com — 09-07-2009 11:05

ROME

Nova ou les effets inattendus de l'amour de la langue

Samedi 10 et dimanche 11 octobre 2009

Responsables : Charles Melman, Carlo Albarello, Jacqueline Risset


Le destin veut que le praticien d'une langue nouvelle soit saisi d'un immodéré amour nouveau.

Le colonisé ou l'immigré en savent quelque chose, qui sont voués à devoir choisir, pour tenter de séduire l'énigmatique et masquée dame lointaine, entre l'acquisition du beau parler et la création d'un pataquès qui, avec la singularité, conserve l'identité originelle mais désormais châtrée.

Si le parler nouveau installe ainsi en son château la dame nouvelle et incite à prendre ses couleurs pour la défendre, il invite aussi à prendre sa religion et à s'agenouiller devant son autorité.

Amour imaginaire, religion symbolique, autorité et identité bien réelles sont ainsi les relations agencées et brusquement illuminées par le nouveau balbutiement.

Le psychanalyste aussi en sait quelque chose puisque la cure met l'analysant en posture, avec l'ébauche des discours nouveaux qui lui viennent et comme s'il s'agissait d'autres langues, de mesurer les effets d'amour (et de haine), d'identification, de croyance et d'autorité, reconnus ou bien niés, qui le submergent et que depuis Freud on appelle transfert. Mais personne n'en a parlé aussi bien que Dante et Pétrarque, et puis les trouvères, à l'aube de cette naissance d'une langue.

Prenons-les pour guide de cette exploration encore inachevée des effets de la langue parlée sur le locuteur.

Ch. Melman

http://www.freud-lacan.com/agenda/jrn101009.php