louvyator — 28-07-2009 21:41

C'était il y a longtemps.
Presque 14 ans... à l'époque j'en avais 12.

C'était à la sortie d'une fête de collégiens, dans un petit village, pour fêter les vacances.
Je raccompagnais une amie à la voiture de sa mère qui venait la chercher.
Et puis, j'ai entendu du bruit, un peu plus loin, vers une grange. J'étais du genre casse coup et intrépide, je suis allée voir.
Le 1er m'a frappé. Il m'a battu si fort, que j'ai traversé la porte en bois de la grange. Il m'a battu et violée.
...
Un autre est arrivé. Il a dit: à mon tour maintenant même si c'est pas une môme qui va me faire miroiter le 7e ciel"...

J'ai tout gardé pour moi pendant plus d'un an. Et quand j'ai craquée. J'en ai parlé à un professeur d'arts plastique. Une remplaçante. Une jeune. Je l'aimais bien. Juste pour le dire. Une fois. Pour que ça sorte. Que quelqu'un le sache, je crois. Mais je ne savais pas, à l'époque, qu'elle avait l'obligation de prévenir sa hiérarchie et les autorités. Du moins, j'y ai pas songé. Le principal du collège m'a convoquée. Il est venu me chercher dans la classe d'espagnol. J'avais l'impression d'être trahie, de partir à l'abattoir. Je ne lui ai pas parlé. Pas un mot. Pas question. A la sortie des cours, Cécile, la prof, m'a proposé d'aller boire un sirop ou un café en attendant les cars et les parents qui viennent récupérer. Comme ma mère et une voisine alternait pour venir nous chercher ma copine et moi, je me suis trompée. Je croyais que c'était la voisine qui allait venir et que j'aurai le temps. Je ne devais pas avoir le cerveau qui tournait rond. En tous cas, c'est mon père, qui exceptionnellement, à débarquer. Je l'ai suivit en m'excusant auprès de la prof. Dans la voiture, rien. En arrivant, le cataclysme. J'ai eu droit à la pire entrevue avec ma mère de toute ma vie. Pire que le jour où elle m'a jeté à la rue. Une bonne raclée. Elle m'a secouée dans tous les sens. Pour que... Quand mon père m'a descendu à la gendarmerie, dont il connaissait la plupart du personnel, on était aussi mal l'un que l'autre. Le gendarme qui nous a reçu, nous a expliqué que c'était un délit très grave. Selon lui, le pire après le meurtre. Qu'il y avait trois jours pour faire les analyses médicales. Qu'on verrait bien ce que constaterait le médecin. Il ne m'a pas demandé quand ça s'était passé... Ni si ça s'était passé. Il m'a dit: Alors? J'ai répondu que j'avais menti. Il n'avait pas comprit. J'ai dit: c'est faux, j'ai menti, il ne m'est rien arrivé. Il a dit: Bon. Je brûle les papiers, le dossier mais c'est une faveur, ne recommence pas, c'est grave. On est reparti et on en a jamais reparlé.

Aujourd'hui, ça me rend malade. Je fais comme si de rien était, sauf que ça me bouffe de l'intérieur. Et ça m'énerve parce que j'estime que c'est ancien et que ça ne devrait pas. MAis j'y arrive plus. Je fais des cauchemars, je ressens les mêmes odeurs, j'ai l'impression d'entendre leurs râles, de les sentir, comme si.. comme s'ils étaient là, maintenant.

Thérapeute — 02-08-2009 11:53

bonjour et bienvenue.. et bravo pour votre courage d'avoir réussi à en parler, c'est peut etre le signe pour vous qu'il est grand temps d'aller consulter..

a écrit:

Juste pour le dire. Une fois. Pour que ça sorte. Que quelqu'un le sache, je crois.

une autre fois est importante, avec un(e) pro qui saura vous écouter et entendre..