marquisette — 29-04-2011 14:32

je suis entrée en psychanalyse car je n'arrivais pas à entrer en relation avec des hommes suite au schéma parental où la femme était systématiquement humiliée.
Or, lorsque j'entends les discours de ma psy, ou que je lis des articles concernant la différence homme-femme si importante selon la théorie freudienne, je m'aperçois que la femme a rarement le beau rôle.

Ainsi, les hommes qui ne communiquent pas alors que les femmes, elles veulent communiquer et ont besoin de sentiments (condamnées à être frustrées affectivement donc), les hommes qui couchent plus facilement et mécaniquement et les femmes elles qui ont besoin d'une atmosphère sentimentale (donc condamnées à ne rencontrer que des hommes qui profiteront de leur besoins affectifs pour leur raconter ce qu'elles veulent entendre et les larguer la chose faite).
j'ai raconté à ma psy de nombreuses histoires malheureuses qui étaient arrivées à des femmes que je connais (les larguées par un mari infidèle, ou encore des filles manipulées par des mecs ne voulant que coucher) et tout ce que ma psy me répondait c'était "ben c'est

1) pas grave (ben tiens, donc subissons sans rien dire)
2) c'est normal les hommes sont comme ça, ils ont des besoins sexuels différents des femmes, etc. (re-ben tiens, on n'a qu'à se taire et subir tant qu'on y est)

récemment ma psy s'est rendue compte que ce discours psy sur les différences hommes-femmes, le "c'est comme ça, c'est normale" faisait écho en moi suite à mon histoire et m'a bien dit que vu ma position claire de refus de vivre comme ma mère moi je ne resterais pas comme ça et je ne resterais pas dans ces situations car les femmes que je décrivais étaient dans le fantasme.


Mais quand même, n'y a-t-il que mon histoire qui soit en jeu? Quand on entend le discours analytique c'est "la femme se donne, elle est vulnérable", "la femme n'a pas de pénis, donc elle compense", "dans la pénétration on subit", etc. je passe sur les phrases de Lacan où la femme "n'existe pas", n'a pas de signifiant sexuel, etc...d'où une vulnérabilité terrible. ma psy m'a dit qu'en effet dans le fantasme la femme pouvait justement se laisser aller à subir.


Alors, misogyne la psychanalyse?

Thérapeute — 30-04-2011 10:27

bonjour,

a écrit:

donc condamnées à ne rencontrer que des hommes qui profiteront de leur besoins affectifs

? Il me semble qu'il existe des hommes qui eux aussi ont besoin de l'affect..

a écrit:

la femme se donne, elle est vulnérable

d'ou suremment le fameux adage: l'homme propose, la femme dispose?  (humour thérapeutique..)
que faire alors avec ce nombre croissant d'hommes qui consultent et qui expliquent ne plus savoir se positionner face aux femmes?
la société actuelle est entrain de faire bouger les principes que vous citez plus haut.

marquisette — 01-05-2011 10:03

il faut que je continue à creuser cette difficulté que j'ai à accepter le risque de souffrir dans une relation avec un homme, la peur que j'ai quand je vois des femmes accepter de souffrir en trouvant que c'est normal, que ça fait partie de la vie (j'ai l'impression de voir la résignation de ma mère)

Thérapeute — 01-05-2011 12:01

pour vous la relation à l'homme ne peut passer que par la souffrance?
cela a été(d'après vos écrits) le choix de votre mère ,rien ne vous oblige à vivre la même chose!
il me semble que vous avez un bon travail à faire sur le père..

marquisette — 01-05-2011 13:46

en fait mon père

- passait son temps à lancer de petites piques humiliantes à ma mère, qui bizarrement montraient son affection, et ma mère râlait, grognait mais finalement ne s'est jamais révoltée au point d'y mettre fin
- m'a tenu sur les relations homme-femme des propos effrayants: une relation sexuelle "c'est de la tuyauterie, au fond", "les hommes sont des chasseurs, les femmes des proies", ou alors disait que certains hommes obligeaient leur femme à une relation sexuelle et ne leur laissaient pas le choix " mais moi avec ta mère je ne fais pas comme ça", ou encore si je disais que je ne voulais pas qu'un homme me traite comme il traitait ma mère " de toute façon tu ne feras pas d'un mec ce que tu veux". Bref, une idée de la relation homme -femme ou la femme est vouée à la souffrance, et que je n'aurais pas le choix.

- me rabaissait concernant mon physique "mange pas trop chérie, tu vas être énorme/ plus large que haute", rappelait constamment devant moi qu'il aimait les "femmes sportives" (= grande, mince = ma mère) alors que je suis petite et pulpeuse.

- m'encourageait à ne pas sortir avec des garçons et à privilégier mes études "si tu sors avec un garçon tu ne feras pas d'études, tu finiras servante et tu videras les pots de chambre"

Bref, selon ma psy il a tout fait pour me garder pour lui, parce qu'il ne voulait pas que je subisse le même sort que ma mère. il a voulu me préserver de ce destin de souffrance.
Enfin voila où j'en suis concernant mon père.

Thérapeute — 22-06-2011 12:09

a écrit:

il a tout fait pour me garder pour lui

là tout à fait d'accord..

a écrit:

parce qu'il ne voulait pas que je subisse le même sort que ma mère.

?? le sort de votre mère, oui ,donc qui lui a fait vivre ou subir ce sort? quelque chose m'échappe.. si ce n'est lui le mari, l'homme du couple! il ne veut pas que vous puissiez vivre ce que votre mère "subi" avec lui?