lululu — 10-11-2009 18:59

Bonjour, je cherche un moyen d'améliorer mes relations avec mes parents. Ce n'est pas (plus) une question cruciale pour moi. J'ai 30 ans, un mari, 3 enfants, je voudrais juste que tout se passe mieux, histoire de ne pas laisser passer le temps bêtement, pour ne se réconcilier que quand on n'aura plus le temps d'en profiter.
J'ai eu une enfance heureuse, choyée, couvée, élevée en compagnie d'une soeur (28ans), dont je suis très proche et qui ne connaît pas les mêmes difficultés avec nos parents. J'ai fait des études difficiles (selon leurs souhaits), mais loin de chez eux (selon mon souhait). Je crois qu'ils me reprochent d'être partie de la maison, et en général de de pas faire les mêmes choix qu'eux ("donc" je ne les approuve pas, et je les méprisent, surtout maintenant que moi, j'ai un statut social plus élevé qu'eux).
Tout cela comporte beaucoup de raccourcis, mais je précise que je sais pertinemment que mon comportement n'est pas celui d'une mauvaise fille, cela me pose tout de même des problèmes que mais parents semblent penser le contraire.
Si quelqu'un à une piste...

georgesN — 11-11-2009 10:49

votre réflexion est pertinente: le temps passe et un jour ils ne seront même plus là pour écouter ce que vous avez à leur dire.
Mais est-ce bien à un psy de vous dire ce que devrait être votre conduite ?
N'est-ce pas plutôt en vous que vous devez trouver la ressource pour aller les voir et leur parler? Beaucoup leur parler; et leur dire que votre ascenseur social ne vous fait pas les mépriser,mais leur dire aussi qu'on ne fait pas des enfants pour qu'ils soient des copies conformes de nos désirs(et au fait: y avez vous pensé, pour les 3 vôtres?!). En ayant a l'esprit que lorsqu'on ne sent plus utile (pour ses enfants ou ses petits-enfants) on n'a plus comme perspective que la mort.

lululu — 12-11-2009 09:41

Merci pour votre réponse rapide.
Les ressources pour aller leur parler me font défaut. J'ai tenté discuter avec eux , sereinement. Cela m'a beaucoup coûté, il faut soutenir une tension extraordinaire, et surtout je n'ai jamais eu par la suite l'impression qu'ils m'avaient comprise.
J'ai envoyé ce message à la suite d'une énième dispute avec ma mère, qui m'a comme d'habitude chamboulée, mais que j'étais entrain de "ranger dans un coin", quand ma soeur m'a dit que je devrais vraiment avoir une "bonne discussion" avec maman. Peut-être que je voulais recevoir la confirmation que vous me donnez : c'est à moi de leur parler, il n'y aura pas de déclic miraculeux, cela ne viendra pas d'eux.
D'autre part, vous faites allusion à ce que je souhaite pour mes propres enfants.
Ma volonté de trouver "le truc qui cloche" entre mes parents et moi est lié bien sûr à la crainte de reproduire des relations de ce type. Cela m'effraie de constater à quel point je me sens mal auprès de mes parents alors que je ne trouve rien de grave à leur reprocher. Peut-on se tromper à ce point quand on élève des enfants? comment avec de l'amour, des soins, de la présence (ils sont instits), de l'ambition, etc. obtient-on une fille qui ne sent jamais bien auprès de soi? cette question intéresse  peut-être encore plus la maman que l'enfant que je suis aujourd'hui.

georgesN — 12-11-2009 11:11

" sont instits"
je crois vraiment qu'un bonne part de vos pb viennent de là!
sérieusement, il y a 3 catégories de parents catastrophiques pour un enfant: commerçant (ils n'ont jamais le temps de les voir grandir), psy (si si! je vous laisse deviner) et instit, parce qu'un instit est celui qui sait et c'est souvent un très mauvais éducateur dans le privé; en plus, socialement, c'est une profession complètement dévalorisée aujourd'hui.
L'écrit étant un mode privilégié chez les instit, pourquoi ne pas utiliser ce canal pour entrer en contact avec eux? On n'écrit plus aujourd'hui, c'est bien dommage!...

lululu — 12-11-2009 15:38

Je vais l'écrire cette lettre, ça me trotte dans la tête depuis un certain temps. J'ai toujours réglé les choses délicates par écrit, mais je craignais l'effet "bombe", ils prennent toujours tout tellement mal!
A propos de leur profession, il y de quoi remplir un roman. Ils ont toujours été très négatifs à propos de leur métier, et de leur vie en général. Ils sont depuis peu directeurs d'école, ce qui a un peu amélioré les choses (plus de responsabilités, de reconnaissance).
Je suis rassurée de ne pas faire partie des catégories de parents à risques!!

georgesN — 13-11-2009 09:34

Effectivement, ce serait contre-productif d'écrire une lettre "règlement de comptes",mettez-y des formes; mais tant mieux si c'est une idée qui vous convient. Et n'hésitez pas à revenir nous dire s'il y a eu une bonne suite!

lululu — 08-11-2010 15:45

Bonjour, je reviens un an plus tard (déjà!) pour vous rapporter la suite de l'histoire. Malgré mon ton décidé, je n'ai jamais réussi à écrire cette lettre, j'ai laissé passer le temps pour que les choses se tassent, puis j'ai fait en sorte de ne pas voir mes parents trop souvent, c'est pas très glorieux.
Cependant, pour cette raison, et pour d'autres, j'ai entamé une psychothérapie, j'ai franchi le pas. Peut-être comprendrai-je pourquoi nos relations sont si décevantes.

georgesN — 08-11-2010 23:10

c'est une décision bien meilleure encore ! bravo!