je ne suis pas du genre a faire des crises, qu'il y aurai des larmes mais c tout, après je m'en remettrai) je lui ai donné le mode d'emploi en somme. et pourquoi je suis si affectée? je me rend compte que c excessif mais je ne sais pas ce qu'il y a en dessous. Je n'identifie pas bien ce qui se passe. Mais c arrivé à un moment où j'arrêtai d'être "dure" et que je reconnaissais que le viol m'a affectée et que je pouvais peut-être être autre chose qu'un jouet pour l'autre.  Et maintenant je n'y arrive plus. Je sens bien que ce qui se joue n'est pas lié réellement à cette histoire. Je ressens un vide énorme auquel je n'arrive pas à faire face. Mais c cette histoire et le rapport que j à cet homme (peut-être à l'homme?) qui a déclenché cet insupport et cette dépression excessive. Je ressentais déjà un vide mais c'était pas aussi dur. Je faisais avec.Et pour moi, il me manque quelque chose, j du mal à analyser la situation. Si j'avais une patiente comme cela devant moi (mais suis très novice, juste un stage), je ne saurais pas quoi penser de cet énorme émergence de quelque chose (quoi?) qui submerge tout le reste. J même dis à mon alayste plusieurs fois que j'avais peur de faire un épisode psychotique (et c réellement une angoisse du moment chez moi)? Enfin bref, tout cela est lié mais tout est flou (plus que d'habitude); c un gros noeud qui me semble indénouable. Je sens que je tourne autour sans arriver à mettre la main dessus

Thérapeute — 09-09-2011 08:42

toutes ces "problèmatiques" psy sont arrivées après le viol ou y avait'il déjà des symtomes avant?
vous êst 'il arrivé quelque chose pendant votre toute petite enfance? dans le genre séparation de votre mère même momentanée?

julith — 09-09-2011 10:34

he bien, j'ai énormément changé après le viol. Ce qui a changé, c'est mon rapport aux autres, plus de confiance ni en eux, ni en moi. Avant, je savais où je mettais les limites et j'aurais dis que ce mec est un ****. Maintenant, je me dis que si on se comporte comme cela envers moi, c'est que quelque part, je n'ai pas de valeur. J eu difficile, en effet, lors de la séparation avec mon copain (après 3-4 ans), beaucoup de douleurs et de pleurs mais après deux mois, je'étais repartie à la recherche d'autre chose. Je pensais profiter un peu de mon célibat et me reconstruire et ensuite, peut-être, rencontrer un  autre mec. Et c là que j été violée (trop naïve et pensant que cela n'arrive qu'aux autres). En ce qui concerne l'attachement. Non, il n'y a pas eu de séparation mais maman pas très affectueuse, père oui, relation très bonne avec lui (grande complicité) jusqu'au viol. Depuis lors, je suis remplie d'amertume et je me méfie de tous, comme si la moindre trahison, le moindre manque de respect pouvait me tuer. C parce-que je me perçois différemment.

Thérapeute — 09-09-2011 14:50

ne lâchez surtout votre travail psy! c'est là ou vous pourrez déposer toute votre souffrance et problématiques de vie..
soyez forte, votre courage d'écrire ici et ce qu'il ressort de vos propos montrent qu'il y a des bonnes ressources en vous pour vous retrouver.. ;)

julith — 09-09-2011 18:09

je vous remercie,
ça m'a fait du bien de déposer quelque chose ici et je commence à sortir de la rumination centrée sur cette histoire. Je vais retravailler autour de la séparation et, d'après ce qu'insinue mon analyste, du rapport que j'avais avec mon père qui ressemble fort sur certains points à cet homme.

merci encore,

Julie

Thérapeute — 09-09-2011 18:29

a écrit:

du rapport que j'avais avec mon père qui ressemble fort sur certains points à cet homme.

pas mal, çà!!

Thérapeute — 17-09-2011 14:07

ou en êtes vous?

julith — 19-09-2011 11:15

Bonjour,

hé bien, je l'ai revu et il m'a dit qu'il était désolé mais en restant relativement fier. C'est ce qui m'avait attiré chez lui, ce côté fier et viril, cadre responsable et bon père de famille. Mais de ce fait, il n'est pas très expressif sur le plan sentimental. Il m'a croisée dans la rue et s'est arrêté pour me déposer là où je me rendais. Cela me rassure car il ne me méprise pas autant que ce que je croyais mais il essaie de banaliser (tu sais, le moral, çà va, ça viens,....) Il fait comme si c'était oublié. Enfin, je n'ai plus tellement envie de faire confiance à un homme si ils passent leur temps à éviter de se sentir responsable. Ils essaient de "se laver les mains" pour ne pas se sentir coupable et en fait, ils font encore plus de mal comme cela. Donc, puisque je suis attirée par les hommes de genre, je maintiens ma décision de renoncer à une vie affective. Sinon, je vais mieux, je récupère un peu plus d'estime de moi chaque jour

Thérapeute — 19-09-2011 12:00

a écrit:

puisque je suis attirée par les hommes de genre

cela peut être travaillé en séance, puis quand ce qui est un besoin lié à une croyance est profondément établi et approprié votre vision affective peut changer car vos "filtres" sélectifs tomberont..

a écrit:

je vais mieux, je récupère un peu plus d'estime de moi chaque jour

bonne nouvelle!!

julith — 20-09-2011 09:09

oui,
je sais que cela peut être travaillé mais je n'ai plus vraiment envie de me battre. C'est extrêmement douloureux pour moi que le premier homme avec qui je m'autorise à me montrer sensible se moque à ce point de m'avoir fait du mal. Car il s'est excusé mais d'une manière si détaché que je crois qu'il ne regrette pas du tout. Il s'en moque. Et je sens que je lâche prise. Mais c'est la vie. Il y a un moment où ça devient trop. Et il y a des gens qui laisse tomber. merci de votre aide

Thérapeute — 20-09-2011 12:02

a écrit:

Et il y a des gens qui laisse tomber

vous n'êtes pas les gens, vous êtes vous avec un devenir possible..
un homme défaillant et/ ou irrespectueux ne représente pas à lui seul l'humanité..

julith — 20-09-2011 16:17

non, je sais.
Mais je suis fatiguée. Je trouve que je m'en suis bien sortie ces dernières années et là, tout s'écroule pour une courte relation. Je crois que j'ai juste envie d'abandonner en ce moment et c'est peut-être pour repartir ensuite vers du meilleur ou pour me laisser couler. Je n'en sais encore rien. En tout cas, mon analyste, elle, elle ne veut pas du tout me laisser tomber. Alors je crois qu'elle me laissera pas trop le choix de'arrêter de me lamenter au bout d'un moment. mais pas tout de suite. C'est un fantasme qui oriente beaucoup de mes conduites le :"regarde comme je souffre et sens toi coupable". C là dessus que je me penche. J'ai beau en avoir conscience, je peux quand-même pas m'empêcher de souffrir atrocement et bruyamment, en espérant que quelqu'un l'entende. Et en l’occurrence, ce quelqu'un c'est lui. J juste besoin d'avoir l'impression que c pris en considération.

Thérapeute — 21-09-2011 20:02

a écrit:

En tout cas, mon analyste, elle, elle ne veut pas du tout me laisser tomber.

super!!

a écrit:

en espérant que quelqu'un l'entende

? qui pourrait être ce "quelqu'un"(ou quelqu'une) dans votre histoire de vie?

julith — 22-09-2011 09:44

Hé bien, mes deux parents. En fait, ils n'ont jamais été très adéquat en ce qui concerne les émotions. Ils les ignorent ou réagissent de manière trop vive. Ma mère aurait tendance a crier, même qd je pleure et mon père joue plutôt les indifférent. Bref, ils sont mal à l'aise face aux sentiments et du coup, ils ne prennent pas le temps de demander ce qui se passe, de réconforter, etc....Enfin, sauf maintenant, parce-que je leur ai dis mais c trop tard, je n'arrive pas à leur parler.

Thérapeute — 23-09-2011 19:05

n'auriez vous pas sur-investie dans cette relation dans l'espoir qu'enfin:

a écrit:

en espérant que quelqu'un l'entende.

??

julith — 23-09-2011 22:46

Pardon, mais je ne saisis pas à quoi vous faites allusion

Thérapeute — 27-09-2011 19:32

désolé pour le retard de réponse mais un "soucis" technique nous complique la tâche..
donc ,ce que je vous suggerais par rapport à ce qui ressemble fortement à un sur-investissement affectif pour la relation avec cet homme avec comme écho ou besoin d'un écho à votre demande:

a écrit:

espérant que quelqu'un l'entende

! dans le genre : lui au moins même s'il ne veut que tel type de relation , il va m'entendre, entendre ma souffrance...  puisque que vous le dites vous même: il ressemble fort sur certains point à...mon père ! qui quelques lignes plus loin.. joue les indifférents..

julith — 27-09-2011 21:39

oui,
en effet car il est le seul jusqu'à aujourd'hui à m'avoir cernée. Il comprend ce que révèlent mes comportements et attitudes. Enfin, sauf certains de mes doutes et mon manque de confiance. Mais c également le seul face à qui je me suis montrée fragile. Et si je me suis montre fragile, c parce qu'il me cernait un peu trop et qu'il me ressemble également par son attitude détachée (j'étais comme ça aussi). En plus, il est très protecteur. Il a juste été très c... à la fin.  Depuis, je lai encore revu et il m'a dit qu'il ne pensait pas m'avoir fait tant de mal et qu'il avait eu peur de ma réaction. Comportement classique mais très égoïste. Il m'a aussi dit qu'il avait l'impression que j'avais besoin d'en parler et qu'il m'enverrai un SMS pour qu'on se voit. Je ne lui ai rien demandé de tel, je lui ai juste dit au revoir et en plus je ne crois pas qu'il va le faire (plus confiance). Pourquoi m'a-til dit cela alors que je ne lui ai rien demandé? Est-ce qu'il ne sais pas quitter quelqu'un sans faire de promesse? Enfin, cela m'a rassurée et je me rend compte que j en fait très peur que mes blessures se voient tellement que cela peut faire en sorte qu'on me rejette. Et j'avais aussi l'impression que j'étais moins respectable que les autres femmes, que je suis un peu comme un jouet pour les hommes. Du coup, ces fantasmes me bloquaient. Donc, là je reviens un peu sur terre mais c vrai que j'aurai aimé être rassurée par une attitude plus adulte de sa part.Qu'il m'entende un peu plus et qu'il me rassure  aurait été encore mieux.

julith — 29-09-2011 17:10

Bon, hé bien, je me rend compte que je suis terriblement vexée car j'ai pris le courage de faire confiance et de me montrer sensible et lui, non seulement, en a profiter pour me tourner en ridicule par son attitude irrespectueuse. Mais en plus, il me voit comme une fille de fragile qui a besoin qu'on la rassure (c ce qu'il m'a dit). Et mes réactions sont excessive mais j'ai passé tant d'années à ne jamais me montrer affectée, à être totalement indépendante affectivement et à ne pas donner l'occasion à un homme de me mépriser ou de se comporter de manière irrespectueuse. Je me suis gonflée d'orgueil et de fierté (mal placée). En bref, quand, enfin, je me laisse aller à me fragiliser, en me disant que c du courage que d'enfin prendre le risque de me laisser être sensible, je me sens humiliée par son attitude et en plus, il perçoit cela comme une fragilité énorme. Mon ego en prend donc un coût puisque je préférerais mourir plutôt que de me montrer faible. J'espérais bêtement qu'il me prouverai le contraire. Et là, je me trouve ridicule d'avoir donné l'occasion à un homme de se moquer de moi. Je récupère un peu d'estime mais j'ai tout de même encore du mal à me regarder dans le miroir en sachant qu'un homme de plus a été plus fort que moi. Et jamais plus je ne veux être cette pauvre fille qui a l'air fragile.