M3M3 — 23-04-2009 00:58

J'ai peur de moi et je ne me fais plus confiance. Comme si je m'étais trop trahi dans la vie. Bref, je pense que je ne crois plus en moi.

Ça part mal ;-)

J'ai peur de moi car j'ai souvent été violente à mon égard de différentes manière (anorexie, drogues fortes, etc.) et maintenant : anxiété et phobie d'impulsion! (je sens une pulsion de me jetter en bas des hauteurs - pulsion qui m'effraie et que je contrôle).

Bref, je me suis sortie de tout ça (sauf l'anxiété). Je n'ai plus aucun problème avec la nourriture, je ne prends pas de drogues (sauf la cigarette) et mes phobies d'impulsion sont en retraits depuis quelques mois. Mais je n'arrive pas à naître au monde.

Je sais que tout ça me dit que je ne suis pas sur le bon chemin dans ma vie, mais je ne parviens pas à savoir qu'elle serait le bon chemin et à le prendre. J'ai comme les deux pieds dans la glaise. Comme le temps passe, j'ai peur de ne jamais me donner la permission de plonger. Surtout qu'à force de me barbouiller, je ne sais plus qui je suis. Pas fort pour une personne de 40 ans!!!

Ma question : pourquoi, même quand on connaît les raisons de nos sabottages et qu'on veut changer, on n'y arrive pas forcément? Que faut-il faire?

Merci :-)

Christelle Moreau — 15-05-2009 15:44

a écrit:

Comme le temps passe, j'ai peur de ne jamais me donner la permission de plonger.

De plonger ou de faire surface ?
...
S'il suffisait de savoir, ce serait simple.
Vous dites connaître "les raisons de vos sabotages et souhaitez changer".
Qu'avez vous mis en place au jour d'aujourd'hui pour ce faire ?
Vous êtes vous laisser aussi le temps pour ce changement ?

M3M3 — 15-05-2009 19:00

En 2005, j'ai entrepris une psychanalyse 1 fois semaine pendant 3 ans. J'ai dû l'interrompre après avoir longuement hésité (cause déménagement et difficultés financières). Le travail fait en analyse m'a beaucoup apporté.

Ensuite, j'ai tenté de poursuivre ce travail seule. Je vous épargne le cheminement, mais disons que ces dernières années, j'ai mis plus d'énergie à tenter de me sortir de ma névrose qu'à m'impliquer professionnellement. De plus, j'ai été confronté à toutes sortes de situations "d'effet de miroir" qui m'ont fait avancer.

Je crois que je suis de plus en plus consciente de l'origine de mon mal être. J'ai le sentiment d'être sortie d'une névrose. Mon rapport à la réalité est plus sain. Je pense que je suis plus solide. Je ne rejette plus la responsabilité de mes malheurs sur les autres.  J'arrive à ne plus fusionner avec les sentiments des autres. J'essai d'être moi-même en toute circonstance. Mais on dirait qu'il me manque le dernier coup de pied pour me lancer dans la vie telle que je le souhaiterais. Il y a encore une résistance que j'essai de cerner. Je pense qu'elle est liée à mon manque de confiance, à l'abandon dans l'amour, la vie, au deuil de l'identification à la maladie (mes perceptions et mes comportements nuisibles) et à l'apprivoisement du bonheur.

Ceci dit, il y a d'autres points que je n'ai pas encore réglé : je suis parfois terriblement jalouse, je réagi encore vivement quand je me sens "ménacée" (pas bien écoutée, critiquée dans mon identité, peur de me faire détruire, etc) et il m'arrive de retomber dans des vieux paterns soit d'éprouver de la difficulté à m'affirmer et de jouer le rôle de la petite fille face à mes supérieurs - mais quand ça m'arrive je m'en aperçois plus rapidement et je me dis : sois toi même, tu as de l'expérience, tu as de la valeur. Plus facile à dire qu'à vivre.

Cependant, votre remarque sur "se laisser le temps de changer" tombe à pic. Car hier, mon amoureux (qui est un homme d'action hyper performant, un leader charismatique, mais qui vit des crises d'angoisse légèrement teintée de paranoïa) me disait qu'il trouve ça pénible que je ne sois pas encore assez dans l'action. Je réalise que depuis deux ans, c'est vrai que j'ai passé plus de temps à me reconstruire qu'à me réaliser dans le travail. Quoique là, je me sens prête et que j'ai commencé des démarches dans des secteurs de vieille passion abandonnée... et ça me rend joyeuse!  Mais est-ce normal, pour une personne qui a védu de l'anxiété, phobies d'impulsion, névrose,  que ça prenne des années avant de se reconstruire? Est-ce que c'est moi qui suis trop lente, ou paresseuse ou est-ce que c'est prouvé que ce genre de maladie affecte notre système nerveux à tel point que ça prenne du temps pour recharger les batteries, reconstruire son jardin intérieur?

Merci d'avoir pris le temps de répondre à mon premier message!

Bonne journée!

Christelle Moreau — 16-05-2009 15:59

Dans la nature il existe des renards et des castors.

M3M3 — 25-05-2009 01:50

Bonjour!

Je vois bien, en me relisant, que je cherchais à me faire rassurer!

Pour moi, le renard symbolise l'intelligence, la ruse et parfois la manipulation. Disons qu'il est bien équipé pour survivre dans n'importe quel milieu.

Le castor représente le travail acharné, un esprit davantage obtus qu'intelligent... et il construit des barrages!

J'ai de la difficulté à m'identifier à l'un ou l'autre, mais peut-être que vous vouliez dire que dans la nature, il existe toutes les formes d'animaux.

Dans ce cas, je serais plutôt tortue avec un lion enfermé dans la carapace! (le lion étant mon signe astrologique mais aussi mon énergie d'avant la répression).

Ces temps-ci, je suis amenée à plonger dans la vie et je vais avoir besoin de ce lion.

Plonger, émerger?... Je ne sais pas pourquoi j'utilise toujours le terme plonger pour exprimer le fait d'entrer dans la vie normale. Plonger pour parler de naissance au lieu d'émergeance. Ça demande du courage de plonger car on se demande si on aura assez de souffle pour passer au travers de l'eau. Ça me fait penser aussi à : plonger dans le vide. Mais le vide est plein, c'est simplement qu'il est un plein inconnu. Qui peut nous faire regretter de ne pas avoir plonger plus tôt.

Merci de votre réponse qui éveille des réflexions.

Bonne journée :-)

Christelle Moreau — 25-05-2009 10:19

a écrit:

Bonne journée :-)

Merci à vous.