Bonjour,
Je m'interroge depuis pas mal de temps... J'ai envie d'arrêter mon analyse... Je suis perdue et je ne trouve pas ça normal après plus de 15 ans sur le divan
D'un côté, la psychanalyse m'a aidée. D'un autre, je suis tellement déçue par certains points que j'ai de gros doutes. J'ai cherché en vain des témoignages se rapprochant de mon expérience.
Je ne voudrais pas que toutes ces années, tous ces efforts, tout cet argent aient été vains
Mon histoire : A 28 ans, pas envie de vivre, je somatise, je fume et pas que des clopes... je sens que quelque chose ne va pas chez moi et que mon père y est pour quelque chose. J'entame une analyse.
Pendant 2 ans, super, je me sens progresser, je ne somatise plus. Je vois des névrosés partout, je me sens moins seule, etc. Là commence un long célibat... Je suis obsédée par mon psy : c'est le plus beau, le meilleur, "un homme un vrai", etc. J'en veux un comme lui, si ce n'est lui... Et il le sait. 3 ans plus tard, je passe une super soirée avec des collègues. Je finis même la nuit avec l'un deux. Enfin ! Et cet homme là, c'est un homme cultivé, la petite cinquantaine... Je raconte cette soirée à mon psy, toute heureuse, un peu gênée mais contente de moi "ça fait du bien de ne plus penser à vous tout le temps !" Fin de séance. Je me lève. Je m'attends à voir dans son regard de la joie pour moi, en tout cas quelque chose de positif. Au lieu de ça, il me jette un regard terrible ! J'y lis de la jalousie ou de la colère. Je me sens super gênée. Je lui demande ce qu'il y a. Il répond "rien, parfois vous me faites rire" mais le ton était plutôt d'un rire jaune. J'ai passé 48 heures à ressasser la scène. Peut-être que je fantasmais ? Peut-être mon inconscient me jouait des tours ? J'ai hâte d'être à la séance suivante. Je m'attends à tout. Sauf à ce qu'il m'a dit "hein ? quoi ? je ne me rappelle pas"... Mauvaise foi caractérisée. L'analyse se poursuit. Quelques années plus tard, je trouve le courage de remettre cette scène sur le tapis. Lui : "Oui, bon, c'est sûr, de se faire éjecter de son siège de psy, ce n'est pas évident". J'avais donc bien interprété son regard.
Bref, parce que je le considérais comme l'Homme (et même de ma vie), je suis restée seule pendant 11 ans. J'étais partagée entre le besoin de lui plaire en étant la meilleure analysante qu'il aurait jamais eu, et le besoin de progresser tout court.
Et puis, la confiance a commencé à s'étioler... Mais je le trouvais bon psy quand même. J'en avais essayé 2 ou 3 autres et avec lui c'était plus simple, il connaissait déjà ma vie. Et je me sentais aimée...
15 ans d'analyse... Je réalise que je n'aurais jamais d'enfant... mes ovaires sont trop vieux... J'ai 43 ans... et suis seule... 1ère grosse claque, 1ère grosse déception, 1ers gros doute... Mais mon psy est là, je reste confiante... j'essaie de faire mon deuil d'enfant...
Puis rencontre avec un type. Un alcoolique fumeur de joint. Je me sens forte avec ma psychanalyse sous le bras. Je "sais" que la psycha peut l'aider... Erreur... 18 mois de perdus, à fumer des joints... alors que j'étais au chomage... --- Fin de mon histoire ----
Aujourd'hui, 45 ans bientôt, célibataire, toujours au chomage mais en fin de droit à partir de lundi prochain...
Je me sens déçue par tout. Déjà par une démission il y a 3 ans qui tourne mal. Des périodes de stress pas possibles. Le fait que je n'aurais pas d'enfant. Et cette rencontre avec l'alcolo Mais aussi parce que je ne comprends pas pourquoi je suis tant perdue après tant d'années d'analyse. Et professionnellment parlant, c'est pire
"il faut agir" "il n'y a que l'action qui peut aider" "il ne faut pas rester isolée"
Oui oui, mais pourquoi je n'agis pas ? Je passe mes journées seules chez moi Je réfléchis, c'est tout. A quoi me sert mon psy ???? Est-ce que je ne me suis pas fait avoir toutes ces années ? Tout cet argent, tout ce temps perdu... Je m'interroge.. Mon psy a-t-il fait correctement son boulot ? C'est bien beau quand il me rétorque qu'il est humain et qu'il peut faire des erreurs...
Mais moi, je ne sais plus quoi faire... Je ne pense qu'à m'isoler à la campagne Je n'ai plus foi en rien Je n'arrive plus à faire de projet (puisque tous ceux que j'ai eu ne se sont jamais réalisés) Je n'ai envie de rien
Et pourtant, je ne me sens pas vraiment déprimée... Juste très déçue...
Mon analyse n'est pas finie, je le sais Ma grande question, c'est puis-je continuer avec lui ? Ou pas ?
voire même... dois-je continuer ma psychanalyse ?
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allez: on commence tout de suite ? prenez votre feuille blanche, tirez un trait vertical, à gauche une grosse colonne : ce que j’exècre, ce que je décide de ne plus supporter, les gens que je n'ai plus aucune raison de continuer à voir alors qu'ils m'ennuient ou me font du mal; à droite un (petite!) colonne: ce que j'aimerais tellement faire, être, devenir, réaliser; ce à quoi j'ai renoncé, à l'entrée dans l'âge adulte; mes rêves, quoi ! Au boulot !
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