Bonjour à tous,
C'est encore l'une de ces insomnies quand il n'est pas là qui m'a amenée sur ce forum, lasse de me retourner dans le lit sans trouver le sommeil - la fatigue étant bien malheureusement au rendez-vous, et désireuse d'échanger sur ce que je ressens...
Mon histoire commence sur les chapeaux de roue, puisqu'à peine trois semaines après notre rencontre, je suis tombée enceinte, trois mois plus tard, j'ai aménagé chez lui (750 km tout de même), et à 2 mois de l'accouchement, je m'apprête à le quitter pour la 2e fois... Ma grossesse m'avait remplie de joie, puisque je me sentais si prête à avoir un enfant, quitte à l'élever seule, sans l'aide de personne. Mais il m'a convaincue qu'un enfant devait grandir dans une famille, et une famille se construisait à deux, que cet enfant à venir était aussi son trésor à lui qu'il aimerait voir grandir tous les jours. Moi qui ne me sentais pas prête à m'engager, me voilà donc quittant boulot, appart', amis, ma petite vie de célibataire pour m'investir dans la construction de ce rêve qu'il a suscité en moi. Mais ma grossesse et les discussions qui s'en sont suivies, bien que constructives pour moi, l'ont ébranlé, lui. Nos échanges commencaient à devenir houleux, malgré que leur but était de nous rapprocher, construire une famille. Et moi, forte de ma nouvelle confiance qu'il m'a insufflée, me voilà transformée en petite ménagère, à concocter les petits plats du jour, à nettoyer l'appartement, à le meubler, à le ranger, à construire notre petit nid. Puis petit à petit, à l'attendre, de plus en plus tard, à lui trouver des excuses pour ses sorties impromptues, à essayer de le comprendre, à dominer ma colère pour essayer d'être constructive... Je sentais bien que la situation basculait dangereusement du mauvais côté: il découchait juste après m'avoir fait des déclarations enflammées, ne prévient jamais qu'il sort en partant du boulot, refuse systématiquement les sorties que je lui propose. Je lui parle calmement, lui explique que je ne veux pas l'empêcher de sortir, mais que j'ai besoin de savoir s'il rentre tard, afin de pouvoir organiser ma soirée sans lui. Je lui dis aussi qu'il me manque, que je ne le vois pas beaucoup, ce à quoi il réplique vertement que c'est parce que je n'ai pas de vie ici que je me focalise sur lui. Alors, je me mets à voyager sous prétexte d'aller voir mes amis, je traîne en ville jusqu'à la fermeture des boutiques, alors que la seule chose à laquelle j'aspire est de me reposer au fur et à mesure de l'avancée de ma grossesse... Il a fait l'effort de me prévenir quand il rentre tard, mais toujours à la dernière minute, pendant 2 semaines, puis la situation se dégrade à nouveau, et il finit par découcher encore une fois. Je n'en pouvais plus, de m'ennuyer le jour dans cette ville où il y a de moins en moins d'intérêt pour moi de m'y installer, de m'ennuyer la nuit à l'attendre en essayant de ne pas imaginer qu'il est en train de flirter ailleurs, de la faiblesse de mon corps à force de veiller, de ne plus assez manger et boire alors que je suis enceinte. J'ai craqué, et je suis partie, non sans avoir pleuré toutes les larmes de mon corps. Et je l'ai rappelé. Il semblait vouloir se repentir, me parle avec les étoiles dans les yeux, me dit qu'il y croit à notre avenir... Echaudée certes, je reviens tout de même... Il me dit qu'il aime parler avec moi, alors je trouve toute sorte de sujet pour parler avec lui, politique, économie, culture, insolite... etc... Mais il se rétracte, toujours la même histoire. Il a tenu 1 semaine, puis s'est remis à traîner au bar, à sortir le soir, et ce soir encore, il découche sans avoir oublier de me promettre qu'il reviendrait dans une demi-heure... Ses paroles sont remplies de rêves, mais son comportement les contredit complètement. Ai-je bien compris? Un homme qui traîne dehors quand son amie est là, et qui inversement, quand elle n'est pas là, traîne chez lui, ne veut pas vraiment passer du temps avec son amie, n'est-ce pas? Un homme qui refuse de sortir avec son amie sous prétexte d´être fatigué et qui le soir-même, se soûle la gueule jusqu'à pas d'heure chez ses potes, n'a pas vraiment envie de passer la soirée avec son amie? Un homme qui ne respecte pas l'heure qu'il donne à son amie n'a pas vraiment d'estime, de respect, d'amour pour elle? Un homme qui refuse de parler, qui devient agressif verbalement n'a pas vraiment envie de parler et de débloquer la situation?... Tellement de preuves qui devraient m'éviter toutes ces questions, n'est-ce pas?
Je ne cherche plus à corriger mes erreurs avec lui, je pense avoir déjà essayé, comme j'ai déjà fait des efforts pour lui. Je cherche seulement à trouver la force de le quitter, de souffrir le moins possible des sentiments que je lui porte, de la déception aux espoirs qu'il a lui-même construits puis détruits... Je me sens si triste, si loin de lui, si impuissante devant cet état des choses, si résignée, si seule sans son réconfort. Et pourtant, je sais que je ne peux rien attendre de lui, tant qu'il n'est pas prêt à me faire une place dans sa vie. Est-ce qu'il manque d'amour à mon égard, ou suis-je trop exigeante?
|
Je reviens après plusieurs années, pour confirmer malheureusement les pressentiments, les conseils que j'ai eus et que j'aurais dû suivre.
Après 3 ans en couple, 2 enfants, il a fini par me quitter car il "ne sentait plus heureux". Mes enfants étaient alors âgés de 1 an et de 2 ans et demi. Et avant de me quitter, il avait fait un bilan cynique: "Quand je t'ai connue, tu étais une fille dynamique. Aujourd'hui, tu n'es plus rien: plus de boulot, plus d'appartement. Si je te quitte, tu seras obligée de retourner chez ta mère avec les filles." Et il m'a quitté quelques jours après. Je suis effectivement retournée chez ma mère avec mes filles. Pour ne pas m'effondrer, je les inscrites à la crèche et en maternelle. Ca m'a obligée à avoir un rythme "normal" et de tenir le cap, ça leur a permis de sortir, de ne pas me regarder m'effondrer.
L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais un an après, alors que j'avais réussi à louer une maisonnette de ville pour nous trois, il a obtenu la garde des enfants... Eh oui... sous prétexte que je n'allais plus être disponible pour les garder car j'allais reprendre un travail... (lui-même travaillait également, et je n'avais absolument aucune piste pour reprendre le travail à part ma volonté d'avoir des revenus pour payer les factures). Et non, il n'y avait aucune preuve que je sois une mauvaise mère, que je maltraitais mes enfants, qu'elles ne se sentaient pas bien... Bref, un an après la séparation, à peine remise, je perdais mes enfants, ma raison de vivre. J'aurais dû faire appel, j'ai été mal conseillée par mon entourage à ce moment-là, je n'avais plus la lucidité pour réagir. Dans la foulée, j'ai perdu la maisonnette, incapable de la payer sans les allocations... Je n'ai pas su retrouver du travail, je pleurais pendant les entretiens, je n'avais donc plus les "conditions idéales" pour accueillir mes filles à nouveau.
Je me suis débattue. Je me suis installée à mon compte au sein d'une coopérative d'entreprises. Cela me permettait de tester mon entreprise sans avoir à payer des charges trop lourdes. Je ne percevais pas de salaire mais n'étais que remboursée sur les frais avancés. J'ai fait avec, tant bien que mal. J'avançais les frais sur mon unique source de revenus: le RSA. J'ai prospecté des clients et ai fini par m'installer avec l'un d'entre eux. Rapidement, je leur fais confiance et me confie sur ma situation personnelle, qui me pèse trop... Ils m'ont alors fait miroité un CDI pendant plus d'un an. Actuellement, ils refusent de me payer mes commissions de freelance, facture à l'appui. Avec eux, ça a été comme avec mon ex: portée sur un piédestal avec des étoiles pleins les yeux, puis des heures et des heures de réunion où je suis mise au pilori (pourquoi tu ne fais pas de chiffre, tu n'es jamais à l'heure... alors que je suis sur un statut de freelance!)
Aujourd'hui, j'ai retrouvé un CDI, un appartement en face de l'école. Je viens de passer au tribunal pour tenter de "récupérer" mes enfants. Il y a peu de chance que cela arrive... Mais je devais le faire pour mes enfants, pour répondre à ce que ma fille m'a dit la première fois qu'elle m'a parlé avec une vraie phrase "Maman, tu nous as abandonnées..." Je me débats avec ce client de mauvaise foi et mauvais payeur. Je me débats avec la CAF qui me réclame des arriérés de pension alimentaire sur la période où je touchais le RSA tandis que celui qui me les réclame gagnait 2800€ en tant que cadre commercial dans une boîte renommée...
Je me débats, j'ai l'impression d'être à bout à force de me sentir si seule, si isolée dans chacune des situations... J'essaie de me demander et de trouver "pourquoi"... J'ai toujours recherché de la compagnie des gens, leur aide aussi car je n'ai pas la prétention de m'en sortir seule dans la vie face à n'importe quel obstacle. Mais irrémédiablement, les gens qui étaient prêts à m'aider, à m'accompagner, finissent par me tourner le dos, même lorsque je m'implique dans la relation que j'ai avec eux, même lorsque je leur fais confiance...
A un moment, j'avais pensé que c'est peut-être parce que je me méfiais trop des autres, que je ne faisais pas facilement confiance, peut-être que c'était cela qui les décourageait. J'ai essayé d'accorder ma confiance plus facilement, c'est pire...
Je me sens perdue. J'ai perdu toutes les références que j'avais, en la vie, en la justice, à l'honnêteté, en l'humanité.
Je ne sais plus comment m'en sortir. Pouvez-vous m'aider?
|