Fernandz — 20-09-2009 20:37

Tous les 12 ans à peu près, le même scénarios se reproduit en moi et ceci malgré de nombreuses psychothérapie. Je n'y crois plus , j'ai 61 ans à présent et n'arrive plus à gérer mes problèmes sentimentaux (désirs irréalisables) J'ai déjà fait 4 tentatives de suicides. La première à 22 ans et la dernière à 49 ans. Cela me reprend et j'en ai marre de lutter. ma vie est une impasse. alors S'il-vous-plaît ne m'engueulez pas si je vous pose la question suivante: est-ce qu'on souffre quand on décide de se pendre?

Pardonnez-moi.

georgesN — 20-09-2009 22:58

votre question peut se comprendre "est-ce qu'on souffre quand on décide" mais aussi "quand on se pend". Et je n'ai de réponse pour aucune des deux, hélas! Mais
oserai-je vous demander ce qui vous pousse vers cet acte ultime?
"Pardonnez-moi" de quoi ?!

Fernandz — 21-09-2009 00:49

Il est minuit passé et je n'ai pas sommeil comme d'habitude.
Je n'avais pas pensé ainsi.... oui moi  je répondrais que je souffre à l'idée de passer à l'acte, cette idée se fait jour sans cesse et selon mon humeur changeante depuis que je suis amoureux de mon kiné sans espoir forcément puisque je suis pacsé j'ai un ami depuis 35 ans bientôt - un vieux couple - et même mon malheur qui se reproduit toujours est que c'est toujours d'hommes hétéros. Quand j'ai mis ce message, je pensais simplement "quand on se pend" car je ne veux plus souffrir -
Ce qui me pousse à l'acte : je recommence les même erreurs toute ma vie malgré les psychothérapies. Logiquement si je recommence c'est que je n'ai pas voulu changer des choses dans ma vie - je n'ai pas voulu parce que cela me dérangeait et que je n'étais plus amoureux donc la vie était plus raisonnable. Et puis je n'ai pas trouvé de causes à mes comportements. Quelque chose qui bloque toujours, je ne m'en souviens pas.
J'ai toujours eu besoin d'affection depuis que je suis né, j'en demande toujours.
L'amour cela vous tombe dessus, je ne pensais pas qu'à mon âge cela me destabiliserait à nouveau. Je suis fatigué de plein de choses (ma hantise de me retrouver seul un jour car mon ami a 16 ans de plus - la solitude c'est terrible! ) Si je disparais le premier, lui arrivera mieux à remonter la pente que moi, mais cela me fait mal, le pauvre! c'est vache quand même....
Pourquoi me pardonner ? car on m'a fait comprendre que c'est dégueulasse de faire cela, que les autres après vont culpabiliser, et qu'il ne faut surtout pas en parler. C'est mon kiné qui me l'a dit quand je lui ai confié que j'avais des idées noires. Mais il ne sait pas que c'est lui que j'aime. Je ne pense pas que je lui dirai, je souffre assez pour avoir à recevoir en plus des paroles désagréables  et voir son horreur, son dégoût et son rejet. Quand on parle de suicide, c'est comme si on est un assassin. on est coupable, le gens ne comprennent pas.
Ma vie , ma pauvre n'aura servi à peu de choses, je suis une petite personne insignifiante, je comprend qu'on ne m'aime pas, je n'en vaux pas la peine.
Quand mes séances de kiné seront terminés, la séparation sera dure (je m'attache- il est si bon), j'essaierai de rester le + naturel et souriant. Après je laisserai libre cours à mon chagrin. Je ne sais pas ensuite.

georgesN — 21-09-2009 08:15

il y a un personnage qui vous ressemble dans "Urgences", le reportage bouleversant -déjà ancien- de Raymond Depardon, peut-être cela vous ferait-il du bien de sentir combien votre souffrance peut être partagée.
"J'ai toujours eu besoin d'affection depuis que je suis né, j'en demande toujours.
L'amour cela vous tombe dessus, je ne pensais pas qu'à mon âge cela me déstabiliserait à nouveau."
= Freud explique fort ajustement que l'amour est une recherche souvent tragique de retrouver l'amour parfait, celui qui comble et qui apaise: l'amour reçu de la mère.
Les homos trainent assez de culpabilités enfouies sans qu'il soit nécessaire d'en ajouter une: mais peut-être n'adressez-vous pas votre plainte et vos obsessions aux bonnes personnes: justement à celles incapables de vous entendre. Comme votre mère, peut-être?... Vous souvenez-vous de sa réaction lorsque vous lui avez annoncé votre "différence"?

Fernandz — 21-09-2009 10:38

Je vais chercher et lire le message dont vous parlez.
"l'amour parfait, celui qui comble et qui apaise" si vous saviez comme c'est exactement cela, c'est cela que j'ai toujours cherché- j'ajouterais cela sécurise. avoir tout cela!!. Ce serait là le bonheur, est-ce que cela existe ???. Je fais un rapprochement avec mon kiné à qui je fais tant de confidence bien que j'aime. Je me sens si bien, comment décrire avec des mots, c'est si profond, cela fait si chaud au cœur et j'éprouve à l'écouter me redonner du moral un paix si grande. Elle ne dure que le temps d'une séance...
Ah ma mère!!!! Quand elle a appris, j'étais encore à la maison et j'ai eu une relation sexuelle avec un homme qui - disait-elle avec la + grande indignation et mépris - pourrait être mon père. Elle m'a conduit chez un psychiâtre pour qu'il me soigne. Quand ce dernier lui a dit qu'il n'y avait rien d'autre à faire que d'accepter et d'assumer cette homosexualité, elle est sorti du cabinet me tirant après elle et disant qu'il était fou!
Plus tard, majeur, elle croyait que j'avais changé, et quand je le lui ai dit (ainsi qu'à mon père) que j'aimais un homme, elle n'a rien dit mais pendant longtemps (sa vie durant) elle n'a pas accepté tout-à-fait mon compagnon - nos relation ont été émaillé de petites phrases comme " j'aurai tant aimé que tu te marie" ou dans la famille  cela ne se fait pas " "tant que je suis en vie, ne révèle rien, après tu feras ce que tu voudras"
C'est dur de ne rien dire. J'en ai voulu à ma mère de ne pas m'avoir compris et aimé tel que j'étais.
Votre réponse m'interpelle : quelles sont les bonnes personnes à qui je dois me confier?

georgesN — 21-09-2009 10:51

"quelles sont les bonnes personnes à qui je dois me confier?" justement celles qui ne ressemblent en rien à votre mère !
Freud (encore lui!) a découvert la tendance a répéter ce qui fait mal, encore et toujours. Or la personne la plus chère à vos yeux vous a rejeté. C'est de cela dont vous souffrez, de ce rejet tragique et vous avez en vous cette compulsion de répétition qui vous fait rechercher les personnes qui, précisément, sont incapables de vous comprendre, càd de vous admettre TEL QUE VOUS ÊTES. Votre mère, elle, n'aura pas su passer par dessus cette différence.
Ceci pourrait changer votre vie: la seule et unique solution pour vous en sortir est de vous réconcilier avec votre mère. Elle n'est semble-t-il plus de ce monde mais elle vit en vous et c'est avec cette mère interne que vous devez faire ce travail de réconciliation qui commence par un travail de compréhension (de pardon, diraient les chrétiens qui n'ont pas compris grand chose)

Fernandz — 21-09-2009 12:04

Merci pour votre réponse qui va me faire réfléchir.
Ma mère est morte il y a plus de 20 ans. Et je pense très peu souvent à elle avec le temps et je ne pensais pas qu'il y avait une mère au fond de moi. Bref je vais réfléchir car je ne sais comment je vais faire pour me réconcilier. Pourtant, en tant que mère, je comprenais sa réaction, et je l'aimais malgré ma peine.
Vous ne me parlez pas du kiné, je ne lui trouve aucun rapport avec ma mère et lui me comprend - je pense....
Je reviendrai vers vous ...... en espérant que vous n'êtes pas aussi un reflet de ma mère !! :-)))))

georgesN — 21-09-2009 13:02

votre kiné sait il votre orientation sexuelle ? si non, comment pensez-vous qu'il réagirait? Est-ce-qu'il vous touche ou vous fait-il travailler sur machine?
je m'interroge sur vos psychothérapies parce que ..eh bien la question de la mère est centrale dans la problématique homosexuelle et je m'étonne de ce que ça semble vous interroger !
"je ne pensais pas qu'il y avait une mère au fond de moi" oui, votre mère interne est toujours là...
à plus tard

georgesN — 21-09-2009 13:43

petit post-scriptum: vous avez fait un lapsus ou plutôt une erreur de syntaxe terriblement significative, je crois; vous avez écrit "Pourtant, en tant que mère, je comprenais sa réaction" au sens strictement grammatical, c'est VOUS la mère qui comprenais...La phrase "en tant que mère" se rattache au sujet "je". C'est une bien étrange identification...

Fernandz — 21-09-2009 13:51

Oui mon kiné est au courant puisque je lui ai dit que je vis avec mon ami depuis déjà 34 ans. Je sais que la durée la impressionné.
Oui il me touche, pas d'appareil. Généralement, il utilise l'électricité puis termine par des massages qui me font beaucoup de bien. Il me tutoie et moi aussi depuis peu.
Je n'ai toujours pas trouvé le message de Depardon, je n'ai pas bien cherché .
Je reviendrai vers vous plus tard, en fin de journée si je peux.
J'ai mon RDV avec le kiné cet après-midi, j'espère que je reviendrai pas trop malheureux...
Pour mes anciennes psychothérapies, je ne sais pas quoi vous répondre, sinon que j'aimais parler et eux m'écouter. Il n'y avait pas d'échange. Ils attendaient peut-être que je trouve la solution à mes problèmes tout seul.

georgesN — 21-09-2009 13:58

frappez "urgences  depardon" et vous trouvez 2 ou 3 liens vers le film

Fernandz — 21-09-2009 14:17

J'ai essayé de chercher, cela ne marche pas , le moteur de recherche ne trouve que .... mon sujet.  Je dois être fatigué je vais arrêter un peu.
Merci pour le PS, mais je ne suis pas doué pour exploiter cette signification.
Que c'est compliqué!! merci.
Je reviens plus tard.
Jean-Pierre.

Fernandz — 21-09-2009 17:45

"urgences  depardon", j'ai trouvé sur Google pas sur votre site!!
Bon, de toutes façons, je n'ai pas compris...... j'ai oublié de vous dire que ... j'ai un problème d'audition et , bien qu'appareillé, le son de la vidéo est bien mauvaise pour comprendre les paroles.


Je suis revenu de chez le kiné, je ne suis pas bien je n'ai pas eu l'occasion de faire des confidences, il semblait un peu sur ses gardes mais très aimable.
Je voudrais savoir ce qu'il pense de moi. Je perd mon temps, je suis malheureux et sans volonté aucune. Je n'ai envie de rien, je suis dégpûté de moi, je voudrais fuir.

georgesN — 21-09-2009 17:55

"urgences  depardon" oui, c'est un film que vous pouvez acheter, télécharger.
Il semble que le mieux, avec ce kiné; serait de garder vos sentiments secrets, vous le choqueriez peut-être.
Arrivé à un age, on doit apprendre cela: aimer sans espoir d'être aimé en retour; et ce n'est pas rien !

Fernandz — 21-09-2009 18:20

Garder mes sentiments secrets, je crois que vous avez raison.
Je ne sais pas comment je vais faire  pour enlever de mon crâne ce besoin d'être aimé.
Sans amour dans la vie, ce n'est pas la peine de vivre. Arrivé à un âge on doit avoir appris des choses et savoir être raisonnable, je sais.  Mais qu'est-ce que je fais alors, maintenant que j'ai pardonné à ma mère intérieure, je vois pas du tout ce qui change dans mes problèmes.... Le kiné et vous,  êtes comme ma mère, vous ne me comprenez pas et ne pouvez pas m'aider. Mais je vous comprend et vous pardonne. Soyez heureux!!
Je ne veux plus vous casser les pieds. On arrête là ce sujet stérile.

georgesN — 21-09-2009 18:33

mes pieds seraient cassés depuis longtemps s'ils craignaient les ...casse-pieds !

Fernandz — 22-09-2009 08:57

Je vous demande pardon, je me suis laissé emporter inutilement. Vous êtes là pour nous aider comme vous pouvez dans la mesure de vos possibilités. Merci simplement et pardon pour mon agressivité ridicule.
Quant à moi, pour clore ce débat, je peux vous dire que demain, prochaine séance de kiné, je me suis promis d'arrêter mes séances qui ne me provoque que de la souffrance. Puisque de toute façon on doit se quitter à la fin, je préfère abréger la souffrance, je lui dirai adieu mais avant de le quitter pour toujours, je lui dirai pourquoi (sans m'emporter) au risque de le choquer - car je n'ai rien à perdre ni à gagner.
J'espère un jour - je crains qu'il soit trop tard - apprendre une chose de la vie : aimer sans espoir d'être aimé en retour...... comme Jésus

Bon courage à vous et merci sincèrement.

georgesN — 22-09-2009 09:45

"agressivité ridicule"
je ne vois jamais rien de ridicule dans les manifestations de souffrance de mes patients.
Tout le monde n'est pas l'abbé Pierre ou sœur Emmanuelle mais quand déjà on oublie un moment son nombril... (je parle en général et non pour vous!)

Fernandz — 24-09-2009 16:59

Je reviens vers vous.
Hier, comme je vous le disais, j'ai arrêté mes séances. J'ai tout avoué et expliqué à mon kiné. Il est si bon! il ne ma pas grondé, il comprend et il a été ennuyé pour moi, il pense aussi qu'il vaut mieux arrêter.Je ne le reverrai plus. D'ailleurs il s'absente à partir de la semaine prochaine (opération prothèse genou à Lyon) et ne reviens pas avant au moins trois mois. Je ne le reverrai plus ni n'aurai de nouvelle de lui. J'ai le coeur qui se déchire, on dirait que j'ai tout perdu. J'ai beaucoup pleuré. J'ai vu le généraliste hier entre deux et il m'a prescrit du Norset en attendant de voir le psychiâtre vendredi à 16h30.
Vous croyez que je vais pouvoir m'en sortir ?