cadaques — 07-10-2009 08:39

Bonjour,
En arrêt depuis maintenant dix mois pour dépression dans le cadre d'une bipolarité, mon état de santé se stabilise et je me questionne sur mon avenir.
En effet, je suis aujourd'hui dans l'incapacité de savoir ce que je dois faire concernant une reprise de travail dans l'entreprise où je suis en CDI (mi temps thérapeutique d'abord). J'alterne dans mes vues entre les jours où j'envisage de changer de vie et trouver un autre poste ce qui selon mes médecins seraient possibles par une démarche de licenciement pour inaptitude et une demande de dossier cotorep et les jours où je me dis que perdre le bénéfice d'un CDI et d'une situation professionnelle parfois très positive pour moi serait encore une fuite.

Cette situation m'est insupportable, le travail a toujours été pour moi une véritable difficulté, il est à la fois source de grand stress jusqu'à déclenché de véritables crises d'angoisse. Ainsi tout ce qui est lié au travail m'a toujours bloqué que ce soit les examens lors de mes études et particulièrement les oraux ou tout simplement la recherche d'un poste (d'ailleurs par évitement je n'ai jamais été amené à passer le moindre entretien). Cet état n'est pas dû à un manque de connaissances ou de compétences, par manque de confiance en moi certainement je peux être plus que studieuse, faire preuve d'une très grande adaptabilité, avoir une force d'acharnement sans pareil.

Aujourd'hui, je ne peux pas dire que je me réjouisse de cette situation.
En poste depuis 7 ans comme commerciale, je n'avais pas à pâlir de mes résultats, puisque à force d'investissement je remportais les meilleures résultats (fixe + primes), ce qui m'amenais parfois à avoir des missions complémentaires (étude de projet). A un moment où je commençais à m'ennuyer à mon poste et où j'aspirais à obtenir plus de reconnaissance et de valorisation du travail et de l'investissement, je me suis retrouvée propulsée à un autre poste faisant face à un cas de force majeure absence pour maladie d'une de mes collègues.

Me voilà amener à avoir des responsabilités, une équipe à gérer, des délais extrèmement courts et bien sûr des objectifs importants.

Concernant mon statut, rien ne changeait : je ne devenais pas pour autant responsable et donc cadre, mon salaire n'était pas augmenté, je n'avais que l'assurance de percevoir les primes que j'aurais perçues entant que commercial.

Remplaçant une collègue et amie, j'ai pris cette mission très au sérieux me mettant la quasi obligation de ne pas la décevoir.
Evidemment je ne comptais pas mes heures, le travail ne manquait pas. Rapidement je me suis confrontée aux difficultés de ce poste la gestion et le management d'équipe.
Les personnes qui travaillaient avec moi sur ce projet en tant que commercial n'avait pas la foi que nous avions dans l'autre équipe que j'avais quitté. Elles avaient essuyé les difficultés des précédentes commercialisations. L'équipe n'était pas stable et de nouvelles personnes avaient été embauché, l'ambiance était tendue, de plus il fallait parallèlement leur faire acquérir de nouveaux process de travail, tout était réunis pour faire exploser le projet : au lieu de cela c'est moi qui est explosée. Des conflits sont apparues, je m'en suis sentie coupable de cette situation, petit à petit je en sentais plus à la hauteur jusqu'à ce qu'un beau lundi matin, je sois obligée de rebroussée chemin tellement je me sentais mal - arrêt d'un mois, anti-anxiolitique et anti-dépresseur, début de thérapie avec un psychiatre. Mon patron est à l'écoute, je reviens d'abord en mi-temps d'un commun accord puis je repars sur les chapeaux de roues les délais qui nous sont impartis s'écoulent vite. Mais la donne a un peu changé, mon patron a décidé de me faire chaperonné par mon ancien directeur commercial, il a besoin d'être rassuré. Le projet abouti, premier volet succés total, deuxième volet succés mitigé - pas de félicitations et surtout aucun remerciements pour le travail effectué, alors que je n'ai pas compté mes heures supplémentaires non rémunérées ( mis à part une prime dérisoire et l'imposition de ma part de la prise de jours congés non déduits de mon quota). Le projet doit continuer, je demande un point quelle sera ma situation à l'avenir, quel poste, quel salaire etc ...là je comprends que je n'aurais pas la responsabilité commerciale, il,m'est proposé de m'occuper dans une direction bicéphale du marketing et de la communication, avec une augmentation somme toute dérisoire et la promesse de primes sur objectifs réalisées d'une part l'équipe commerciale et d'autre part par mes propres soins car il est primordial de rentabiliser le projet toujours déficitaire. Des tâches relevant de ces nouvelles missions me sont demandées, mais ma situation ne changent pas, fatigue, lassitude, mes fonctions doivent être mises en application en janvier, je reviens de congés, je fais un rétro-planning, et là panique totale, je craque impossible de lutter contre ce stress montant crescendo. Week-end, je tente de me détendre, je fais une crise de panique le dimanche soir, intervention de SOS médecins, piqûre de tranquilisant, retour chez le Psy, je suis épuisée...plusieurs mois dans un état pitoyable malgrè les anti-dépresseur que j'avais arrêté quelques mois auparavant (octobre), changement de traitement, demande de diagnostic : dépression dans le cadre d'une bipolarité - antécédents familiaux par mon père, difficile acceptation lectures diverses sur le sujet, prise de thymo-régulateurs puisqu'il semble que ce soit la seule issue.

Désir de reprise en mi-temps thérapeutique, demande de rencontre du médecin du travail, conclusion trop tôt nécessité de stabiliser mon état par les médicaments, légères rechutes car de bonnes $âmes me font par des ragots de l'entreprise, mon patron ne sentirai pas concerné par ce qui m'arrive et m'est cela sur le compte de mon passé familial, de plus des bruits disent qu'il ne faudra pas que je sois difficile sur le poste qui me sera attribuée à mon retour. Les mois passent mon traitement est réaugmenté, il avait été baissé après amélioration.

Finalement, petit à petit le plaisir de vivre revient, c'est petit rien qui vous enchante comme un ciel bleu ou un bon plat même si je constate toujours des blocages, je recommence une vie sociale. Ma familiale longtemps laissé de côté par mon surinvestissement professionnel s'équilibre, le dialogue renaît avec les enfants, mon mari (même si ma libido reste au seuil zéro).

Aujourd'hui, je tente de vivre au jour le jour, j'occupe mes journées à faire de petites choses qui me font plaisir, quand je suis fatiguée, je suis très vigilante et je ne force plus, je prends scrupuleusement mes traitements, mais voilà je n'arrive à trouver la bonne décision à prendre.

On dit souvent qu'une dépression ou tout autre maladie d'ailleurs doit amener à opérer des changements dans sa vie !

Moi, je ne sais pas quoi faire !
Dois-je retourner travailler dans cette entreprise en opérant un changement intérieur sur moi-même, en m'affirmant, en n'acceptant plus l'inacceptable pour retrouver l'estime de moi ou dois-je opérer une cassure et repartir en quête d'une situation professionnelle qui me conviendrait mieux ? Dois- je accepter cette pathologie et rentrer dans la sphère du handicap avec tout ce qui peut en découler (aujourd'hui je n'ai fais aucune démarche en ce sens).

Je vous remercie de votre aide par avance et de votre patience pour la lecture et l'analyse de mon témoignage.

Jean le Guennec — 03-11-2009 13:47

Bonjour,
Qu'est-ce que vous prenez en ce moment ?

Christelle Moreau — 09-11-2009 14:43

Etes vous toujours suivi par votre psychiatre ?
Si oui, lui en avez vous parlé ?
Si non, pour qu'elle raison pensez vous avoir arrêté les séances ?