Jeanne83 — 04-01-2009 23:13 |
Bonsoir, je découvre votre site et décide de me lancer. Je souhaiterais aider mon garçon de 6 ans qui a une relation très "frileuse" avec la nourriture. Il n'a pas l'air d'en souffrir plus que ça, mais ça m'ennuie de le savoir toute la journée le ventre vide (ne mange rien à la cantine) et cela va poser problème quand il va partir le mois prochain en classe verte avec sa classe... Il y a d'une part les aliments comme les légumes qu'il ne veut plus manger depuis ses 3 ans environs. Mais surtout beaucoup d'autres, comme les fruits (tous!), le beurre, la confiture, les sauces, les crudités, etc... qu'il n'a JAMAIS pu manger même bébé, il les vomissait...! A la maison, nous arrivons donc à le faire manger équilibré en lui présentant les aliments d'une façon qui "passe", mais ailleurs, évidemment, ça pose problème.
Par ailleurs, c'est un petit garçon plein de vie, très joyeux, intéressé par tout, sportif, avec une vie sociale bien développée... Se fait des copains très facilement, partout. Très indépendant, part en vacances sans nous sans soucis, bref, heureux de vivre. C'est pourquoi je dis qu'il n'a pas l'air d'en souffrir. Mais il a fondu en larme l'autre jour en m'expliquant qu'à la cantine, la directrice a essayé de le "forcer" à manger... Et c'est vrai que si on insiste, on sent chez lui comme une angoisse, une panique. Pareil pour goûter un nouvel aliment, impossible!!
Je pense, et vous me le confirmerez sans doute, qu'il serait temps de l'emmener chez un psy, qui pourra peut-être l'aider. Est-ce une phobie? Peut-on réellement "guérir" cela? J'ai visité quantité de forums et bien des mamans ont des soucis sur le sujet... Et je n'en ai pas encore lu une seule qui ai vu un changement conséquent! Je ne sais pas ce que vous pourrez dire sur le sujet, mais j'attends avec impatience vos réponses. Merci d'avance.
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penau xavier — 04-01-2009 23:28 |
Quels sont les aliments qu'il aime et qu'il mange avec plaisir, ou au moins sans diificulté ? Avez-vous d'autres enfants ?
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georgesN — 04-01-2009 23:35 |
le terme de phobie ne convient pas; il n'y a pas de peur. Par contre beaucoup de personnes ont ou développent des répulsions alimentaires; le beurre est très fréquent (je connais deux enfants, demi-frère et sœur, pas élevés ensemble, qui avaient envie de vomir en voyant du beurre fondre dans l'assiette de soupe; qui ont toujours horreur du fromage (ils sont adultes maintenant) et petits n'aimaient pas les pâtes!! Il existe aussi beaucoup d'intolérance au lait et fromages (l'allergie est autre chose). Conclusion provisoire, ça n'a rien d'inquiétant, sauf sur un point: on ne doit jamais forcer un enfant à manger, encore moins une dame de cantine ou un moniteur de classe-verte. Il vous faudra donc bien briffer la maitresse de classe verte à l'avance. L'acte de nourrir est symboliquement le plus fort entre parents et enfants, avec celui de câliner , alors imaginez si dans son esprit il pense que sa mère lui donne des trucs infects ! Soyez patiente: avec l'adolescence, bien de ces blocages vont se résoudre. Peut-être auriez-vous besoin l'un et l'autre de "tiercéiser", de parler paisiblement de ces choses devant un psy afin de dédramatiser tout cela.
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Jeanne83 — 04-01-2009 23:55 |
Merci pour vos rapides réponses! Les aliments qu'il aime : pâtes, riz, viandes, poissons, compotes, nems, ... mais il ne faut pas qu'ils soient trop "cuisinés" avec des sauces (tomates, béchamel, crème, champignons...) sinon il n'y touche pas... Ce qui explique qu'à la cantine, il ne touche rien...
J'ai 2 enfants, le second a 2 ans et montre un intérêt et une curiosité pour la nourriture que le premier n'a jamais montré. Lui, s'il voit un plat sur la table, même inconnu (et depuis tout bébé), en demande! J'ai ainsi réalisé que le grand n'a jamais fait ça...
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Jeanne83 — 05-01-2009 00:03 |
Pour répondre à GeorgesN, j'ai déjà signalé à la directrice le problème et expliqué qu'il ne fallait pas le "forcer"... Mais elle n'a pas l'air d'en tenir compte... Elle m'a juste rétorqué que s'il refusait de manger, c'était un problème affectif...
Mon soucis est donc de savoir ce que va manger mon enfant pendant une semaine... A tous les repas, il va y avoir problème. Et vu l'ouverture d'esprit de ces gens-là, je ne vois pas ce que je pourrais mettre en place, des compotes et des gateaux dans son sac? Cela m'inquiète d'une part de me demander ce qu'il va manger et d'autre part quelle sera leur réaction? Ils ne vont pas le regarder ne rien toucher à tous les repas...?! Alors, ils vont insister et ce sera la catastrophe... Je ne suis pas très optimiste pour le moment... Et je ne veux pas le priver de cette classe verte non plus...
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georgesN — 05-01-2009 00:26 |
vous savez bien que les pédagogues savent tout sur tout! Essayez de vous faire communiquer les menus de la semaine (c'est établi bien à l'avance)et parlez en avec votre enfant; sinon menacez de débarquer sur place si vous apprenez (par votre fils au téléphone) que ça se passe mal (attendez deux jours quand même!). Au besoin équipez-le de compléments alimentaires en évitez bonbons et "cochonneries". Et puis "inventez" pour la directrice que votre fils va être suivi pour son "problème affectif" mais qu'en attendant votre psy vous a demandé d'appliquer une méthode douce et que vous comptez sur elle!
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georgesN — 05-01-2009 00:31 |
ps: j'ai assisté à des classes vertes; je trouve que 6 ans c'est trop tôt et d'assez nombreux enfants pleurent le soir dans le lit. Ceci dit, une expérience de séparation n'est pas un traumatisme et ...votre fils ne va pas mourir de faim!
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Jeanne83 — 08-01-2009 11:57 |
Merci pour vos conseils, en effet, je vais tâcher d'avoir les menus et d'en rediscuter avec eux avant le départ. Pour la séparation, je ne m'inquiète pas, il est déjà parti en vacances sans nous et il est toujours ravi. Très indépendant ce petit bonhomme! Je regrette que les coups de fil soient interdits par contre... Nous nous appelons toujours en général et il aime bien ça, ça ne le rend pas malheureux du tout, au contraire... Mais vu la situation, je vais qd même insisté pour l'avoir ne serait-ce qu'une fois, histoire de vérifier que l'on suive bien mes instructions!
Par contre, je reviens vers vous car quand vous me dites "qu'il n'y a pas de peur"... Je n'en suis pas certaine justement... Comment expliquer qu'il est incapable de goûter même une cuillère de certains aliments ou plats? Même si on lui dit bien que s'il n'aime pas, on ne le forcera pas mais qu'il est intéressant pour lui de voir quel goût cela a? Il recule devant cette cuillère, comme effrayé... et il se met dans un état proche de l'angoisse si on insiste un peu...?
Or, c'est quand même comme cela qu'il a UN PEU progressé! Quelques aliments ainsi, toujours refusés, en insistant doucement bien sûr, il a un jour accepté de goûter et pour certains il a trouvé ça bon et en mange depuis?!
Alors, pourquoi cet "à priori" systématique, pour moi, ça ressemble à une peur... Est-ce la peur de goûter? Ou la peur de "vomir" (puisque petit il vomissait tout ce qu'il n'aimait pas... (avis de mon médecin généraliste...)
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georgesN — 08-01-2009 17:53 |
ce que vous dites est intéressant car en effet l'expérience de "vomir" est extrêmement anxiogène pour un petit enfant, car c'est comme si quelque chose de son dedans sortait. Ce n'est pas comme s'il devait fuir qq chose (=le mécanisme de la phobie) car il s'agit d'une angoisse, vous dites le mot, et c'est une angoisse extrêmement archaïque (1ere année de vie). Ce qui justifierait bien de le faire suivre afin qu'il puisse extérioriser cette angoisse, la projeter. C'est à ce demander ce qui pourrait s'être passer dans ses premiers mois de vie. A-t-il été en nourrice? Vous est-il arrivé qq chose?
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Jeanne83 — 09-01-2009 10:22 |
Non, je l'ai gardé jusqu'à ses 11 mois... Il n'est allé que 2 ou 3 fois en halte-garderie, juste avant. Ma mère l'a ensuite gardé pour me dépanner, puis il est allé chez une nounou, pour ses 15 mois. Et cela s'est bien passé, à chaque fois...
Je réfléchis, mais je ne vois pas... J'ai perdu ma grand-mère... ?
Cela peut-il venir du fait de l'avoir sevré? Je l'ai allaité 4 mois puis ai dû arréter car il ne prenait pas assez de poids. Il a d'abord refusé le biberon, mais comme beaucoup de bébés il me semble...
A moins que cela soit plus ancien, pendant ma grossesse? Est-ce possible et cela a-t-il un rapport? J'ai failli me noyer enceinte de sept mois... Le bébé est resté prostré plusieurs jours et ne bougeait plus! Il a d'ailleurs toujours eu peur de l'eau... C'est le seul bébé qui hurlait dans le bain à la maternité... ça va un peu mieux, mais a du mal à supporter l'eau sur la tête... ??
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georgesN — 09-01-2009 11:38 |
"J'ai failli me noyer enceinte de sept mois... Le bébé est resté prostré plusieurs jours et ne bougeait plus!" moi qui vous parlait d'archaïque !!!... Vous voyez: les patients SAVENT TOUJOURS TOUT. L'ennui c'est qu'ils ne savent pas qu'ils savent. Et sans le savoir scientifiquement (que le fœtus communique avec la mère) chose que nous savons aujourd'hui, vous le saviez. Mais il vous faudrait "travailler" ce savoir. Comment? sans doute en séance psy vous et votre garçon. Mais ne précipitez rien: c'est de la nitroglycérine ce savoir dévoilé.
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Jeanne83 — 20-01-2009 15:02 |
Et bien, figurez-vous que j'ai donc rencontrée une psychologue avec mon fils. Nous avons donc discuté de tout cela et d'après elle, il n'y aurait rien de "psy" derrière tout cela, juste une histoire de goûts! Elle va tout de même voir mon fils tout seul demain, pour s'en assurer pour de bon, mais pour elle, même l'épisode de la noyade n'expliquerait pas cela, car pourquoi refuser certains aliments et pas d'autres... Me voilà bien avancée...
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georgesN — 20-01-2009 16:20 |
bon ben y a des psychologues qui n'ont pas eu le temps de lire Françoise Dolto ni Abraham et Török.D'où elle sort, la vôtre?! essayez -si vous voulez approfondir!- de consulter un psychanalyste ou un psychothérapeute d'inspiration analytique. Ça mérite vraiment l'effort pour apporter un mieux dans la vie de votre enfant ...et la vôtre!
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Jeanne83 — 20-01-2009 16:47 |
Je vous avoue que je ne m'y connais guère en "psy", entre psychanaliste, psychologue ou psychiatre... ? Je ne fais déjà pas la différence... Alors après, savoir quelle est sa méthode, d'"inspiration analytique" ou autre... Pas évident!! Elle m'a été conseillée par l'école elle-même... Pour les menus, d'ailleurs, ils ne sont pas encore faits à priori. Les aurais-je avant le départ, grande question... Ils m'ont promis qu'ils ne le forceraient pas, à voir... Mais je ne suis pas sûre qu'ils aient bien saisis, plutôt eu l'impression que j'avais un enfant "difficile"... Cette psy me disait d'ailleurs que si ça le stressait trop peut-être valait-il mieux qu'il ne parte pas!? Or je pense que ce serait la pire des choses pour lui!! Enfin... Je crois qu'effectivement, je vais tâcher de voir qq'un d'autre.
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georgesN — 20-01-2009 16:52 |
ce serait surement profitable à la mère et l'enfant. Le point important pour l'instant est que l'école ne peut vous demander de vous dessaisir de toute votre autorité parentale. Ce qui signifie que si vous exigez d'avoir au moins un contact téléphonique avec votre enfant au milieu du séjour, on ne peut pas vous le refuser.
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Jeanne83 — 20-01-2009 17:21 |
Et comme je suis d'accord avec vous! Je compte bien appeler mon enfant au cours de son séjour afin de savoir comment ça se passe, et je serai intrétable sur le sujet! J'avoue que je suis très "surprise" par les enseignants... Je les pensais plus à l'écoute... Mais je ne me laisserai pas faire!
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georgesN — 20-01-2009 17:28 |
soyez ferme mais avec diplomatie: prenez-les dans le sens du poil! vous savez bien: ils savent TOUT! (j'ai d'excellents amis profs!!!)
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