Christelle Moreau — 30-07-2009 17:08

« Questions de vie et de  mort »
Enseignement de psychanalyse de la vie quotidienne

Ouvert à tous

Organisé par Psychanalyse sans frontière (PSF),

animé par Joseph Rouzel, psychanalyste, directeur de l’Institut européen psychanalyse et travail social.

« La mort, si vous n’y croyiez pas, pourriez-vous supporter la vie que vous avez ? », lance Jacques Lacan à l’Université de Louvain en 1972.
Ce pour quoi cette conférence est restée célèbre sous le titre de : « Conférence sur la mort ». Ce faisant,  Lacan produit un paradoxe, une mise en série et en tension de vie et mort. La mort se présente comme un des masques du réel, un mot qui désigne… quoi donc ?… on n’en sait rien. Mais ce savoir de ce qu’on ne sait pas, dont Lacan précise qu’il est du domaine de la foi, à savoir « qu’ça finira un jour », fait point de butée à la jouissance de la vie. La mort fait limite à cette prétention, humaine, trop humaine, de vouloir jouir à tout prix. Or, face à cette volonté de jouissance increvable, qui est la réponse à « que veut l’homme ? », que Freud pose dès le début de Malaise dans la civilisation, se présentent trois obstacles majeurs :
on a un corps, il y a le monde et les autres existent. Le corps que nous habitons, dont nous ne sommes après tout que le locataire, est mortel. En tout cas c’est ce que l’on constate : il n’en est guère dans la dite espèce qui aient dépassé les 130 ans.
Le monde n’obéit pas à notre bon vouloir.
Quant aux autres, Sartre déjà en son temps nous a averti que : « c’est l’enfer ». Donc la mort, les lois du monde et la présence d’autrui, font obstacle et limite à la jouissance. Mais paradoxalement ce savoir, comme le dit Paul Ricoeur dans sa Philosophie de la volonté qu’« il y a de l’involontaire absolu », que ça nous échappe, qu’on ne sait ni le jour, ni l’heure, donne tout son sel à la vie. Voilà donc le paradoxe énoncé : ce n’est qu’à s‘arrimer solidement sur ce savoir que la vie devient possible. Epouser le savoir du réel devient la condition pour savourer la vie. On pourra se demander ce qu’il en est aujourd’hui dans un monde que Jean-Pierre Lebrun décrit comme « sans limite », de la transmission de ce savoir essentiel. En quoi le savoir sur la mort, mais aussi sur toute petite mort que constitue l’effraction du réel dans la vie quotidienne, continue à se refiler d’une génération à l’autre. Si donner la vie c’est donner la mort que faire de ce… don précieux ? Le texte de Lacan de la conférence de Louvain de 1972 nous sera main courante pour soutenir cette réflexion.

Le film que nous visionnerons lors de la première séance n’en reprend que des extraits. Ce texte se trouve en ligne sur le site de Psychasoc. Mieux vaut en prendre connaissance dès le début du séminaire.

Bien entendu, comme par le passé, nous accueillerons les contributions de ceux qui souhaitent intervenir. Nous pourrons aussi nous déplacer en librairie pour accueillir un auteur. Sachons, comme Héraclite d’Ephèse nous y invite : « attendre l’inattendu ».

Le séminaire se tient habituellement dans les locaux de Psychasoc, 11, Grand rue Jean Moulin, 34000 Montpellier, généralement les mardi soir une fois par mois. On n’est pas obligé de suivre toutes les séances, même si cela est vivement recommandé. On peut prendre le train en marche, avec les risques que cela comporte.

L’entrée est libre et gratuite.

Renseignements au 04 67 54 91 97

Première séance : mardi 6 octobre 2009 à 20h30.

Film de la Conférence de Louvain de Lacan en 1972 et ouverture du séminaire.

Séances suivantes : - mardi 17 novembre - mardi 15 décembre - mardi 5 janvier - mardi 2 février - mardi 9 mars - mardi 30 mars - mardi 4 mai - mardi 8 juin - mardi 29 juin