Philomena — 16-10-2008 22:16

Bonjour ! Je suis étudiante en droit (master 1) et cela va bientôt faire huit mois que j'ai entamé une psychanalyse. Le problème est que cette démarche me fatigue énormément, moralement, mentalement.. et ce, bien que je ne vois mon psychiatre qu'une fois par semaine, en une séance d'une demi-heure. Je gamberge énormément sur ce que j'ai dit. J'ai l'impression de ne pas avancer. Et surtout, je ne parviens pas à parler de façon décomplexée au psy. Il me crispe. Son comportement est très changeant, tantôt froid et distant, et parfois à la limite du séducteur (un peu too much !). Je sais que c'est fait "exprès", que le psy va essayer d'induire un "transfert" (positif, négatif..) mais à cause de cela, je ne parviens plus à me concentrer. Je ne vais plus en cours, je ne travaille plus, je suis comme dans une sorte de "sidération" prolongée. Et le pire est que je n'arrive pas à en parler à mon psy. J'étais venue pour mon état d'anxiété, pour en finir avec mes phobies et là, je me rends compte que si des progrès ont été accomplis sur ce plan-là (je n'ai plus peur du noir, par exemple), en ce qui concerne la motivation dans la vie quotidienne... je ne réponds plus "présente". Je suis vidée.
Bien entendu, au cours des séances, j'essaie de jouer le jeu mais par moments, je le vois venir.. sa technique consistant à choisir certaines couvertures de magazines pour "choquer" ou "interpeller" le patient en salle d'attente. C'est un mode de communication assez subtile voire étrange.. certaines images ou certaines expressions me rendent complètement folle de rage (eu égard à mes complexes, à mon histoire personnelle et aux violences que j'ai subies) mais tout ce que j'éprouve est intérieur. Du coup, sur le divan, je raconte un peu n'importe quoi, comme on le ferait dans un bistrot. Et je repars chez moi, avec un bagage de souffrance, seule..
Le problème doit venir de moi, je n'arrive tout simplement pas à "parler"... peut-être ai-je trop de fierté pour ça. Pourtant, j'ai tellement eu mal à la dernière séance que j'ai bien pensé mettre fin à mes jours (j'habite au onzième étage d'un immeuble). Heureusement, un petit verre de whisky a tempéré mes ardeurs morbides. J'ai pu relativiser. Ouf !
Pourquoi est-ce que je n'accepte pas le fait d'être une "patiente" (je n'arrive plus à m'allonger sur le divan, je reste assise) ?

georgesN — 17-10-2008 08:31

"très changeant"..."à la limite du séducteur"couvertures de magazines pour "choquer""= suspect: savez-vous de quelle école psychanalytique il se réclame? Est-il inscrit à un groupe?
La règle de base la plus importante d'une analyse est l'abstinence. Abstinence pour l'analyste de rien manifester, rien exprimer. Ce qu'on a appelé la "bienveillante neutralité".