nalou — 13-02-2010 14:12

à l'âge de 8 ans environ, j'ai été victime d'un pédophile, j'ai subi des attouchements sexuels, des baisers avec la langue, il n'y a pas eu pénétration. Est-ce un viol ?

toute ma famille m'a dit : il ne s'est rien passé, oublie ça, tu radotes. Pourquoi les familles réagissent souvent comme ça ?

Les conséquences sont sûrement mes depressions répétitives, mes toc, mes angoisses....

georgesN — 13-02-2010 14:32

non, ce sont des violences sexuelles; vous avez subi cela longtemps ou une seule fois?

nalou — 13-02-2010 16:11

bonjour,
Merci beaucoup pour votre réponse.

c'est arrivé une seule fois avec cet homme, il m'a donné une pièce de monaie à la fin, et j'ai toujours cru que je m'étais prostituée.

Ceci additionné aux jeux (attouchements) sexuels avec mes soeurs, à l'abandon de mes parents qui ont quitté le domicile chacun de son côté (c'était dans un autre pays, ma mère pour se prostituer dans un autre pays, mon père pour se marier avec une fille de 15 ans) mais ils ont continué à nous donner de l'argent pour nous nourrir. Ajoutés à cela les coups et les humuliations que j'ai subis par mes soeurs et par les instituteurs à l'école....

J'ai 49 ans, je suis mère de famille et j'ai beaucoup de problèmes psychologiques. Malgré mon bac + 5 et un CAPES de langue en poche, je n'ai jamais réussi à garder un emploi ou à m'insérer socialement,  d'ailleurs je souffre de phobie sociale.

Faut-il que je parle de tout ceci à mes enfants ?

Merci encore

georgesN — 13-02-2010 16:52

c'est trop délicat de vous donner de tels conseils (par exemple, je n'ai aucune idée de l'âge de vos enfants ni de la façon dont vous avez fait leur éducation, ni s'il y a un père, présent ou pas) j'aurais tendance à vous dire que les enfants ne doivent pas être le déversoir de la souffrance des parents, mais en même temps votre expérience de vie, toute emplie de souffrances peut être riche à transmettre. Vous voyez comme tout ceci et complexe et ne peut se concentrer en quelques mots échangés sur un forum. Je vous sens en fait bien prête à commencer un travail sur vous, pour tenter de mettre un peu de sens dans tout cela.
Le fait que les familles nient les violences sexuelles faites aux enfants est constant   parce que: "Malheur au monde à cause des scandales ; car il est nécessaire qu'il arrive des scandales ; mais malheur à l'homme par qui le scandale arriveMattieu18-7
"Si votre main vous est un sujet de scandale, coupez-la"Marc9-42

nalou — 13-02-2010 17:42

Mes enfants ont 17 et 21 ans. Je ne leur ai quasiment jamais parlé de mon enfance.
J'ai toujours hésité à la leur raconter, je  ne voulais pas les perturber ni me servir d'eux comme déversoir. Mais si je veux leur expliquer pourquoi je suis malade, il faut que je leur raconte.

Merci pour votre réponse

georgesN — 13-02-2010 18:21

je trouverais justifié que vous leur racontiez votre vie - y-compris celles de vos parents même dans les détails- mais êtes-vous sur d'avoir fait un auto-diagnostic pertinent? Ne croyez-vous pas qu'il serait préférable de commencer à parler à un psy? Puis à eux?

nalou — 14-02-2010 13:38

oui j'ai commencé une thérapie grâce à laquelle je prends progressivement conscience de la maltraitance que mes soeurs, mon frère et moi avons subie. Ceci m'a amené à une rupture avec eux car ils persistent, malgré tous leurs pb psychologiques (frère alcoolique, une de mes soeurs s'est déconnectée de la réalité) à garder le silence et à nier tout ce que nous avons subi. En plus, ils attendent que je leur demande pardon d'avoir osé parler et que je retourne dans le cercle du silence.  Il faut donc que j'explique à mon mari et à mes enfants pourquoi on ne voit plus ma famille.

Ceci m'amène à une nouvelle question : pour tourner la page de mon enfance, faut-il pardonner à mes parents maltraitants qui nient la réalité, ne voient pas le rapport entre ma maladie qui est un vrai handicap dans ma vie et leur maltraitance, et donc ils ne demanderont jamais pardon ?

georgesN — 14-02-2010 18:20

je ne comprends pas du tout ce qu'est le pardon; c'est une notion chrétienne idiote parfaitement hypocrite.
Par contre je trouve plus réaliste de se réconcilier, chacun émettant des regrets et faisant donc un pas vers l'autre pour rapprocher deux positions hostiles. Si ce n'est pas possible, de faire ces quelques pas, admettez que même "pardonner" n'aurait aucun sens!

nalou — 14-02-2010 19:38

en fait je viens d'une origine musulmane mais je n'ai pas de religion ni de croyances.
Le pardon pour moi c'est "ne plus en vouloir" aux boureaux. J'ai posé la question parce que j'ai eu différents avis. Un psy m'a dit "il faut pardonner, il faut honorer ses parents", un autre m'a dit "le pardon est impossible". lequel a raison ?
En effet, peut-on demander aux juifs de pardonner à Hitler ?
D'autre part si on cesse d'en vouloir à ses boureaux, peut-être qu'on se sentirait mieux, que la souffrance s'attenue et que la colère disparait.

que faut-il donc faire ?

et merci pour vos réponses
super ce forum

nalou — 14-02-2010 20:08

PS : la réconciliation avec mes parents est une mission impossible.