Gustavie — 21-02-2011 12:45 |
Bonjour,
Je suis une jeune femme de 24 ans, en couple depuis 4 ans. Ce qui m'incite à vous écrire: ma sexualité, part de moi totalement négligée . Je sens bien qu'il y a un problème. Je vais essayer d'être la plus proche possible de mes ressentis.
Au quotidien, je n'y pense pas, ou je refoule, comme vous dites. Je décode comme tout le monde les allusions sexuelles dont le monde est gorgé, j'entends mes amies et amis dire qu'il s'agit de la chose la plus importante dans un couple, et j'acquiesce avec un petit sourire entendu, mais... je ne comprends pas.
Dans les films ou les livres, les scènes érotico-pornographiques me laissent de marbre, voire, si je veux être honnête, me dégoûtent un peu. Je ne vois que des femmes se faire trouer par des imbéciles qui pensent que ce rabotage au piston peut être source de plaisir. Pire, je vois des trouées heureuses de l'être. Je vois de la mécanique. Cela remonte à loin je crois. Vers mes 5 ans, j'avais surpris les amours buissonnières de ma minette avec un gros chat du quartier; elle miaulait de douleur, et au mépris des coups de griffe, j'avais vaillamment décollé le matou-perceur du train de la pauvre bête. La terre ne se repeuplerait guère avec moi...
A quinze, mon petit copain adoré m'assure qu'il va me faire découvrir les joies de la chose, que ce sera merveilleux. Ca l'a été...pour lui. Je n'aimais pas être pénétrée, je n'aimais pas être écrasée, étouffée lorsque fatigué de ces gesticulations éreintantes, il se reposait de tout son poids sur moi. Je trouvais ma position humiliante, le rapport déséquilibré. Les autres ensuite n'ont été ni meilleurs ni pire. Parfois, je stoppais en plein ébat, en colère.
Premier orgasme avec mon actuel, super amant. Sauf que j'ai des séquelles de ma vie de frigide passée: je ne peux me lâcher avec lui, qui contrairement aux autres ne pense qu'à mon plaisir, que si je suis: alcoolisée - deux verres suffisent - ou endormie - souvent je lui saute dessus la nuit dans un état somnambulique, et si par malheur je me réveille, je fonds alors en larmes.
J'aimerais lui présenter une autre compagne de plaisir que cette automate avinée ou ce zombie, j'aimerais faire l'amour à l'état lucide mais impossible, pour le moment.
A moins que l'automate ce soit moi dans ma vie diurne...
J'avoue que l'idée d'en parler face à quelqu'un m'intimide encore pour l'instant. Mais vous, spécialistes sur ce forum, qu'en pensez-vous? Hors d'une visite psy, point de salut? Puis-je bénéficier de vos lumières en attendant?
Bien à vous, Gustavie.
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Thérapeute — 21-02-2011 16:56 |
bonjour, et si vous alliez voir une sexologue, cela pourrait être moins dérangeant..
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Thérapeute — 24-02-2011 08:20 |
il y a dans vos propos une certaine violence face à la sexualité, qui remonterait à vos 5 ans?! c'est un peu étonnant ,qu'est ce qui vous a marqué avant? une analyse me semble nécessaire pour remonter à l'origine de ceci..
a écrit:l'idée d'en parler face à quelqu'un m'intimide
trouvez une psychanalyste ayant un divan, cela vous évitera le face à face..
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Gustavie — 24-02-2011 12:43 |
Merci M. Dulac pour vos réponses.
Je ne situe pas l'origine de cette "violence" vis à vis du sexe à mes cinq ans, cette histoire du chat est cependant la plus ancienne dont je me souvienne et qui illustre cette aversion. Je n'en connais pas l'origine. Peut-être même n'y-t-il pas de raison précise... J'ai juste toujours pressenti que le chose mystérieuse dont les humains autour de moi se préoccupaient tant ne me serait que pénible. C'est vrai que je pense toujours la sexualité en terme de violence dominatrice, d'invasion, voire d'humiliation - pour les femmes surtout- , et que j'ai du mal à considérer les choses autrement.
Quelques expériences désagréables n'auront fait que confirmer cela par la suite.
Sexologue, psychanalyste: je suppose que lorsque j'en aurai les moyens, je pousserai la porte de ces spécialistes, oui. Pour l'instant, dans la mesure où cela ne handicape en rien ma vie, que je réussis fort bien, - juste une gêne vis à vis de mon compagnon-, je vais encore m'en passer.
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Thérapeute — 24-02-2011 14:05 |
a écrit:Peut-être même n'y-t-il pas de raison précise...
pour que cela soit aussi "fort" pour ne pas dire violent.. il y a surement quelque chose qui traine quelque part.. une idée au hasard: enfant avez vous entendu parler (ou juger la )de sexualité , dans le cadre familial ou éducationnel? cela pourrait aussi être issu d'une éducation religieuse ou autre..
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Gustavie — 24-02-2011 19:22 |
J'ai souvent cherché à comprendre. Mais outre le fait que je n'ai pu trouver - et heureusement! - dans mon passé quoi que ce soit de potentiellement traumatisant, je ne pense pas que le milieu dans lequel j'ai grandi puisse être source de cette vision des choses. Mes parents étaient des gens simplement discrets sur la chose, ce qui impliquait qu'on n'en parlait pas, ni en bien, ni en mal. Pas de discours moral ou religieux particulier. Mes frères et soeurs, autant que je puisse en juger, sont d'assez beaux jouisseurs. Et donc, ce "quelque chose qui traîne" dont vous parlez - et vous ne vous imaginez pas comme cette expression est pleine de sens pour moi- me paraît mystérieux, et moi assez isolée dans mes ressentis. J'aimerais pouvoir tout relier à une éducation rigide ou des parents puritains!
Je parlais dans mon premier texte de ces appréhensions que je parviens à chasser lorsque je bois de l'alcool ou que je dors, soit lorsque je baisse la garde. Dans ces états seconds, je ne suis pourtant pas toujours détendue non plus, loin s'en faut. Mon unique rencontre avec Marie-Jeanne s'est par exemple soldée par une crise mémorable, avec intervention médicale. J'étais, paraît-il, prostrée dans un coin de la salle, à hurler qu'on ne m'approche pas. Moi, pas de souvenir de ça le lendemain, si ce n'est les bleus que je m'étais fait à force de me serrer le corps. Beaucoup pour une malheureuse moitié de joint! Ce jour là, j'ai senti qu'il y avait "quelque chose". Seulement voilà, quoi?
Je suis tentée d'effacer ce que je viens d'écrire car je me trouve trop bavarde, et j'ai conscience que ce forum n'est pas un cabinet de consultation. Mais comme cela fait du bien, je laisse tel quel. Pensez-vous qu'une angoisse si puissante, fixée sur la sexualité, résulte forcément d'un évènement particulier?
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Thérapeute — 25-02-2011 09:44 |
a écrit:dans la mesure où cela ne handicape en rien ma vie,
hum.. et petits à petit les mots (maux) viennent..
a écrit:Beaucoup pour une
... oui je trouve aussi!
a écrit:Pensez-vous qu'une angoisse si puissante, fixée sur la sexualité, résulte forcément d'un évènement particulier?
et aussi à la violence.. sexualité et violence, dans vos propos du début et dans cette "crise" d'après fumette..
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Gustavie — 25-02-2011 22:30 |
Encore une fois, je vous remercie de vous arrêter un peu sur mes messages.
La violence...voulez-vous dire, celle qui baigne mes propos sur la sexualité, ou celle que je vois - à tort parfois- partout autour de moi?
C'est sans doute LE point. Pour ce qui est de la violence, là je peux dire que mon environnement familial a joué un rôle. Mon père est médecin dans l'armée, ma mère fille d'un général, - un général qui passait pour "bohême" car il lisait des livres en masse, mais bon, un général quand même, et qui nous racontait ses souvenirs de 3 guerres, sans "filtre parental", dirait-on aujourd'hui...
Donc éducation pas puritaine, vraiment pas, mais disons, pas ordinaire, exigeante: beaucoup de sport pour être "dur", réussite scolaire obligatoire, voyages dits "éducatifs" mais pas drôles...dont un en Inde avec passage dans des bidonvilles et vision d'un enfant mort... Bref, caractère forgé, ça oui, mais du coup, le plaisir, l'abandon de soi, je connais pas vraiment.
On y est,non? Il est temps je crois que j'aille raconter tout cela à qui de métier, je pense! Je vais économiser un peu pour cela.
Bien cordialement, Gustavie.
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Thérapeute — 26-02-2011 08:50 |
a écrit:La violence...voulez-vous dire, celle qui baigne mes propos sur la sexualité, ou celle que je vois - à tort parfois- partout autour de moi?
en ayant l'idée de remplacer votre: ou celle par et celle..
ou en tout cas pa ben loin...
a écrit:Il est temps je crois que j'aille raconter tout cela à qui de métier
YES! ;)
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