Bonjour,
Je me tourne vers vous car je suis quelque peu désemparée... Mon fils de presque 7 ans est aujourd'hui scolarisé en CP. L'année de sa grande section de maternelle nous lui avons fait passer un test de QI car, selon les maîtresses successives, il présentait des caractéristiques pouvant faire penser à une précocité. Les test ne nous ont pas donné raison, car, s'il est intelligent, il n'est pas pour autant précoce. C'est vrai qu'il comprend et réagit très vite, il est impatient et se sent différent. Néanmoins, il est perpétuellement à fleur de peau, il s'emporte et se laisse submerger par les émotions ce qui se traduit de deux façons: soit il pleure soit il est agressif. Le problème de l'agressivité a commencé à se poser de façon assez dérangeante au sein de l'école, car, si à la maison je suis là pour désamorcer les conflits qui peuvent surgir entre les frères (son petit frère a un an de moins), à l'école, cela m'échappe complètement. A la maison se passe de manière suivante: il joue dans son coin, avec ses légo ou rail de train, et son petit frère veut à tout prix s’immiscer. L’aîné refuse, le petit ne se laisse pas faire, insiste et tout ça dégénère. A l'école, je ne sais pas exactement comment ça se passe, mais, en accompagnant à plusieurs reprises sa classe en sortie, j'ai pu me rendre compte que les autres petits ont compris son fonctionnement (ou bien son dysfonctionnement...) et le charrient volontiers. Il s'emporte, ne sais répondre par la parole à des ironies et provocations verbales (ou tout simplement a-t-il l'impression de ne pas pouvoir avoir le dessus de cette manière) et c'est l'empoignade. Oui mais voilà, ce ne sont pas les enfants qui provoquent verbalement qui sont réprimandés, mais bien ceux qui ne savent pas répondre autrement que par la violence. Mon fils s'est déjà distingué en ce sens et je pense qu'il lui sera difficile d'échapper à cette réputation dont se parlent toutes les mamans à la sortie d'école sans avoir le courage de venir en parler avec moi. Je m'excuse auprès de tout le monde, je passe mon temps à voir le corps enseignant (j'ai même organisé en suivi par la psychologue scolaire qui ne voit qu'un enfant à forte personnalité..) et à traquer les parents auprès desquels je peux encore l'excuser. Je découvre de nouveaux agissements chaque jour, comme la colle dans les cheveux de je ne sais quel collègue parce que ce dernier l'embêtait... Cette information je l'ai eu un peu par hasard et j'aurais peut-être ris si c'était lui qui aurait été la victime, oui mais voilà, la maman en question veut une punition exemplaire parce qu'elle trouve que la maîtresse est trop laxiste, surtout avec mon fils... Je passe mon temps à lui parler règles, obligation de les intégrer et les respecter, c'est devenu une obsession chez nous et je suis à court d'arguments face au peu d'impact que ça semble avoir. Ce qui est extraordinaire, c'est que son petit frère qui est en grande section, est un modèle au sein de sa classe, la professeur d'anglais qui enseigne au deux, n'en revient pas d'apprendre qu'ils sont frères! Pour lui, ils n'ont pas assez de mots pour chanter ses louanges, son apport à la classe, son application au-delà de son intelligence et son développement global. Nous sommes les parents des deux, nous les élevons de la même manière, ce qui fait que là, je suis un peu démunie. Que faire pour aider mon aîné? Les discours l’instiguant à ignorer ses camarades ne semble pas prendre. Il fait du foot et du judo, tout le monde m'a dit ce sport utile pour 'apprentissage de la maîtrise de soi. Je sens qu'il n'est heureux, qu'il y une souffrance, mais comment la débusquer? Je n'ai plus de mots, je ne suis pas sur quoi appuyer pour déclencher des choses...pour les faire sortir. Il a beau avoir un vocabulaire extraordinaire (tout le monde le dit), il ne semble pas être en mesure de mettre en mots ce qu'il ressent. Merci pour votre réponse.
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