Hes — 08-03-2011 09:48

Bonjour, merci à vous de me lire.

Un morceau de ma vie tourne et retourne dans ma tête, besoin de le verbaliser, besoin de savoir dans quelle catégorie le classer.

J'avais 18-19ans, j'allais à  la fac en bus, tous les jours, le même bus, le même chauffeur, c'était une ligne qui ne faisait que 2 navettes/jours, au maximum, nous nous retrouvions à 20 personnes à la prendre, toujours les mêmes têtes. Au bout de quelques temps, j'ai fini par sympathiser avec le chauffeur, la quarantaine, divorcé, 2 enfants. Quelque part, je cherchais son amitié, j'appréciais le fait de discuter avec lui, plaisanteries un peu limites par moment, discussions plus sérieuses à d'autres. 45 minutes de trajet, j'en profitais souvent soit pour finir ma nuit, soit pour assouvir ma passion de la lecture. Proposition lancée sous forme de plaisanterie de sa part, restée lettre morte de la mienne. 1 fois. 2 fois. Je n'ai jamais dit non. Il m'a proposé de rester avec lui jusqu'au terminus. J'ai répondu "pourquoi pas". Mais je pensais à prendre un café. A continuer nos discussions sans qu'il soit occupé par la conduite. Un jour, je me suis réveillée eu terminus (alors qu'il me réveillait à mon arrêt habituel le reste du temps). Il a tenté un contact + rapproché. S'est arrêté en me voyant les larmes aux yeux. Quelques temps se sont écoulés. Re-au terminus. Où je l'ai laissé me pénétrer. Histoire d'être débarrassée de cette situation. Parce que je me sentais coupable de l'avoir excité, et que je n'ai pas su comment faire marche arrière. Sans aucune envie. Les larmes aux yeux, l'esprit loin de ce qui se passait. Mais sans jamais dire non. Ce non que mon cerveau hurlait. Que mes lèvres n'ont jamais prononcé.
Je n'ai plus jamais dormi dans le bus. Le plus possible, je prenais une autre ligne, qui mettait 2h de plus, et me faisait faire 45 minutes de marche pour atteindre l'arrêt.

Je ne sais que penser. Je fus une jeune fille plutôt mignonne et court vêtue (bon, rien d'exagéré non plus hein !) qui a implicitement chercher à user de ses charmes sur un homme plus âgée ? Aurait-il pu savoir que je ne voulais pas ? Que je recherchais juste de l'amitié ? Ou a-t-il juste réagi en homme se sentant attirant ? J'ai 30ans passés aujourd'hui, cette histoire me trotte dans la tête, ces questions sans réponse.

Merci.

Christelle Moreau — 19-08-2013 16:40

Bonjour,

Vous aviez l'âge de découvrir vos limites et les limites de l'autre.

Aurait-il pu savoir que je ne voulais pas ?

Il le savait, et  savait aussi qu'il n'avait pas le droit, qu'il n'avait aucun droit, car personne n'a de droit sur le corps d'autrui. Encore moins celui de ses propres désirs.

Que je recherchais juste de l'amitié ?

Vous ne cherchiez probablement pas uniquement de l'amitié, mais recherchiez probablement la porte vers le devenir d'être à votre tour une femme. Cette rencontre vous a heurté à la toute puissance, la pression et ne vous a pas du tout satisfaite, car elle ne répondait pas à votre désir qui était de séduire intellectuellement en tant que personne et non pas en tant que corps.

Vous n'avez pas su, pas osé dire non et ce n'est pas de votre faute. Il n'avait pas le droit d'abuser de votre hésitation, de votre naïveté, de votre manque de limite, bref, de votre jeune âge.