Corinne_de_Paris — 12-07-2009 10:47

Je souhaite poser une question mais juste avant, je dois vous dire que je n'ai pas l'habitude du langage utilisé en psy.

J'essaie de comprendre les choses en vous lisant...

Je vais certainement donc être "maladroite" dans ma formulation...

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Quand, face à un choc violent que l'on subi, enfant, par un mécanisme de protection que l'on met en place, la tête se coupe du corps et abandonne le corps...

ou bien encore lorsque l'être physique que nous sommes (tête + corps) décroche totalement d'une situation trop violente et par "vers un ailleurs"... ce qui représente "une absence" de qui nous sommes, (tête + corps) face à la situation qui nous prend pourtant en otage...


où se trouve-t-on alors dans ce basculement ?

Qu'est-on alors ?

Qu'est ce qui compose alors cet "ailleurs" ? existe-t-on ou est-on mort un instant ?

Peut-on retrouver par un travail, des techniques, une trace de celà un jour (cet "ailleurs" vers lequel nous étions partis tandis qu'une scène d'agression tentait de nous prendre en otage, notre tête et notre corps ?)

A vous lire, et merci d'avance..

Thérapeute — 23-07-2009 08:58

bonjour,

a écrit:

Quand, face à un choc violent que l'on subi, enfant, par un mécanisme de protection que l'on met en place, la tête se coupe du corps et abandonne le corps...

ce mécanisme se nomme le refoulement, la tête ne se coupe pas du corps, il y a dans la parfaite mécanique cérébrale un "processus d'urgence" qui intervient et refoule l'acte.

a écrit:

lorsque l'être physique que nous sommes (tête + corps) décroche totalement d'une situation trop violente et par "vers un ailleurs"... ce qui représente "une absence" de qui nous sommes, (tête + corps)

il y a également un processus de "dichotomie" qui peut prendre place, séparation corps esprit , l'esprit pense à autre chose ou voir meme se déconnecte partiellement pendant que le corps vit ,agit autre chose..
cela est très courant chez les victimes d'abus pendant l'enfance.

Corinne_de_Paris — 31-08-2009 18:50

Je parlais moi de "dissociation" et de, plus grave, d'absence totale (tomber dans les pommes, ou quelque chose qui s'apparente à ça et dont je n'ai pas le terme).

Mais, mes questions restent "en suspens"...

a écrit:

où se trouve-t-on alors dans ce basculement ?

Qu'est-on alors ?

Qu'est ce qui compose alors cet "ailleurs" ? existe-t-on ou est-on mort un instant ?

Peut-on retrouver par un travail, des techniques, une trace de celà un jour (cet "ailleurs" vers lequel nous étions partis tandis qu'une scène d'agression tentait de nous prendre en otage, notre tête et notre corps ?)

Christelle Moreau — 01-09-2009 17:00

Vous avez vécu ce qui se nomme un trouble de dépersonnalisation.

Vous décrivez ce sentiment profond ; de détachement de sa propre réflexion, de son corps, mais aussi d'une certaine réalité, bien qu'en matière de souvenirs, ils restent préservés mais peuvent être perçus comme irréel. Les douleurs ressenties sont souvent absentes et il y a presque toujours conception de perte de la notion d'appropriation de l'acte et des paroles qui ont été dites à l'instant où la fuite est survenue.

La dépersonnalisation est malheureusement très répandue chez les personnes ayant ressentis un TRES grand et lourd stress, comme un abus sexuel.

a écrit:

où se trouve-t-on alors dans ce basculement ?

Dans une scission du "je", au plus profond de soi.

a écrit:

Qu'est-on alors ?

plus soi, puisque le "je" n'est plus réel à cet instant.

a écrit:

Qu'est ce qui compose alors cet "ailleurs" ?

Le réel, l'imaginaire.

a écrit:

existe-t-on ou est-on mort un instant ?

A toute mort symbolique , il y a une renaissance.
Bon courage à vous.

Corinne_de_Paris — 01-09-2009 17:10

Merci à vous pour cet éclairage...