fly — 09-03-2011 10:04

Bonjour

J'aurai 45 ans cette année, et même si je trouve que je m'en suis pas trop mal sortie dans ma vie. Je me rends compte au quotidien que mon passé conditionne encore mon présent et obscurcie mon futur.

Entre au moins 7 ans et 10 ans mon voisin a pratiqué sur moi des attouchements sexuels, caresses et masturbation avec un doigt . Il avait 50 ans, marié et père de deux enfants.
Je ne sais pas quand cela a commencé exactement et comment . Ce qui est sur, c'est que moi je suis tombée "amoureuse" de lui. J'avais plaisir à travailler avec lui, il était agriculteur, j'aimais son odeur de savon, son bureau et tout son charisme.
Mais je n'analysais pas cela comme cela à l'époque, je le vivais c'est tout. C'était un mélange de peur, d'angoisse, de plaisir, de folie.

Toutefois lorsqu'il venait chez moi (rarement), il me repoussait comme un objet encombrant. et j'en souffrais terriblement. Les attouchements étaient fréquents et lorsqu'une autre petite fille l'attirait je m'exposais publiquement lui offrant mon corps comme pour montrer que j'étais son territoire.

Un jour cela s'est arrêté (vers 11 ans), je ne sais plus si c'est moi qui n'y suis plus allée ou si c'est lui qui m'a repoussé. Il est revenu à la charge pour mes 16 ans alors que je sortais de l'hôpital en profitant que personne n'était là pour tenter d'abuser de moi. Mais je l'ai repoussé très fortement et il est reparti chez lui.

Par la suite, même lorsque j'étais en couple, il touchait avec insistance ma cuisse devant plusieurs personnes. Je me laissais faire en trouvant ça normal.

Cela a eu pour conséquence dans ma vie des importants soucis de santé d'ordre hormonaux, un évitement des situations trop intimes, besoin de beaucoup d'espace, et même une impossibilité de travailler. Je suis reconnue en incapacité.

Mes compétences intellectuelles sont normales. Mais dès que je travaillais je ressentais tout à coup une grosse panique et une inconstance dans l'effort sur le long terme. Il n'y avait pas plus sérieuse que moi et puis patatras au bout d'un an, voire plus; il fallait que je quitte cet emploi au plus vite, je m'asphyxiais, je ne me sentais plus capable, je me sentais devenir incompétente au grand désarroi de mes employeurs, qui m'appréciaient. J'avais l'impression de m'étouffer, il me fallait revivre.

Résultat, j'ai travaillé très peu dans ma vie, toujours  dans l'asphyxie et même actuellement en tant que bénévole très active, je ressens parfois encore ces mêmes angoisses, mais moins quand même et au moins je me sens utile.

Je suis triste quelquefois car j'ai bien tenté une analyse durant deux ans, j'ai compris ce qui m'est arrivé dans le passé, j'ai compris aussi  que mon corps m'appartenait et qu'il me fallait en prendre soin. Mais au niveau du travail salarié, c'est l'évitement complet et pourtant je ne suis vraiment pas fainéante.  J'aimerai avoir vos témoignages si vous pensez pouvoir m'aider.

PS : je ne souhaite pas prendre de médicaments, ce que j'ai toujours refusé, car je pense que la solution est à trouver, qu'elle existe et que les médicaments modifieraient la donne.

Merci de votre aide.

Thérapeute — 09-03-2011 12:06

bonjour,

a écrit:

J'avais plaisir à travailler avec lui,

? à 7 ans? que vous faisait 'il faire?

a écrit:

Mais au niveau du travail salarié, c'est l'évitement complet

un rapport avec le "travail" pour ce monsieur? avez vous exploré cette piste pendant votre analyse?

fly — 09-03-2011 19:54

Tous les travaux de la ferme habituels  : attraper les brebis pour les marquer, tenir des outils, ramasser des légumes, ranger dru foin...

Non je n'ai pas vu la relation entre mon voisin et le travail lors de mon analyse.