Bonjour, je suis une "fille" de 34 ans. Je suis en psychanalyse depuis 8 années. En quelques sortes, je considère que ma psychanalyse m'a sauvé la vie, et donc, mon psychanalyste. J'ai pu faire des choix qui m'ont permis d'avancer dans une direction en harmonie avec mes valeurs. Dépendante de toutes sortes de produits, j'ai complètement arrêté l'alcool depuis plus d'un an, je "fuis" les personnes et les situations qui m'amènent à prendre des drogues, et le peu de fois où je cède, je n'y prends aucun plaisir, bien au contraire. J'ai suivi une formation diplomante (aide médico psychologique) pendant deux ans et je suis arrivée à son terme, dans l'attente maintenant très angoissante des résultats. En fait, j'ai rencontré une personne sur internet dont je suis tombée très amoureuse, ce qui ne m'était pas arrivé depuis une dizaine d'années. Cette personne était de 11 ans plus agé, très cultivé, très doux, et je ne me sentais pas à la hauteur. Je pense que mon complexe de nullité m'a complètement bloqué, je n'arrivais pas à alimenter la conversation, à être "légère", à être gaie même, et je l'ai perdu. Il me trouvait très belle, il n'arrêtait pas de me le dire, mais je n'ai pu lui donner rien d'autre. Pourtant, plus le temps passait, plus je prenais confiance en moi.Cette histoire n'a durée que 3 mois, puis il m'a quitté, désolé de me faire de la peine, mais avouant qu'il n'était pas amoureux de moi. En fait, je suis désolée, je me rends compte qu'il m'est difficile de repérer réellement ce qui me pose question, mais si je reprends mon sujet, je crois que cette histoire a foutu en l'air le sens mêlme de ma psychanalyse... Je suis complètement perdue, je ne suis pas allée à mon dernier rendez vous (je vais voir mon psychanalyste 2 fois par semaine) et je ne pense pas avoir la force d'y retourner, car je suis très en colère. Cette colère me ronge, elle est biensur dirigée contre moi même (moi m'aime?)mais aussi contre mon psy, qui, j'en ai l'impression, me fait croire que je suis "aimable" ,alors qu'il n'en est rien, puisque je ne suis même pas capable de garder, d'interresser, de plaire , de séduire, d'émouvoir quelqu'un de "bien", trop bien pour moi? Jusqu'ici je n'avais été qu'avec des garçons "à sauver" , qui présentaient des problèmes de dépendance aussi, des relations mêlée d'alcool, de drogues, de longues discussions, mais j'avais au moibns quelquechose à leur dire. Il me semble en quelques sortes que j'ai été dépossédée de moi même, d'une certaine insouciance peut être, (non, je me souviens maintenant), mais je vais tres mal, je crois qu'il y a des zones d'ombres auxquelles je n'aurai jamais acces, je crois que je ne suis pas assez instruite, pas assez intelligente pour me saisir de ce qui se joue et de ce qui m'est offert dans l'échange psychanalytique. Je crois que je suis limitée. J'en ai parlé en séance, de nombreuse fois, et chaque fois je repartais avec une petite force, une infime lueur pour continuer, mais maintenant je ne peux plus, je n'y crois plus, je ne le crois plus. Croyez vous qu'il faille des dispositions intellectuelles pour avoir accès "aux profondeurs" et non pas rester uniquement "en surface". Croyez vous qu'à un moment donné les limites de l'intellect peuvent limiter le travail psychanalytique? Je crois que ma démarche pour vous confier ceci révèle une méfiance envers mon (bien aimé) psychanalyste, de qui je suis ô combien reconnaissante de tout le chemin parcouru, mais qui me conduira innévitablement à avoir "confiance" et voyez vous je ne sais plus, je perds la foi, confiance pourquoi, pour qui, jusqu'où? J'attends votre réponse et vous présente mes excuses car je ne sais pas si mes propos sont clairs...."ce qui se conçoit bien s'énnonce clairement" n'estce pas? et moi je n'y comprends plus rien. Merci de votre attention.
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