Christelle Moreau — 03-11-2010 10:11

« Il y a en effet un chemin qui permet le retour de l’imagination à la réalité, et c’est l’art » Sigmund Freud

le regard qui bat : c’est une fois par mois la projection d’un film suivie d’un débat entre spectateurs, cinéastes, psychanalystes, philosophes, historiens…

Cinéma La Pagode
57, rue de Babylone - Paris 75007

Dimanche 7 novembre 2010 à 10h30

PROJECTION DU FILM
LIBERTÉ

De Tony Gatlif - France 2010

Projection et débat en présence de Tony Gatlif

Débat animé par : J-J Moscovitz, F. Siksou, A-M. Houdebine, C.-N. Pickmann, N. Farès,  D. Friedman, V. Miccheli-Rechtman,M. Landau, F. Moscovitz, B. Didier-Hazan...

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Synopsis : Théodore, vétérinaire et maire d'un village situé en zone occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, a recueilli P'tit Claude, neuf ans, dont les parents ont disparu depuis le début de la guerre. Mademoiselle Lundi, l'institutrice fait la connaissance des Tsiganes qui se sont installés à quelques pas de là. Ils sont venus pour faire les vendanges dans le pays. Humaniste et républicaine convaincue, elle s'arrange, avec l'aide de Théodore, pour que les enfants Tsiganes soient scolarisés.De son côté, P'tit Claude se prend d'amitié pour Taloche, grand gamin bohémien de trente ans qui se promène partout avec son singe sur l'épaule. Mais les contrôles d'identité imposés par le régime de Vichy se multiplient et les Tsiganes, peuple nomade, n'ont plus le droit de circuler librement : Théodore cède alors un de ses terrains aux bohémiens, désormais sédentarisés.Tandis que les enfants Tsiganes suivent les cours de Mademoiselle Lundi, P'tit Claude est de plus en plus fasciné par le mode de vie des Bohémiens - un univers de liberté où les enfants sont rois. Mais la joie et l'insouciance sont de courte durée : la pression de la police de vichy et de la Gestapo s'intensifie et le danger menace à chaque instant. Comme ils l'ont toujours fait depuis des siècles, les Tsiganes devront reprendre la route…

l'entretien avec Tony Gatlif et les extraits du film

avant propos au débat : « …fiction certes mais ô combien poésie, le film de Tony Gatlif est sorti avant les lois mettant en surbrillance l’identitaire « des gens du voyage », il met en scène des images qui nous font témoins de l’histoire de la France sous l’Occupation, inspirées de faits réels de 1943, l’année la plus terrible de l’Europe nazifiée, où chacun est en danger d’entendre un uniforme français lui lancer « papiers !» : juifs, non juifs, Tziganes, résistants et autres…. Le mode de vie tzigane, celle d’un peuple poète, nomade ou non, met chacun aujourd’hui face à l’offense faite il y a quelques mois à la Liberté, à une origine de soi avec sa part non classable, et appelle au combat républicain pour s’opposer à une administration d’Etat qui nous protège de moins en moins, et nous veut chacun flanqué d’un identitaire concret, évaluable, chiffrable. En 1912 déjà mis en carnet anthropométrique l’identitaire des « nomades » signe sous le régime de Vichy des internements et des « crimes de bureau ». Et, de nos jours, les acteurs ici nous le montrent vraiment, apparaît que le droit des Roms, des gens, de nous tous est ici bafoué, et risque de subir à nouveau une fracture sociale qui ne laisse pas un spectateur sans responsabilité citoyenne devant ce qu’il se passe… ». J-J M

Organisation : Barbara Didier-Hazan, Nabile Farès, Maria Landau, Olivier Douville, Françoise Moscovitz, Daniel Friedman, Laura Kofler, Vannina Micheli-Rechtman, Muriel Prieur, Anne-Marie Houdebine, Jean-Jacques Moscovitz, Fred Siksou. Avec  Etoile Cinémas