M3M3 — 25-05-2009 02:18

Bonjour!

Voici un rêve que je ne comprends pas.

Je suis dans une maison. Mon père est avec son amoureuse (dans la vie, il n'en a pas). Ils ont l'air heureux ensemble. Elle est gentille avec moi. Dans la cuisine, il y a une photo qui me représente avec mon père, quand j'étais enfant. La femme dit : tu as un beau fils. (pourtant, je suis une fille). Je vois qu'il s'agit d'un bébé fille, mais je me mets à douter de ma perception quand j'entends le mot fils. Plutôt, je ne comprends pas pourquoi elle dit : fils. Ça me déstabilise.

(infos extérieures : dans la vie, mon père a toujours voulu une fille, cependant, je ne suis pas certaine qu'il comprenait bien ce qu'est une fille...)

Mon père est maintenant dans la salle de bain. La porte est fermée. J'entends des drôles de sons. J'ouvre la porte. Ce que je vois est effrayant. Mon père est nu. Son corps percute les murs. Comme s'il allait faire éclater les murs de la salle de bain. Je referme la porte rapidement car ça me fait peur. Je prends le téléphone et appelle le 911 (l'urgence). On me demande des informations que je n'ai pas. Je fouille pour les trouver. J'ai peur de ne pas agir assez rapidement et que, par ma faute, mon père ne reçoive pas le secours nécessaire dans le temps requis. Je mentionne : pouvez-vous venir même si je n'ai pas toute les informations? Quand je raccroche, je repense à l'image de mon père dans la salle de bain et je me dis : je n'ai jamais vu ça de ma vie! Fin du rêve.

Le feeling du rêve : au début, sentiment d'incompréhension puis sentiment qu'on se joue de moi. À la fin, sentiment d'effroi et d'incompréhension.

En ce qui concerne la première partie du rêve, j'ai souvent rêvé que je voyais quelque chose qui était, dans les faits, une autre chose. Comme si ça me prenait du temps à cerner l'essence des êtres. Comem si je me faisais avoir par les apparences. Mais là, ça me concerne dans mon identité : fille/fils.

Au sujet de la deuxième partie du rêve, je ne sais pas comment l'interpréter. Cette vision de mon père nu, mais surtout de son corps déchaîné qui se rut de tout côté. Je ne sais pas ce que ça signifie ou je ne veux pas le voir.

Peut-être que votre regard extérieur pourrait m'éclairer!

Thérapeute 2 — 25-05-2009 18:14

Bonjour

a écrit:

son corps déchaîné qui se rut de tout côté

Regardez ce que vous avez écrit: Le RUT du corps déchainé de votre père.
Peut être se trouve aussi ici ce problème d'identité fils/fille...
Echapper au rut qui fait se jeter contre les murs...

M3M3 — 26-05-2009 22:06

Bonjour!

Ou qui enchaîne, condamne à l'Autre (ce sont les mots qui me sont venus à l'esprit même si je ne les aime pas). Si j'écris moins spontanément : ou qu'on perd ses moyens, qu'on s'abandonne totalement à l'Autre, qu'on ne se possède plus totalement, qu'on se met en extrême danger.

Car quand on s'abandonne totalement à l'Autre, c'est comme plonger dans le vide. Tout donner de soi. Aimer réellement. C'est beau, mais quand on est rejetée - le classique mais profondément enraciné - si on n'est pas assez solide, ça donne une claque en plein visage. Quand on se montre tel qu'on est réellement, avec toute notre vulnérabilité et notre amour grand comme le monde, si ça flanche, ça peut traumatiser l'identité, faire ressortir le fait qu'on n'est pas assez "tout" pour être aimé. "Tel que je suis, je ne suis pas assez bien pour être aimé". Quand on ne montre pas son vrai visage, ou quand on en dissimule certaine partie ou qu'on ne se donne pas complètement, on peut se dire, en soi-même : ce n'est pas moi, dans l'essence de mon identité, qui a été rejetée. C'est ma grimace.

La tête est un rempart contre l'abandon. Et elle doit être très forte pour assujettir ce qu'elle condamne. Mais un jour elle s'épuise et l'anxiété grimpe partout en soi jusqu'à faire éclater le rempart. Et c'est le vide qui est revisité.

Votre remarque m'a aussi fait réfléchir  au rejet de ma propre  féminité (de ce que ça représentait pour moi). Et c'est arrivée très tôt à l'âge de onze ans. J'ai été horrifié par l'image d'une fillette très développée qui courait. La vue de sa poitrine se mouvant m'a effrayée. C'est la seule émotion dont je me souviens. Puis ensuite j'ai fais de l'anorexie pendant un an. Mais peut-être que l'essentiel est dans le fait que mon père m'a - une seule fois - caressé alors que j'étais très jeune. Je me suis toujours dis : c'est tellement rien comparé à d'autres! Mais c'est peut-ête assez pour engendrer des problèmes identitaires...

Thérapeute 2 — 28-05-2009 15:33

C'est assez pour engendrer des problèmes...

M3M3 — 28-05-2009 16:43

J'ai toujours nié l'importance de ce geste dans la construction de ma personnalité.

Aujourd'hui, je me sens gênée d'avoir écrit ces choses. Comme une mise à nue. Sentiment de honte. D'avoir écrit quelque chose de déplacé. J'ai envie de me cacher! Mais je vais essayer d'aller au delà de ça.

Je vous remercie de votre écoute et de m'avoir répondu :-)