Christelle Moreau — 23-05-2011 11:18

On me fait part de la toute nouvelle parution de l'ouvrage
« Quotidienneté et ontologie. Recherches sur la différence phénoménologique », de Grégori Jean, Chercheur FRS/FNRS
Université Catholique de Louvain, aux éditions Peeters, coll. "Bibliothèque philosophique de Louvain".
dont voici la présentation pour une mise en bouche :

PRÉSENTATION

Sein und Zeit entendait répéter la « question de l’être », mais « commençait » par une analytique de la « quotidienneté ». Or, si notre époque est peu encline à assumer le projet d’une Fundamentalontologie, du moins s’est-elle emparée du « quotidien » jusqu’à l’ériger en authentique paradigme. Le présent travail, prenant acte de ce paradigme en tâchant d’en circonscrire conceptuellement l’émergence — quelle est sa fonction dans la pensée du XXe siècle, et à quel type de nécessité répond-il ? — se propose de montrer que le problème de la « quotidienneté », en projetant la philosophie dans l’espace d’une différence où elle ne s’institue que dans le mouvement par lequel elle se saisit de ce qu’elle n’est pas, se situe au cœur de la démarche phénoménologique, et permet par là même d’en interroger les fondements. Aussi entreprenons-nous d’abord de faire valoir, par une lecture interne de certains moments clés de son histoire, et en insistant particulièrement sur l’équivocité caractérisant à cet égard la Fundamentalontologie heideggérienne, qu’un tel « problème » dévoile dans le projet phénoménologique certaines failles architectoniques dans lesquelles une pensée de la publicité comme celle de Wittgenstein permet de s’engouffrer pour autant qu’elle en conteste le geste d’auto-fondation. Puis, à la lumière de ce qu’une telle approche s’avère à son tour susceptible de nous révéler quant au sens de notre « quotidienneté », nous tentons, sur un mode cette fois « positif » — et en écho à la pensée du « second » Heidegger et à sa redétermination rarement soulignée du thème de l’Alltäglichkeit — de cerner la possibilité d’une « répétition de la question de l’être » libérée de ses présupposés ontologico-phénoménologiques initiaux.

TABLE DES MATIÈRES

Introduction
§ 1. La quotidienneté et les « négatifs » de la pensée : la misologie comme non-philosophie première.
§ 2. Quotidienneté et différence phénoménologique.
§ 3. L’idée d’une « phénoménologie de l’attitude naturelle » : tautologie ou contradiction ?
§ 4. Enjeux historiques du problème de la différence phénoménologique.

Première partie : le problème de la différence phénoménologique.

Chapitre I : le problème de la quotidienneté dans la Fundamentalontologie.
§ 5. la « vie naturelle » comme enjeu du débat entre Husserl et Heidegger.
§ 6. Figures de l’« ambiguïté » de la « quotidienneté » dans Être et temps.           
§ 7. L’ambiguïté de la quotidienneté dans son rapport aux fondements méthodologico-ontologiques de l’analytique existentiale

Chapitre II : la différence phénoménologique comme problème « méthodologique ».
§ 8. La « théorie transcendantale de la méthode » comme répétition du problème de la différence.           
§ 9. L’absolu phénoménologique et le reste : le problème « méthodologique » du « retour » à l’intersubjectivité   

Chapitre III : « retour à la quotidienneté » et équivocité dans la fundamentalontologie.
§ 10. La question du « retour » dans Être et temps.
§ 11. Différence phénoménologique et équivocité : l’irréductibilité de la publicité.
§ 12. Les apories de la Fundamentalontologie à la lumière du problème de l’équivocité.           

Chapitre IV: révélation et différence phénoménologique.
§ 13. Introduction au concept phénoménologique de « révélation » : l’inessentialité de la différence «historique»                             
§ 14. Mise en question de la différence henryenne : le problème de l’« entre-deux ».       
§ 15. M. Henry et les apories d’une « phénoménologie de l’apparence ».           
§ 16. Le monisme henryen de la phénoménalité et l’exigence d’une révélation commune.             

Deuxième partie : la quotidienneté révélée.   

Chapitre I : la révélation de la quotidienneté comme « science de l’apparence ».
§ 17. L’idée d’une « science de l’apparence ».
§ 18. Différence phénoménologique et « non-sens ».

Chapitre II : de la définition métaphénoménologique des faits-publics aux jeux de langage wittgensteiniens.
§ 19. Introduction à la définition métaphénoménologique des « faits-publics ».           
§ 20. Les « faits-publics » comme « jeux de langage ».             
§ 21. Commencer au commencement.             
§ 22. Être ou logos ? l’idée d’un usage ordinaire du langage.       

Chapitre III : le non-sens quotidien de « la métaphysique ».
§ 23. La confusion « métaphysique » du real et du conceptuel.             
§ 24. Le concept de « possibilité » et la répartition du sens et du non-sens quotidien.           
§ 25. Possibilité, individuation et communauté sur le plan de la factualité-publique.         
§ 26. Factualité-publique et vérité.       

Troisième partie : ontologie, quotidienneté, et différance aléthique.

Chapitre I : de la question de l’être au problème de la vérité.
§ 27. Non-ontologie-fondamentale » et question de l’être.             
§ 28. La question de l’être et sa pré-position : du sens à la vérité de l’être.             
§ 29. Vérité et non-vérité dans l’ontologie-fondamentale.
§ 30. Non-vérité et dialectique transcendantale.           

Chapitre II : non-vérité et différance.
§ 31. Le problème de la quotidienneté dans « l’allégorie de la caverne ».
§ 32. Préparation à l’interprétation du retour : lecture de Vom Wesen der Wahrheit. 
§ 33. Le retour dans la caverne et la duplicité de l’ « être-pour-la-mort ».       
§ 34. Signification de l’allégorie dans sa totalité et « retournement » de l’ontologie-fondamentale.           

Chapitre III : répétition de la question de l’être à la lumière de la différance aléthique.
§ 35. L’instant du clignotement et la réforme de la seinsfrage.     
§ 36. Le problème de l’historialité de la quotidienneté.
§ 37. Clignotement et histoire de l’être.

Conclusion