Heureuse — 09-03-2011 16:41

Bonjour,
Je viens d'arriver par hasard sur ce forum et je cherche une réponse concernant le vertige.
Jusque il y a quelques années (je pense à peu près 3 ou 4 ans), je n'avais jamais ressenti de vertige. Je n'avais pas peur de faire de la varape, de monter sur un échaufadage ou tout simplement de me mettre à la fenêtre du 4ème étage de mon bâtiment.
Et puis un jour, je suis partie en randonnée (2 jours) en moyenne montagne et  le vertige m'est tombé dessus comme la misère sur le pauvre monde (pardonnez l'expression).
Ca a été un vrai cauchemar et aujourdhui, je ne suis même plus capable de regarder une scène à la télé si elle se déroule en hauteur avec vue vers le bas.
J'aimerais savoir si on développer un vertige suite à un trauma (sauf que je ne me rappelle pas en avoir subi un un peu avant) ou si c'est une angoisse qui se créé insidieusement et vous englouti d'un coup ?
Quelle est la symbolique du vertige (la peur du vide intérieur, peur de mourir ?)
L'hypnose peut-elle aider à guérir ?
Merci de vos réponses.

georgesN — 10-03-2011 09:37

L'aspect physiologique du vertige -on sent que tout tourne- peut avoir plein de causes physiques -y-compris des infections ORL ayant atteint votre oreille interne. Une visite chez un ORL ne serait pas du luxe.
Quant à la peur, l'angoisse qui saisit lorsque par exemple on grimpe sur une échelle de pompier OU que l'on a un proche qui s'approche du vide, la symbolique dont vous parlez ne peut être que personnelle! Et seul un travail analytique vous permettrait de creuser.
La vision de la psychanalyse selon Hitchcock et James Stewart est bien bonne ...pour les Américains !

Heureuse — 10-03-2011 10:04

Merci de votre réponse
Je suis déjà passée par la case ORL.
J'ai l'impression que ce vertige a débuté lorsque mes problèmes se sont terminés. Est-ce possible ?

georgesN — 10-03-2011 10:37

"ce vertige a débuté lorsque mes problèmes se sont terminés"
je ne comprends pas le sens? quels problèmes ?

Heureuse — 10-03-2011 13:05

Suite à une longue longue auto-analyse (j'emploie un terme technique, je pourrais plutôt dire remise en question totale), j'ai fini par évacuer (la plus grosse partie) de ma souffrance : auto destruction, complexes, culpabilitée, vices ...
Puis un jour je me suis rendue compte que tout cela était bel et bien terminé. Qu'il ne restait plus que moi et le bonheur d'être à savourer.
Et puis est venu le vertige...
Cela signifie-t-il que je me complaisais dans mes problèmes et qu'il m'a fallu trouver une autre souffrance afin de pallier à ce nouveau vide ?
Ou bien que tout n'est pas terminé et qu'il reste encore quelques bricoles à démêler...
PS / au fait j'ai 47 ans.

georgesN — 10-03-2011 13:06

"quelques bricoles" :-)
il y a aussi des gens, des militaires qui vivent avec un éclat de mortier ou une balle dans leur corps... Ils vivent

Heureuse — 10-03-2011 13:14

C'est bien pour cela que je parle de bricoles.
Avant j'étais une morte vivante..
Aujourd'hui je suis vivante et j'aime la vie !
Je peux donc encore me promener avec un éclat d'obus dans le corps, c'est un moindre mal.
Mais si je peux encore démêler des noeuds, je serais ravie de le faire et de me libérer un peu plus. :D

georgesN — 10-03-2011 13:20

bon, alors commençons tout de suite, droit au but: vous aviez donc des VICES !!!???

Heureuse — 10-03-2011 13:27

Bah ! comme tout le monde ! Drogue, alcool :) - Désolé pour l'humour...
Une très forte tendance à l'auto destruction mentale, et peut-être aussi un brin de masochisme.

georgesN — 10-03-2011 13:31

hypothèse: votre vertige est venu de ce que vous aviez fait le VIDE autour de vous; Plus d'objets de substitution (drogue, etc.) ce serait une forme d'agoraphobie

Heureuse — 10-03-2011 13:41

20 ans après ?
Début auto analyse : vers 14 ans.
Fin auto analyse : 43 ans mais toujours en recherche
Début prise de drogues : 14 ans
Fin prise de drogues : 26 ans et de loin en loin jusqu'à 30 ans
Début vertige : 43 ou 44 ans
Je vais dire tout ça à peu près car j'ai une très mauvaise mémoire des dates. Mais à un ou deux ans près.
Mais il est vrai que j'ai du mal avec la foule.
Le vide peut être une forme d'appel vers la mort intérieure ? A laquelle mon mental se refuse et lui oppose une peur du vide physique ?

georgesN — 10-03-2011 13:47

je reste sur ma première proposition. J'y ajoute une autre: lorsqu'un bébé éprouve dans tout son moi l'absence de la mère, il éprouve une crainte de l’effondrement (cf. Winnicott). Si la mère manque un temps t il réussit à ne pas se désintégrer. Si elle n'est pas revenue (par exemple parce qu'elle se déprime gravement) dans un temps t + x , le bébé éprouve un sentiment d’effondrement, de chute sans fin, de vide intérieur.
Ce bébé, devenu adulte, va compulsivement chercher à boucher ce trou, à combler ce manque archaïque avec toute sorte d'objet de substitution.
Ce que vous appelez cette mort intérieure.

Heureuse — 10-03-2011 13:52

Désolée...
Je déteste ma mère...

georgesN — 10-03-2011 13:52

pourquoi désolée: au contraire, vous venez de confirmer ma proposition !

georgesN — 10-03-2011 13:53

Votre réponse prouvant au passage qu'il serait temps de faire une -vraie- analyse !

Heureuse — 10-03-2011 14:16

Ma mère aurait eu une chance de me manquer si elle était partie.
Mon père lui est parti...Ca marche aussi dans ce cas de figure ?
Et pourquoi ce vertige se déclancherait-il autant d'années après ? La vieillesse serait-elle un élément perturbateur ?

georgesN — 10-03-2011 14:28

pas la vieillesse précisément, plutôt la sortie de la vie "féconde" de la femme.
C'est une des castrations majeure et la psychanalyse assimile la castration à la mort.

Heureuse — 10-03-2011 14:49

la vieillesse = sortie vie féconde = la fin de la séduction = castration = mort ?
Dans ce cas, effectivement je suis en plein dedans.

georgesN — 10-03-2011 15:03

"la fin de la séduction"
vous vous trompez lourdement !!! Et heureusement que ce n'est pas la fin du désir et que c'est juste: "fini la pilule" !
Mais symboliquement c'est un passage terrible !

Heureuse — 10-03-2011 15:26

Que faites vous des bouleversements hormonaux qui vont se répercuter directement sur la libido ? Et tous les effets secondaires de la ménopause qui vont inffluencer sur nos attirances répulsion de nous même et des autres...

georgesN — 10-03-2011 15:35

Effets secondaires relativement passagers même si parfois pénibles et bouleversements pas si énormes! Un exemple? -pardonnez-moi mais on est dans le médical-: la sécheresse vaginale: rare si il y a de l'amour,  et si facilement compensable!
Il me semble qu'il y a peut-être un petit coup d’arrêt passé 65 ans -et encore: pas inéluctable !-. Et les hommes sont bien peu avantagés !

Heureuse — 10-03-2011 15:45

Vous oubliez certainement le fait de ne plus plaire...Un jour vous êtes une demoiselle à qui on sourie, que l'on drague, le lendemain, vous ne soulevez que l'indifférence, au mieux le respect...
N'est-ce pas une mort ?

georgesN — 10-03-2011 15:52

ah! si vous comptez être courtisée par des jouvenceaux, vous allez au-devant de cruelles désillusions ! Voilà venu le charme des calvities, des petits bedons et des ronflements...

Heureuse — 10-03-2011 16:03

Ma foi, un vice de plus à ajouter à ma panoplie : j'aime plaire.
Ceci dit, merci de me remonter le moral :)
Le vertige, la vieillesse, le renoncement obligé...Une liste de regrets qui commence à s'allonger :)

Heureuse — 11-03-2011 09:17

Je me doute bien que cela a un rapport avec cette conversation mais cette nuit j'ai fait un super rêve érotique....Ca faisait longtemps. :)

georgesN — 11-03-2011 22:30

et vous aviez 17 ans dans votre rêve ?  ;-)

Heureuse — 11-03-2011 23:27

Vous vous imaginez bien que non :)
C'est tout de même incroyable qu'une conversation puisse donner un résultat si surprenant !
Ceci dit, j'ai toujours le vertige :D

georgesN — 12-03-2011 08:42

pas tout le même jour quand même,  !!
Bon week-end chargé de rêves, de rêveries et ... de réel!
Sérieusement: le but de tout travail analytique est d'arriver à être au clair avec son désir !

Heureuse — 12-03-2011 22:18

a écrit:

être au clair avec son désir !

...pour ne plus en avoir...

georgesN — 13-03-2011 09:47

c'est un souhait ou une crainte ?
Ou bien "les raisins sont trop verts" ?

Heureuse — 13-03-2011 16:25

Les désirs sont une souffrance qui repoussent à chaque saison
Je voudrais accepter ce qui est sans exception.
Ne plus avoir de désirs pour enfin vivre le présent tel qu'il est et non tel que je voudrais qu'il soit.
Les désirs sont une fuite. Je ne veux plus fuir.
Mais pour accepter, je dois peut-être passer une nouvelle fois par la case "remise en question, qui suis-je, d'où viens-je, dans quel étagère...

georgesN — 13-03-2011 18:45

"Les désirs sont une fuite. Je ne veux plus fuir. "On a l'impression que vous avez une conception réductrice du "désir": la psychanalyse a une vision extensive du désir, surtout pas réduit au désir sexuel. Autre terme: la libido a un sens identique, très large, de mouvements de vie exactement opposé au sens de "destrudo" ou pulsion de mort.
Le désir génésique en fait simplement partie et peut être sublimé.

Heureuse — 13-03-2011 19:39

Je parle des désirs dans tous les sens du terme...Qu'ils soient simplement de changer de travail, d'avoir un animal de compagnie ou d'être mieux dans sa peau ou encore le désir d'absolu...Je ne réduis certainement pas au niveau sexuel qui n'est qu'une partie de la Vie.

georgesN — 13-03-2011 19:49

bon, et bien, n'est-ce-pas là la manifestation de l'élan vital ?
Et d'ailleurs le Désir a même une extension encore plus large que d'avoir des canaris sur son balcon - :-)  - "que veux-je faire de ma vie? Qui suis-je, profondément !

Heureuse — 13-03-2011 20:10

Qui suis-je.
Cette question n'a pas de réponse.
A la place il y a un grand vide. Peut-être est-ce là la réponse au vertige ?

georgesN — 13-03-2011 22:51

Si ce n'est pas la bonne réponse, ça y ressemble !...

Heureuse — 14-03-2011 09:26

Oui.
Je me souviens maintenant m'être repenchée sur cette question il y a quelques années (4 ans à peu près) et m'être retrouvée devant ce vide sans la moindre réponse. C'était avant de partir à la montagne, avant de ressentir les effets du vertige...Oui, c'est donc la bonne réponse, je le sens.
J'imagine donc qu'il ne me reste plus qu'à replonger dans le gouffre...
Merci à vous, ce fut très instructif :)

georgesN — 14-03-2011 10:52

Quand on a le vertige au bord d'un précipice, le réflexe de survie est d’agripper une main proche et ferme.
Voyez-vous ce que j'entends par là ?

Heureuse — 14-03-2011 11:48

Bien sûr.
Encore merci à vous !
Et à bientôt certainement sur ce forum !

Heureuse — 13-04-2014 11:33

Bonjour,
Nous sommes en avril 2014.
Lorsque j'ai quitté mon mari il y a presque deux ans. le vertige a disparu aussitôt ! Je suis même retournée à la montagne sans aucun problème ! J'étais libérée !
Mais il y a quelques semaines, je l'ai ressenti à nouveau. J'ai donc décidé de tenter l'hypnothérapie histoire de voir ce qu'il en ressort.