RR-Lyrae — 29-06-2009 14:59

Bonjour monsieur,
Que pensez vous de ces quelques explications sur "le rêve" ?

Lorsqu’on s’endort, tout se met en veille, y compris la fonction « censure » de l’inconscient.
Cet assoupissement crée les conditions qui permettent aux contenus interdits d’essayer de passer ce barrage affaibli. Et ils ne s’en privent pas…
Ainsi la baisse de censure due au sommeil permet également le passage de contenus interdits à conditions qu’ils se déguisent pour passer inaperçu

Certaines « perturbations, excitations, préoccupations » de la journée ne sont pas totalement éliminées et en cela risquent d’être un obstacle au sommeil .Ce sont ce qu’on appelle « restes diurnes». Leur transformation en rêve va permettre de protéger le sommeil.

Cette énergie résiduelle ne pourra se transformer en rêve que si elle accepte de véhiculer avec elle autre chose : un désir inconscient refoulé par exemple.
Le désir s’emparera alors de l’énergie pour s’exprimer, tout en gardant les traces de cette énergie : ce sont les traces des évènements de la journée dont le rêve s’inspire.

Ainsi le besoin de dormir en proie à l’opposition au sommeil que forme l’excitation résiduelle de la journée, plus la baisse de censure qui accompagne le sommeil et la poussée d’ énergie du désir inconscient qui cherche à tout prix à se manifester constitueront au travers de mécanismes bien précis : le rêve d’apparence absurde mais essentiel pour l’équilibre psychique dans la mesure où comme l’humour il constitue un moyen efficace de franchir la censure pour exprimer par voie déguisée ce qui se passe vraiment au fond de l’être.

Nous possédons là des « outils » qui nous permettent de mieux connaître notre monde intérieur et nos vraies motivations. Toutefois, découvrir certaines choses peut s’avérer choquant quand elles sont en contradiction avec ce que nous estimons être notre devoir ou notre morale.

merci

Thérapeute 2 — 30-06-2009 21:04

Bonsoir

Lors de l'endormissement le corps est désinvesti et la vigilance atteint son niveau le plus faible ceci en effet libère de la censure consciente. Vous évoquez des contenus "interdits", l'inconscient ne connaît pas cette nuance: "ce qui est interdit". Il ne connaît pas non plus "ce qui est dangereux", "ce qui est moral" pas plus qu'il n'a notion du temps dans le sens passé/présent/futur. Les restes diurnes dont vous parlez sont peut être la conception que Freud avait du rêve. Elle est juste aussi et le rêve à beaucoup de fonctions autre que celle de de préserver le sommeil du dormeur.
L'inconscient utilise des images, il puise dans votre expérience le matérieau de construction. Il prend aussi bien ce qui est récent que ce qui est lointain. Il délivre des messages, il répare les structures psychiques, il console, il anticipe...en permanence, que vous dormiez ou soyez éveillé. simplement lors du sommeil, la vigilance est au plus bas.
Ce langage de l'inconscient est bien sur précieux. C'est un outil qu'il est très utile d'actionner lors de la psychothérapie ou de l'analyse. L'inconscient, les rêves, s'observent mais ne s'interpretent pas et la présence d'un(e) analyste est indispensable.

RR-Lyrae — 30-06-2009 22:46

Merci beaucoup pour votre réponse.

de lire vos écrits me fait penser un peu à l'état d'hypnose ? si ce n'est sans doute, que dans les rêves nous sommes seuls, avec des ressentis parfois négatifs et angoissants.

a écrit:

C'est un outil qu'il est très utile d'actionner lors de la psychothérapie ou de l'analyse. L'inconscient, les rêves, s'observent mais ne s'interpretent pas et la présence d'un(e) analyste est indispensable.

je commence tout juste une analyse, j'ai rencontré pour la 1ère fois un psychiatre-psychanalyste la semaine dernière, puis je le revois la semaine prochaine.

est ce que tous les psychanalystes entendent avec sérieux les rêves ? j'ai lu quelques réponses sur ce forum, de thérapeutes très réfractaires  à l'écoute des rêves -

Thérapeute 2 — 01-07-2009 18:45

Bonjour

Tous les psy ne considèrent pas les rêves de la même manière. Parlez en avec le vôtre, voyez comme il les utilise.