sopaline — 12-10-2010 10:12

Bonjour,
Le père de mon fils a passé son enfance dans des "centres". Il n'a pas connu son père et sa mère l'a abandonné tout petit. Le milieu dans lequel il a grandi l' a mené vers la délinquance et l' alcool. Lorsque nous nous sommes rencontrés, j'ai cru que la force de notre amour arriverai à l'extirper de ce monde là. Il s'est effectivement stabilisé. Il désirait un enfant, moi aussi. Il semblait évident qu'un bébé ne pouvait que combler son manque de famille... Pourtant quand les choses se sont concrétisées, il a été pris de panique, ses problèmes d'alcool se sont aggravés et il est devenu toxicomane alors que j'étais enceinte. A la naissance de notre fils, il l'a aimé et présenté comme le plus beau cadeau qu'il ai jamais reçu. Mais ces dépendances étaient de plus en plus fortes et son absences auprès de nous de plus en plus longues. Puis, il a vaincu la toxicomanie mais l'alcool la attiré toujours plus loin de nous ... J'ai décidé de me séparer de lui quand notre fils a eu 5 ans. A partir de ce moment, il a totalement sombré, est devenu sdf. Je me suis donc retrouvé totalement seule pour assumer et éduquer notre enfant. Leur relation se limitait à quelques visites anarchiques souvent gâchées par son état alcoolisé et des semaines, voire des mois sans nouvelles de lui. Notre fils à été suivi par une psychologue pour arriver à gérer de terribles angoisses générées par son inquiétude pour son père. Je pense qu'elle a fait du bon travail. J'ai moi même été suivie. J'ai pu comprendre que mon attitude "hyperprotectrice" pour combler l'absence de son père n'était absolument pas adéquate. J'ai réussi a poser des mots sur ma colère contre lui mais sans jamais le dénigrer aux yeux de notre fils. Depuis environ un an, il est en phase de reconstruction. Il viens régulièrement voir son fils, a retrouvé un appartement et pour la première fois notre fils peut aller chez son père. Il a 15 ans et n'a jamais exprimé de ressentiments, ni colère, ni jugement seulement de la tristesse et de la déception.. Leur relation est souvent conflictuelle mais pourtant très intense. Peut-on apprendre à être père si ce "métier" n' est pas inné? Je crains surtout que cela ne dure pas, que mon fils soit une fois de plus déçu et vive un nouvel abandon. Je n'ai jamais douté de l'amour que lui porte son père mais son instabilité dans ce rôle me préoccupe. Et si cela durait vraiment est il possible de compenser 10 ans d'absence? de traumatismes? A 15 ans n'est il pas trop tard?
Voilà toutes les questions que je me pose...
Merci de bien vouloir m'éclairer...