Je me sens perdue, mal à l'aise. Je n'arrive plus à déceler l'envers de l'endroit, à y voir clair dans ma relation amoureuse. Des milliers de personnes vivent la crise du couple, la crise de l'attirance, à tout âge, dans tous les milieux sociaux et culturels. Il y a beaucoup de forums qui traitent de ce sujet, où l'on peut trouver de l'entraide et quelques pistes de réflexions, pour peut-être améliorer le quotidien, la complicité d'un couple, avancer à taton pour "se retrouver".
Il y a des moments où j'essaie de sauver ce qui peut encore l'être, avec du dialogue, mon arme favorite, surement par facilité. Le dialogue introduit des idées, l'on passe un bon moment qui nous donne l'impression de tout remettre à plat, de partir sur de nouveaux horizons, cela soulage la conscience, nous redonne un peu d'espoir, pour au final s'ancrer à nouveau dans le quotidien si trivial d'un jeune couple à la campagne, avec un bébé de 6 mois.
On ne fait plus l'amour, et je ne crois pas qu'une attirance subsiste. Nous sommes amoureux, comme au premier jour, mais il manque quelque chose. Tous les deux nous révons d'échanges charnels, entre nous, pas avec d'autres, nous sommes souvent fous de désir pour l'autre, mais c'est le coté pratique qu'il nous manque. Comme si l'on n'osait pas, après 7 ans de vie commune, de toute façon, ce n'est plus jamais comme avec un inconnu. Cette étincelle, le souffle que l'on retient lorsqu'on effleure sa main, le souffle, vous savez, c'est un vrai problème, et cela nous manque.
Si l'on part sur la voie de la reconquète de l'autre, l'on peut trouver de tout et n'importe quoi, prendre soin de soi, se faire désirer, impliquer de petites taquineries coquines dans la vie de tous les jours.. J'aime à croire, ou mystifier, que l'attirance et la courroie du couple tient à autre chose qu'a cela. Une sorte de longueur d'onde, quelque chose de beaucoup plus profond, plus limpide, moins effronté, moins mécanique et plus substanciel.
Je vis l'échange charnel constamment dans ma tête, je le rêve, je le met en scène, je rembobine, je le relance, j'écris des textes. Je crois que ce qui est stimulant pour moi passe d'abords par les mots, la pensée, je vis le sexe interieurement. Je ne crois pas que ce soit normal, je ne suis pas capable de mettre en application mes pensées, pour la simple et bonne raison que "mettre en application" viendrait retirer tout le charme qui se doit de découler naturellement des échanges immatériels inconscients entre homme et femme. Le souffle court, ça ne se feint pas.
Je me trompe surement, ce qui m'arrangerai en quelque sorte, peut-être qu'alors le chemin serait moins dur à trouver. Quelqu'un veut-il discuter? Quelqu'un a t-il assez de temps libre pour l'utiliser à perte, en me donnant la main pour trouver, peut-être quelque chose, qui débloquerai ma situation, qui ferait tourner le monde, autrement dans ma tête?
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